PEROU élection présidentielle. Le candidat de la gauche Ollanta Humala est élu ! (9 articles)

mercredi 8 juin 2011.
 

Le candidat de gauche Ollanta Humala a remporté l’élection présidentielle au Pérou dimanche 5 juin 2011.

9) Humala élu : En Amérique du sud le nationalisme ... a un contenu où indépendance nationale et souveraineté populaire sont indissociables (JL Mélenchon)

8) Avec Ollanta Humala, le Pérou bascule à gauche

Le Pérou a basculé à gauche. Son chef de file, Ollanta Humala, qui conduisait la liste Gana Peru (le Pérou qui gagne) l’a emporté dimanche au second tour de la présidentielle face à la candidate de la droite Keiko Fujimori. Après le décompte de 84 % des bulletins, Humala 
recueillait plus de 51% des voix, soit trois points de plus que la fille de l’ancien autocrate Alberto Fujimori, aujourd’hui emprisonné pour violation des droits de l’homme et corruption. Les dernières communes rurales devant être prises en compte étaient a priori acquises à Humala.

« Nous avons gagné les élections », a dit Ollanta Humala dans sa première déclaration. À Lima, au siège de sa campagne, l’ambiance était à la fête et une foule en liesse criait  : « Oui, on a pu… » Plus tard, dans le centre de la capitale, Humala s’est exprimé devant plusieurs milliers de personnes pour réitérer sa promesse de créer des emplois, construire des logements et offrir les services de première nécessité comme l’eau courante et l’électricité aux plus démunis. « Nous avons longtemps attendu un gouvernement qui se préoccupe vraiment des pauvres (...). Il faut que cela change, et c’est pour ce changement que je suis là. C’est pour cela que je fais de la politique », a-t-il affirmé.

Gérer une immense attente sociale

Les Péruviens ont voté pour le changement, alors que le pays reste marqué par de profondes inégalités, et ils ont dit non au retour du « fujimorisme », synonyme d’ultralibéralisme, d’autoritarisme et de corruption. Partisan d’une renégociation des contrats d’exploitation des ressources naturelles et d’une hausse des taxes sur les bénéfices des industries minières (or, argent, cuivre), Humala veut mieux répartir les fruits de la croissance (8,7 % en 2010) en faveur des plus pauvres (30% de la population) et des oubliés des élites économiques, notamment les Indiens. À la richesse de Lima, de la côte et d’une élite blanche s’oppose historiquement le 
Pérou de l’intérieur, des Andes et de l’Amazonie, indien et sous-développé.

Après son échec de 2006, le leader de Gana Peru, d’origine quechua, entrera officiellement dans sa fonction de chef de l’État le 28 juillet. Il devra gérer une immense attente sociale mais aussi la méfiance des marchés financiers. Keiko Fujimori est majoritaire dans la capitale, tandis que Humala a gagné ses soutiens dans les régions. Les milieux économiques et les groupes de presse comme El Comercio ont ouvertement fait campagne derrière Fujimori fille et n’ont cessé de brandir la menace supposée de l’arrivée au pouvoir d’un Chavez local. 
Humala a assuré avoir pris ses distances avec le président vénézuélien et s’est présenté comme plus proche de l’ex-président brésilien Lula, modérant quelque peu son opposition frontale à l’économie de marché.

La victoire d’Ollanta Humala représente également un important changement dans le rapport de forces dans la région où seuls le Chili et la Colombie sont à droite. Le Pérou est une pièce essentielle dans la stratégie de Washington en Amérique 
latine. Un traité de libre-échange lie les deux pays. Si l’on excepte la période du gouvernement militaire de Juan Velasco 
Alvarado (1968-1975), qui avait entrepris une vaste réforme agraire, la présence américaine a été permanente. Elle est désormais battue en brèche par le Brésil, très impliqué au Pérou lors de ces élections en faveur de Humala. Pour Brasilia, son voisin andin constitue un débouché sur le Pacifique et un partenaire clé dans le domaine de l’énergie où de grandes entreprises brésiliennes sont à pied d’œuvre. Humala ne devrait pas lui tourner le dos, loin de là.

Bernard Duraud, L’Humanité

7) Pérou : Le triomphe de Ollanta Humala, une bouffée d’air pur

par Juan Marrero

Un nouveau pas dans l’éveil de l’Amérique Latine a eu lieu au Pérou, le peuple ayant décidé d’élire le candidat de l’option « Gana Perú », Ollanta Humala, attaqué et calomnié sans pitié pendant de nombreux mois avant les élections avec les armes les plus troubles de la propagande par les forces de l’Empire, l’oligarchie, et la mafia péruviennes, sans oublier le pouvoir politique, médiatique et financier déployé pour empêcher sa victoire dans les urnes.

A un mois des élections, un article de Cubadebate intitulé « Pérou : élections présidentielles à l’heure cruciale”, nous écrivions : “Opter pour le changement est le plus sensé, car au moins cela ouvre une porte à l’espérance ; l’autre consiste à revenir au passé et à rester ancré dans le fujimorisme et le néolibéralisme, où les riches continueront à amasser des richesses, mal ou bien acquises, et les pauvres seront pauvres et misérables”. La victoire de Humala est une bouffée d’air pur pour le peuple péruvien qui dans les dernières décennies n’a connu que des gouvernements dociles à Washington, faisant cadeau des richesses nationales à des intérêts étrangers, imposant la corruption.

Humala signifie un espoir parce que depuis que le commandant indigène est entré dans le paysage politique du Pérou il a montré une sensibilité profonde pour les besoins, aspirations et préoccupations de la population la plus maltraitée de ce pays andin : les pauvres, les indiens, les paysans, les ouvriers, et les femmes au foyer. Il faut croire dans la possibilité qu’à partir du 28 juillet, quand le nouveau gouvernement prendra ses fonctions au palais de Pizarro, l’empire de l’injustice régnant au Pérou depuis des temps très anciens, puisse connaître le début de la fin.

Non pas que nous pensions que la victoire de Humala ouvre les portes d’un coup à un processus révolutionnaire profond et radical au Pérou. Il faut rester très objectif et n’avancer qu’en fonction de la réalité. Dans les circonstances actuelles et si nous prenons en compte les circonstances et les modifications apportées au programme électoral de « Gana Perú », les alliances et les engagements politiques concertés, au Pérou il y aura beaucoup de changements dans de nombreux ordres et à de nombreux niveaux mais sans brutalité. Humala lui-même l’a affirmé dans ses discours de la campagne du second tour.

La victoire a déjà signifié en soi un changement. On a porté un coup à la corruption. Parce que si Keiko Fujimori avait obtenu la majorité, ce qui attendait le Pérou était le retour aux années de pillage et de vol à visage découvert.

Humala a promis de mieux distribuer les immenses richesses du pays, qui se trouvent dans les gisements d’argent, de cuivre, de zinc, d’étain et d’or. Il a aussi promis d’éviter la déprédation et le pillage des ressources. Il lui faudra en tout cas oeuvrer en ce sens pour mettre fin à la pauvreté, à la misère, à l’analphabétisme, l’insalubrité à laquelle reste soumise la majorité sociale du Pérou.

Le Pérou disposera d’un gouvernement qui s’identifie aux intérêts des masses pauvres, parmi lesquels les indigènes. Il deviendra ainsi le troisième pays qui fit partie de l’empire Inca à élire des gouvernements populaires et désireux d’agir en faveur des plus pauvres. Evo Morales, en Bolivie, et Rafael Correa, en Equateur, son les deux autres.

Les défis sont nombreux parce que ceux qui ont pillé et exploité les richesses nationales ne veulent perdre ni leurs privilèges ni leur hégémonie.

Mais les peuples de l ’Amérique Latine continuent à s’éveiller… Ils l’expriment dans les urnes et le moment venu pourront aussi le faire depuis les places des grandes villes, comme ils le font aujourd’hui en Espagne, en France ou en Grèce pour rejeter tous ceux qui n’ont d’autre solution à offrir que le néolibéralisme et la démocratie bourgeoise.

Juan Marrero, Cubadebate

Source :

Source : http://www.legrandsoir.info/perou-l...

Traduction : Thierry Deronne, pour www.larevolucionvive.org.ve

Autre source : http://www.cubadebate.cu/opinion/20...

6) La gauche de la gauche gagne les présidentielles au Pérou

Cliquer sur ce titre 6 pour accéder à l’article concerné.

5) Pérou : Ollanta président ! (article national du Parti de Gauche)

Cliquer sur ce titre 5 pour accéder à l’article concerné.

4) ALERTE - Pérou : chute historique de la Bourse

La Bourse de Lima a enregistré la plus forte chute de son histoire (- 12,51 %) et terminé la séance de manière anticipée lundi, au lendemain de la victoire à la présidentielle du candidat de gauche nationaliste Ollanta Humala, dont certaines propositions hérissent les milieux d’affaires.

http://www.romandie.com/news/n/_ALE...

3) Liens vers d’autres articles de notre site concernant le Pérou et Humala Ollanta

Pérou : « Gana Peru » (équivalent du Front de Gauche), grand vainqueur des élections avec Ollanta Humala (5 articles)

Pérou : le social-démocrate Alan Garcia fait à nouveau tirer à balles réelles sur le peuple à Apurima

Avec Ollanta Humala face aux bandits qui gouvernent le Pérou

2) Réaction du Parti Communiste Péruvien

Une nouvelle étape commence pour le Pérou

Ce fut une rude bataille, mais en fin de compte nous avons vaincu la peur, l’immobilisme, la mafia et les manipulateurs acharnés des vrais pouvoirs qui ont mis tous leurs œufs dans le même panier de la candidate fujimoriste pour empêcher le triomphe d’Ollanta Humala.

Avec l’indiscutable triomphe électoral d’Ollanta Humala commence une nouvelle étape dans l’histoire de notre patrie. Nous avons écarté les secteurs néo-libéraux du contrôle du gouvernement, et pour la première fois dans l’histoire de notre patrie, nous avons la grande opportunité de constituer un gouvernement qui défende les intérêts nationaux et devienne un véritable représentant de la majorité, de ceux qui furent écartés par la droite néo-libérale des bénéfices de la croissance économique.

Nous nous trouvons face à une responsabilité historique et nous devons donc être cohérents et conséquents avec le mandat populaire que nous avons reçu. Nous savons que cela ne sera pas facile et que la gouvernabilité du pays dépendra beaucoup de l’attitude qu’adoptera le pouvoir économique, le véritable pouvoir qui a agi lors de ce second tour comme l’axe autour duquel ont convergé les forces conservatrices opposées au changement. Nous espérons que les voix alarmistes qui cherchaient à créer un climat de méfiance sur les questions économiques s’engageront avec sens de la responsabilité pour la patrie et reconnaîtront le mandat populaire légitime sorti des urnes.

Nous ne nous faisons pas beaucoup d’illusions, car nous connaissons la nature réactionnaire de la bourgeoisie péruvienne, et c’est pourquoi nous avons le devoir et la responsabilité politique d’assurer le droit à gouverner obtenu par Ollanta Humala.

Ollanta Humala, considérant de façon responsable les résultats du premier tour, a présenté la nécessité d’avancer vers un gouvernement de concertation nationale, où se pose comme tâche prioritaire d’articuler la croissance économique avec l’intégration sociale. C’est-à-dire qu’il s’agit de donner forme à un gouvernement de concertation nationale pour garantir le changement dans la liberté et la démocratie.

Mais nous sommes aussi fermes en affirmant que la première concertation à rechercher est avec le peuple. Cela doit se refléter dans la composition du cabinet ministériel et dans l’importance que le nouveau gouvernement d’Ollanta Humala émette des signaux clairs qu’il y aura un changement de cap pour ce qui est des priorités gouvernementales.

Nous devons prendre des mesures concrètes dans la mise en œuvre de nos propositions électorales : retraite à 65 ans, augmentation du salaire minimum, lutte frontale contre la corruption, création d’emplois, adoption de la nouvelle loi du Travail, en finir avec la précarité et les contrats temporaires, réforme fiscale, impôts sur les sur-profits des entreprises minières, renforcement de la démocratie, dialogue permanent avec le peuple, etc.

C’est sur cette base que nous constituerons un gouvernement cohérent et conséquent avec la proposition de changement. Et voilà l’engagement des communistes, travailler pour que les promesses électorales, pour lesquelles le peuple péruvien a voté, deviennent réalité.

1) Ollanta Humala est élu ! (par Jacques Serieys)

Cette élection présidentielle péruvienne représente une leçon de choses, tout autant que les législatives du Portugal.

Le président sortant, Alan Garcia, était un dirigeant de l’Internationale Socialiste dont son parti (APRA) constituait un pilier en Amérique latine depuis longtemps. En servant de relais au FMI et aux multinationales, en faisant tirer sur les Indiens qui résistaient aux déprédations de celles-ci, Alan Garcia s’est attiré une antipathie telle qu’il n’a obtenu que 6% au premier tour : plus qu’un désaveu, une déroute.

Heureusement, la gauche radicale était suffisamment forte au Pérou pour apparaître comme une solution politique.

M. Humala, qui avait été stigmatisé par sa rivale pour son affinité soupçonnée avec le socialisme radical du Vénézuelien Hugo Chavez, a bâti sa campagne sur la promesse d’une "grande transformation" du Pérou, et d’une plus juste répartition de la croissance record depuis une décennie.

La victoire de M. Humala consacrerait le grand retour de la gauche au pouvoir au Pérou depuis les coups d’état militaire pro-américains des années 1970.

Nous ne pouvons préjuger de la politique que mènera Humala. Dans l’immédiat, sa victoire conforte largement Chavez et Morales. Après le retour de Zelaya au Honduras, l’Amérique latine reste plus que jamais, le principal moteur de la poussée populaire et progressiste internationale.


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