Ben Laden est mort. Pas les guerres impérialistes (communiqués PG, PCF, NPA)

samedi 7 mai 2011.
 

Après dix années d’une chasse à l’homme couplée d’un guerre illégale, Ben Laden a été tué par une opération des forces spéciales états-uniennes et des services pakistanais. Selon le président Obama, « justice est faite ».

Le mot "justice" désigne tout autre chose qu’une expédition punitive, puisque la justice est indissociable du droit, sans lequel elle n’est que le paravent de la vengeance. A ce titre, le Parti de gauche condamne l’emploi de ce terme, en cohérence avec notre rejet absolu de la peine de mort. Mais il ne pleurera pas pour autant la fin d’un des principaux responsables de la mort brutale de tant d’innocents.

Ben Laden était « l’incarnation utile du terrorisme », faire valoir de l’ordre mondial que les USA et l’OTAN cherchent à imposer depuis des décennies. Il n’a jamais été le représentant des revendications ré elles ou supposées des « musulmans », parmi lesquels se comptaient d’ailleurs la majorité de ses victimes. Rappelons au besoin que les révolutions arabes en cours, nourries de revendications universelles, démontrent que là-bas aussi la majorité des citoyens, croyants ou non, ne déterminent pas leurs choix politiques en fonction du prisme religieux. Seuls les idéologues du « choc des civilisations » ont pu croire ou faire mine de croire en ces déterminismes religieux.

Pour autant il n’est pas question de rejoindre les points de vue consensuels et béats devant cette « victoire états-unienne », dont certains voudraient nous faire croire qu’elle va amener la paix. Ben Laden était un terroriste, mais la première cause de l’instabilité du monde est bien la politique impérialiste étasunienne.

Or, alors même que l’objectif officiel de la guerre en Afghanistan s’effondre, aucune esquisse de remise en question de cette guerre n’a été opérée officiellement. Le slogan de la « guerre au terrorisme » apparaît donc désormais clairement pour ce qu’il a toujours été en réalité : un paravent officiel pour « légitimer » une guerre impérialiste qui n’a d’autre ambition que de contrôler des pipelines et de disposer d’encore plus de bases américaines au carrefour de la Russie et de la Chine, dont l’encerclement de fait constitue bien la priorité inavouée, et renouvelée par-delà les présidents, de l’administration états-unienne.

A l’inverse, le Parti de Gauche estime qu’une diplomatie responsable exigerait de dire aux USA qu’ils doivent rapatrier leurs troupes sans délai et laisser le monde vivre en paix. Quant à l’armée française, elle doit plus que jamais quitter l’Afghanistan.

Loin des rodomontades sécuritaires, le Parti de Gauche rappelle que la seule lutte efficace à long terme contre le terrorisme consiste en l’accès des peuples à l’indépendance et à la souveraineté économique et à la démocratie. Cela seule une ONU réformée peut le garantir face aux prétentions impérialistes des USA et de l’UE.

2) Mort de Ben Laden : réaction du PCF

La mort de Ben Laden, devenu le symbole du terrorisme mondialisé, est un événement important pour toutes les familles des victimes des attentats du 11 septembre 2001, mais aussi pour toutes celles et ceux que les logiques terroristes plongent dans l’horreur et la consternation. En même temps, les conditions dans lesquelles cette mort vient d’intervenir soulèvent à nouveau de multiples questions sur le sens de l’engagement de l’OTAN depuis dix ans en Afghanistan.

La disparition de cet individu ajoutée à la faiblesse reconnue des réseaux d’Al Qaida dans la région Afghanistan/Pakistan rendent désormais la guerre de l’OTAN en Afghanistan encore plus illégitime qu’elle ne l’a jamais été. La France doit retirer ses troupes de ce pays, agir pour le retrait de celle de l’OTAN et réorienter les efforts internationaux vers la reconstruction et l’aide au développement en donnant au peuple afghan les moyens de décider de son avenir.

La mort de Ben Laden rappelle que le terrorisme est une violence politique criminelle totalement injustifiable. Le terrorisme ne légitime pas pour autant les politiques de puissance et les guerres. Georges Bush avait instrumentalisé l’agression d’Al Qaida à New York afin de mettre en place une stratégie néo-impériale militarisée de domination au nom de la démocratisation du Moyen-Orient. On en mesure aujourd’hui tous les effets néfastes, les limites et les échecs en Irak et en Afghanistan. C’est aussi cette même politique qui a contribué aux soulèvements dans le monde arabe.

Ce sont les peuples du monde arabe eux mêmes qui sont aujourd’hui et qui seront demain les acteurs de la démocratie, des droits humains et de la justice, y compris pour le peuple palestinien.

3) Ben Laden mort, les guerres impérialistes restent (Communiqué du NPA)

Les révélations successives qui sortent aujourd’hui sur l’opération menée par un commando américain au Pakistan montre bien qu’il ne s’agissait pas de rendre justice comme l’a prétendu Obama, mais de liquider Ben Laden et de faire disparaître son corps.

Le gouvernement américain a supprimé celui qui fut son allié contre l’intervention militaire soviétique en Afghanistan.

Il ne s’agit pas de verser une larme sur Ben Laden. Les attentats du 11 septembre contre le World Trade Center ne servaient en rien les intérêts des peuples opprimés. Ils ont fait au contraire des milliers de victimes innocentes et ils ont donné un prétexte aux Etats-Unis, aux pays impérialistes pour mener une politique d’intervention militaire.

Ben Laden mort, les guerres impérialistes restent pour le contrôle des ressources énergétiques et naturelles, ainsi que des positions stratégiques.

Il faut mettre fin à la guerre en Afghanistan et les armées de l’OTAN doivent partir, comme les soldats américains d’Irak. La France doit retirer ses forces armées d’Afghanistan.

L’espoir aujourd’hui, pour les peuples qui souffrent de la crise économique du système capitaliste et des dictatures, se nomme révolution arabe. De la Tunisie au Yémen, en passant par la Syrie, avec beaucoup de courage, le peuple s’est levé pour exiger la liberté, la démocratie, le droit au travail et au partage des richesses. En Tunisie et en Egypte, par exemple, les grèves se multiplient, des syndicats indépendants du pouvoir en place se forment.

Et tout cela n’a rien à voir avec Al Quaida.

Le 4 mai 2011


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