Soljenitsyne : chrétien orthodoxe, royaliste, ultra-nationaliste, anticommuniste, antisémite (par Wikipedia)

dimanche 25 mars 2018.
 

Ami de Philippe de Villiers, président du conseil général de la Vendée, celui-ci a baptisé un collège d’Aizenay Collège Alexandre Soljenitsyne, inauguré par le fils de l’écrivain.

Alexandre Soljenitsyne n’a jamais démenti les accusations de royalisme portées contre lui par le pouvoir soviétique. Ses convictions religieuses orthodoxes suscitent également de la méfiance dans les milieux progressistes.

Selon Moshe Lewin, qui relaie ces critiques, « aussi longtemps qu’Alexandre Soljenitsyne a mené sa bataille de l’intérieur, les observateurs étrangers ont supposé qu’il luttait pour une démocratisation du système. Mais, une fois Soljenitsyne exilé en Occident, ils ont vite compris que l’anticommunisme n’était pas automatiquement porteur de démocratie. Le combat de Soljenitsyne était en fait au service d’une idéologie profondément antidémocratique, qui mêlait des éléments de « national-étatisme » à des traits archaïques de la religion orthodoxe, opposés au concept même de Démocratie. Bref, il y avait chez Soljenitsyne un attachement profond à un autoritarisme de son cru, qui, s’il n’était pas formulé lors de ses premières apparitions sur la scène publique, s’est développé au cours de son combat ».

L’historien américain Richard Pipes, dont les travaux sur l’histoire de la Russie soviétique avaient été qualifiés par Soljenitsyne de « version polonaise de l’histoire russe » (Pipes est d’origine polonaise), a répondu à celui-ci en le taxant d’antisémitisme et d’ultra-nationalisme.

En 1985, Richard Pipes a ainsi développé son propos dans sa critique d’une nouvelle de Soljenitsyne, Août 1914 : « Chaque culture a une forme propre d’antisémitisme. Dans le cas de Soljenitsyne, celui-ci n’est pas racial. Cela n’a rien à voir avec le sang. Soljenitsyne n’est pas raciste, la question est fondamentalement religieuse et culturelle. Il présente de nombreuses ressemblances avec Dostoïevski, qui était un chrétien fervent, un patriote et un antisémite farouche. Soljenitsyne se place incontestablement dans la vision de la Révolution défendue par l’extrême-droite russe, comme une création des Juifs. »

Il a ainsi fait l’objet durant tout son parcours littéraire d’accusations d’antisémitisme en raison de la publication du nom des responsables administratifs du Goulag, de ses travaux historiques sur la révolution bolchevique et, plus récemment, en raison de son opposition aux oligarques russes et de la publication de son ouvrage historique Deux siècles ensemble sur les relations entre Juifs et Russes de 1795 à 1995 : l’écrivain et ancien dissident soviétique Vladimir Voinovich a ainsi essayé de démontrer le caractère antisémite de ce livre dans une étude polémique.

En France, l’historien trotskiste Jean-Jacques Marie a consacré un article à chaque tome de Deux siècles ensemble, qu’il qualifie de « Bible antisémite ». Selon Jean-Jacques Marie, « Soljenitsyne expose, dans Deux siècles ensemble, une conception de l’histoire des Juifs en Russie digne de figurer dans un manuel de falsification historique » en rétablissant une histoire des pogroms « telle qu’elle a été vue par la police tsariste ».

L’historien britannique Robert Service a cependant défendu le livre de Soljenitsyne, arguant qu’une étude de la place des juifs dans le parti bolchevique était pleinement justifiée, et que Trotsky lui-même avait critiqué leur surreprésentation dans les instances dirigeantes du parti.


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