Lot : Intervention musclée de la police contre les lycéens

samedi 23 octobre 2010.
 

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Les lycéens cadurciens avaient choisi hier matin d’établir un barrage filtrant sur le pont Cabessut. Ils ont été délogés par la police qui a interpellé deux mineurs. Une lycéenne a été blessée.

« On était venu pour bloquer le pont de Cabessut pacifiquement », témoigne un des jeunes.

Une lycéenne blessée

« Nous étions environ 80 et nous nous étions placés à l’entrée du pont côté ville. C’était plutôt un barrage filtrant. Puis on a vu arriver un fourgon de police. Les forces de l’ordre ont embarqué Grégoire et Ben, ils ont essayé d’interpeller un autre copain mais on l’a retenu. Il y a eu des coups de matraque sur les doigts pour rien », poursuit l’adolescent.

Angélique, lycéenne, a été blessée. Admise au service des Urgences de Cahors, elle souffre d’une entorse au genou et de plusieurs hématomes aux chevilles. Une attelle lui a été posée. « J’ai été piétinée par un policier », tempête-t-elle. Sa mère a décidé de porter plainte.

Peu après cet événement, amenés au commissariat, les deux jeunes dont un mineur ont été remis en liberté en milieu de matinée. Solidaires de leurs camarades, les lycéens avaient entamé une marche vers le commissariat qui avait baissé ses grilles avant l’arrivée de cette vague pacifique. À sa sortie, la voix chargée d’émotion, Ben relate son aventure : « Les policiers ont contrôlé mon identité, puis ils m’ont dit que si je continuais à me mettre ainsi en avant j’aurais des problèmes ».

Le même discours, à quelques nuances près, a été tenu à Grégoire : « Ils m’ont demandé de ne plus manifester sur la voie publique dans les prochains jours », s’indigne-t-il, avant de rejoindre les organisations syndicales massées devant la préfecture pour honorer un rendez-vous désormais quotidien. Un rendez-vous pour entretenir la flamme de la contestation contre la réforme des retraites.

1) Une foule compacte a défilé sur le boulevard à Cahors et devant les locaux du Medef le 16 octobre

Le froid et le crachin n’ont pas entamé, hier matin, la mobilisation des opposants à la réforme des retraites. Les défilés organisés à Cahors, Figeac et Biars, certes moins fournis que mardi, sont malgré tout restés impressionnants. Celui de Cahors qui s’est allongé sur toute la longueur du boulevard Gambetta a réuni selon les syndicats, 4 000 personnes (1 800 selon la police). « On veut montrer qu’on ne fait pas ça pour sécher les cours », disait un des lycéens présents dans le cortège. Les jeunes étaient, d’ailleurs, en nombre en tête du défilé. Un petit peu moins d’enseignants, davantage de salariés du privé et d’élus (Jean-Marc Vaysssouze, le maire de Cahors était venu en famille), plus de poussettes, la manif du samedi a offert un visage légèrement différent. La détermination est toujours là, comme le démontrent les appels lancés pour des rassemblements quotidiens, à partir de lundi devant la préfecture.

À Figeac, le cortège s’est ébranlé derrière la banderole de l’intersyndicale, emportant 3 500 manifestants (plus de 2 000 selon la police) sur les rives du Célé et jusqu’au foirail. On retrouvait côte à côte les salariés du public, du privé, des étudiants, mais aussi des chômeurs et des retraités pour combattre la réforme des retraites.

Blocage, pique-nique et cortège mardi

L’intersyndicale appelle à une nouvelle action mardi, avec blocage de la ville sur les cinq ronds-points, de 10 heures à midi. Cette action sera suivie d’un pique-nique devant le lycée Champollion, avec le départ de la manifestation à 14 heures. Dans le Nord du département, quelque 600 personnes étaient au rendez-vous du parc Ayroles de Bretenoux, pour défiler sous la pluie. Dans cette foule de manifestants, là encore de nombreux visages nouveaux, ce qui tendrait à montrer un certain renouvellement d’une manifestation à l’autre « pour, expliquaient hier les délégués syndicaux, maintenir la mobilisation maximale dans le bassin d’emploi du nord du Lot ».


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