Connu particulièrement pour ses contes, Gérard de Nerval (de son vrai nom Gérard Labrunie) fait partie des grands auteurs romantiques français.
Nous avons déjà mis en ligne plusieurs de ses textes sur ce site comme Les papillons, Mes heures perdues...
Il côtoie Hugo, Nodier, Borel durant les années précédant la bataille d’Hernani (25 février 1830).
Dans les années 1930 à 1832 (âgé de 22 à 24 ans), il s’engage politiquement de temps en temps aux côtés des républicains.
Ainsi, il participe à un défilé d’étudiants contestataires qui veulent l’établissement de la République, ce qui le conduit à la prison de Sainte Pélagie pendant quelques jours.
Il y croise Evariste Galois et François-Vincent Raspail, incarcérés eux aussi.
Il y écrit le poème ci-dessous.
B) Poème POLITIQUE (1832)
Dans Sainte-Pélagie,
Sous ce règne élargie,
Où, rêveur et pensif,
Je vis captif,
Pas une herbe ne pousse
Et pas un brin de mousse
Le long des murs grillés
Et frais taillés !
Oiseau qui fend l’espace...
Et toi, brise, qui passe
Sur l’étroit horizon
De la prison,
Dans votre vol superbe,
Apportez-moi quelque herbe,
Quelque gramen, mouvant
Sa tête au vent !
Qu’à mes pieds tourbillonne
Une feuille d’automne
Peinte de cent couleurs
Comme les fleurs !
Pour que mon âme triste
Sache encor qu’il existe
Une nature, un Dieu
Dehors ce lieu,
Faites-moi cette joie
Qu’un instant je revoie
Quelque chose de vert
Avant l’hiver !
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