Gourdon/Souillac. Gares : le parquet fait appel contre la décision de justice favorable aux défenseurs du service public ferroviaire

samedi 2 mai 2009.
 

Le procureur de la république de Cahors a décidé de faire appel au jugement du 20 mars ou a été prononcée la relaxe des neuf cités à comparaître pour entrave à la circulation en gare de Gourdon.

Ainsi l’Etat, en donnant l’ordre au procureur de faire appel au jugement, choisit la provocation et la répression. Il prend le risque d’une explosion. A l’heure où les média participent à une grande manipulation sur la violence des salariés, on voit bien d’où vient la violence. Le conflit pour le retour des arrêts en gare de Gourdon et Souillac était entré dans une phase plus positive, avec un début d’écoute et pour la première foi une issue positive pouvait être envisagée. Est-ce cela qui fait peur à l’Etat ? Des citoyens mobilisés depuis 88 semaines de façon pacifiste étaient entrain de gagner.

Ce coup de force de l’Etat ne fera pas reculer la détermination de tous ensembles pour les gares

Pour cela nous appelons toutes et tous à venir massivement le dimanche 3 mai à partir de 11 heures à la gare de Gourdon pour montrer que tous ensemble nous ne céderons pas.

Il y aura un chapiteau avec des animations, pensez à apporter votre pique nique pour bien commencer cette après midi de mobilisation.

Christophe Schimmel

Président de l’association de défense de la gare d’Assier et de promotion du rail

Justice. Les réactions étaient à la hauteur de la déception, hier soir.

On n’en est plus à un rebondissement près dans un feuilleton qui dure depuis vingt mois. On a appris hier qu’Éric Seguin, procureur de la République de Cahors, avait fait appel du jugement du tribunal correctionnel de Cahors qui a relaxé, le 17 avril, les neuf militants de l’association Tous ensemble pour les gares. Ils étaient prévenus, lors de l’audience du 20 mars, « d’entrave à la circulation ». Éric Seguin, qui avait requis de 400 à 500 euros d’amende lors de l’audience, nous a affirmé hier que cette décision « n’était pas de mon seul fait ». Une façon de faire comprendre que s’il l’assume, le procureur a dû composer avec d’autres autorités. Le nouveau procès devrait intervenir l’automne prochain, devant la cour d’appel d’Agen.

Nous avons appris la nouvelle à Serge Laybros, conseiller régional communiste et adjoint au maire de Cahors. Il faisait partie des neuf prévenus. Sa réaction est sans ambiguïté : « J’avais salué le jugement et les attendus qui reconnaissaient le droit fondamental à manifester. Je n’envisageais pas cette décision d’appel à un moment où une certaine sérénité revenait dans un dossier qui en a tant manqué ». L’élu communiste évoque « un processus intéressant avec le rétablissement récent de deux arrêts supplémentaires et neuf sur quinze arrêts depuis le début du conflit. En faisant appel, le parquet met le feu à la mèche et la situation pourrait devenir explosive ».

De son côté, Merzouk Sider, président de l’association Tous ensemble pour les gares, se disait « révolté. Le parquet ne donne pas un message de paix et de conciliation. Quand j’ai été condamné, je l’ai été sur des actes que j’ai revendiqués et assumés. Je n’avais pas fait appel. Mais dans ce cas, les neuf prévenus ont arrêté un train que la SNCF a décidé d’arrêter. Il n’y avait donc aucune raison de les poursuivre ».

RENDEZ-VOUS DIMANCHE à GOURDON

Pour le leader du mouvement, pour obtenir le rétablissement des quinze arrêts supprimés sur le train Paris-Toulouse, il y a vingt mois, « cet appel va attiser le mécontentement général, alors que nous étions en train de trouver un compromis avec la SNCF ». Un premier indice de cet éventuel mécontentement sera donné, dimanche 3 mai, dès 11 heures, en gare de Gourdon. Un rassemblement qu’on prévoyait festif, avec apéritif à 11 heures et plusieurs rendez-vous avant l’arrivée du train du dimanche soir, dont l’arrêt est jugé « incompressible » par l’association. La décision judiciaire y sera commentée. Et le dossier semble loin d’être refermé.

Et dimanche ?

Un nouvel arrêt le dimanche. C’est l’enjeu d’une mobilisation qui reste intacte.

L’association Tous ensemble pour les gares a même changé son jour de manifestation. C’est à présent le dimanche. « Le combat continue désormais le dimanche pour la récupération du TEOZ n° 3641 en direction de Toulouse, à 18 h 42, un train absolument nécessaire à la population », annonce le président Merzouk Sider, représentant des 2 200 membres de l’association Tous ensemble pour les gares.

L’association ne désarme pas, convaincue que la pression mise depuis vingt mois a porté ses fruits. Les neuf arrêts obtenus l’ont été aux forceps et l’annonce de la suppression du comité de suivi, confié à la préfète du Lot par le secrétaire d’État aux Transports, avait été vécue comme une bonne nouvelle.

La décision de faire appel risque donc de mal tomber pour ceux qui voulaient croire à la fin des hostilités…


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