Victoire des défenseurs du service public ferroviaire dans le Lot

lundi 20 avril 2009.
 

Le tribunal de Cahors a relaxé élus et militants associatifs, reconnaissant que bloquer un train relève du droit à la manifestation.

Nouvelle victoire pour « Tous ensemble pour sauver les gares de Gourdon et de Souillac ». Le tribunal correctionnel de Cahors a relaxé, hier, six membres du collectif ainsi que trois élus poursuivis pour avoir bloqué le passage d’un train à Gourdon (Lot) lors d’une manifestation contre la suppression d’arrêts par la SNCF. Parmi eux, deux adjoints communistes à la mairie de Cahors, Marie Piqué et Serge Laybros, également conseiller régional de Midi-Pyrénées, étaient renvoyés pour « entrave à la circulation des trains », une action menée en décembre 2008.

Mais le président du tribunal a eu une tout autre lecture de l’affaire que l’accusation, en reconnaissant que la liberté de manifester était un droit constitutionnel, d’où le prononcé de la relaxe. Des amendes de 400 à 500 euros avaient été requises, le 20 mars, par le procureur de la République. « C’est une bonne nouvelle que le tribunal reconnaisse le droit de réunion et de manifestation », réagit Serge Laybros juste après le jugement. Avant d’ajouter : « Je suis élu et j’ai des convictions au service d’un combat juste et légitime. Pendant des mois et des mois, la SNCF a joué le pourrissement. Il y a maintenant une volonté de criminaliser l’action revendicative. En traduisant des élus devant la justice, le pouvoir envoie un message : surtout ne vous levez pas ! La population de La Bouriane s’est levée et je suis fier d’être à ses côtés. » De son côté, le président du collectif, Merzouk Sider, précise que « dans la dynamique actuelle, arrêter le mouvement serait mal perçu », en soulignant toutefois que « c’est à la population » mobilisée pour la défense des gares de décider de la suite des actions.

Pour mémoire, en décembre 2007, la SNCF avait supprimé quinze arrêts hebdomadaires. Depuis, seize mois de mobilisation sous forme d’occupations des voies, de grèves de la faim ou encore de pétitions, ont obligé la SNCF à rétablir neuf arrêts dans les gares de Souillac et Gourdon, sur l’axe Paris-Limoges-Toulouse. Un effort jugé trop juste pour le collectif. De fait, ce dernier réclame encore, au minimum, le rétablissement d’un autre arrêt des trains à Gourdon et Souillac le dimanche. De nouvelles manifestations sont prévues, ce lundi, en fin d’après-midi dans les deux gares.

S. B.


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