La Fédération (FASE) approuve la proposition de cadre unitaire national autour de listes intitulées « Ensemble », sous titrée « Pour des régions à gauche, solidaires, écologistes et citoyennes », auquel pourraient participer à ce stade, les composantes du Front de Gauche, la FASE, République et Socialisme, le M’PEP, et peut-être le PCOF, les Alternatifs et le FSQP"

mardi 15 décembre 2009.
 

RESOLUTION DU COLLECTIF D’ANIMATION NATIONAL DE LA FASE SUR LES RÉGIONALES

Dès sa création, la Fédération a affirmé comme un de ses objectifs l’unité la plus large de la gauche de transformation sociale et écologique lors des élections. C’est à ses yeux une condition pour résorber le fossé existant entre la colère sociale et l’expression politique. Seule cette unité-là, ouverte à la multitude des mouvements sociaux, peut permettre de contester efficacement et durablement la domination du social-libéralisme sur la gauche, et ce faisant de créer les conditions d’une alternative politique.

Cette question n’épuise pas, loin s’en faut, la question centrale de la création d’une nouvelle force politique de transformation sociale et écologique, mais elle est déterminante pour résister aux régressions sociales et démocratiques aujourd’hui mises en oeuvre par Sarkozy et son gouvernement et pour qu’émerge un autre projet politique.

La Fédération a mené une bataille politique pour réaliser l’union la plus large pour les élections européennes de juin 2009 et a déploré, pour ne pas dire plus, qu’elle ne soit pas possible à cette occasion. Cela l’a conduit, pour ne pas cautionner le manque de volonté unitaire des partis, à regret, à ne pas participer à cette campagne.

Dans la perspective des élections régionales de mars 2010, à la veille des élections européennes, elle s’est donnée le même objectif de convergence de toute la gauche de transformation sociale et écologique. Nous écrivions alors : « Les forces qui composent la gauche antilibérale ont le devoir de tout faire pour battre la droite et offrir une autre voie, un débouché politique qui permette de mettre en oeuvre un programme traduisant dans les régions les exigences populaires issues des mobilisations ».

Depuis, à chaque étape des rencontres multilatérales et bilatérales, la FASE a pesé pour faire émerger le commun, éviter que les divergences soient des motifs de rupture.

La FASE a dans le même temps exprimé ses ambitions fondatrices : nourrir le décloisonnement entre le social et le politique, entre les mouvements sociaux et la politique institutionnelle ; favoriser l’appropriation citoyenne des savoirs et des pouvoirs, en dépassant le monopole de la représentation politique par les partis ; promouvoir une alternative articulant entièrement les dimensions sociales, environnementales et démocratiques.

Sur fond de débats internes au sein de chacune des forces, des avancées considérables ont été constatées à partir de septembre : sur les contenus, sur la démarche.

La pierre d’achoppement a concerné la participation aux exécutifs, donnant à cette question une place excessive.

Après de nombreuses discussions, il est entendu que la participation aux exécutifs se fera « sous conditions », si elle apparaît comme un moyen de mettre en oeuvre les exigences de la campagne : ce qui exclut la participation à des majorités avec le MODEM ou à des majorités dont les options seraient des politiques sociales-libérales. Une telle contribution à des exécutifs n’a de sens que pour faire avancer des éléments de transformation en lien avec la campagne électorale et des réseaux de mobilisation. C’est toujours le rapport de force politique et la dynamique citoyenne qui peuvent déterminer l’utilité de participer ou non à un exécutif.

Nous regrettons la décision du NPA de quitter, provisoirement nous l’espérons, le cadre unitaire national qu’il a contribué à mettre en place. Il avait en effet aussi été précisé que cette participation aux exécutifs devrait être discutée en fonction des résultats de la campagne. La diversité éventuelle des options des participants devra être respectée. Une réunion de la direction collective de campagne et des différentes composantes fera, après le premier tour, l’analyse des résultats et des possibilités réelles d’agir dans l’exécutif.

La participation éventuelle des élue-e-s de la FASE à des exécutifs sera donc liée à la possibilité de mettre en oeuvre les propositions défendues dans la campagne.

La FASE conserve entièrement son objectif d’une convergence électorale la plus large possible, dans toutes les régions. Elle a conscience qu’il n’est pas atteint mais elle considère que le processus souhaité n’en est qu’à son début et que de franchir un cap avec ces élections peut ouvrir de nouvelles conditions pour la suite. Ce début commencerait à marquer un renversement de tendance au regard de l’éparpillement désastreux de l’élection présidentielle.

La réunion du collectif d’animation national des 5 et 6 décembre approuve la proposition de cadre unitaire national autour de listes intitulées « Ensemble », sous titrée « Pour des régions à gauche, solidaires, écologistes et citoyennes », auquel pourraient participer à ce stade, les composantes du Front de Gauche, la FASE, République et Socialisme, le M’PEP, et peut-être le PCOF, les Alternatifs et le FSQP. Nous espérons toujours qu’elles pourront se construire avec le NPA.

Elle appelle donc toutes les composantes de la gauche de transformation sociale et écologique à s’y joindre pour donner toutes ses chances à une dynamique forte au plan national comme au plan local.

Elle donne mandat à l’exécutif provisoire de la Fédération pour l’engager dans ce cadre, la représenter dans les groupes de travail concernant la dimension nationale de la campagne (contenus communs, équilibres généraux des listes, apparition publique, charte graphique etc.). Ce mandat sera mis en oeuvre en associant étroitement le collectif d’animation national (CAN).

Dans les régions où les conditions d’un tel cadre n’existent pas, notamment dans les régions où le PCF a choisi de faire liste commune avec le PS au premier tour, la FASE pourra participer aux listes de la gauche de transformation sociale et écologique les plus larges, avec toutes les composantes possibles, en fonction des conditions locales. Là aussi, elle appelle à toutes les composantes possibles à s’y joindre pour donner toutes ses chances à une dynamique forte.

Dans chaque région, ce sont ses comités locaux, coordonnés au plan régional, qui décideront de manière autonome de leur participation à ces listes, des conditions et des modalités pour cela. Chaque position individuelle ou collective, telle la non-participation à la campagne, n’empêchera nullement de continuer à participer à la construction de la FASE, avant comme après les élections. C’est bien l’esprit de notre processus que de se construire à partir des motivations individuelles et collectives.

Partout où la FASE sera engagée dans la campagne électorale, elle cherchera à favoriser la construction de comités d’initiatives unitaires et citoyens, avec le plus grand nombre possible d’acteurs issus du mouvement social. Dans le même temps, nous rechercherons à faire valoir l’expression de l’identité propre et des orientations de la Fédération dans cette dynamique unitaire. Cela passe par la présence parmi les candidatures et parmi les futur-e-s élu-e-s de la diversité des forces et des personnes qui participent à la FASE.

Résolution adoptée au consensus Saint-Denis, le 5 décembre 2009.


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