Où en sont les négociations ENTRE LES ORGANISATIONS DE LA GAUCHE DE GAUCHE ? (par le MPEP)

samedi 14 novembre 2009.
 

Communiqué du Bureau exécutif du Mouvement politique d’éducation populaire (M’PEP)

Le 11 novembre 2009

Depuis le 28 septembre 2009, des réunions ont lieu au rythme d’environ une par semaine entre des partis et mouvements de la gauche de gauche, la dernière s’étant tenue le mardi 10 novembre. L’objectif est de tenter de présenter des listes communes aux élections régionales de mars 2010.

Ces organisations sont les suivantes :

Fédération pour une alternative sociale et écologique (FASE), Forum social des quartiers populaires (FSQP), Gauche unitaire (GU), Mouvement politique d’éducation populaire (M’PEP), Nouveau parti anticapitaliste (NPA), Les Alternatifs, Parti communiste français (PCF), Parti communiste des ouvriers de France (PCOF), Parti de gauche (PG), République et socialisme (R&S). Rappel : le PCF, le PG et GU forment le Front de gauche.

L’enjeu est considérable : la gauche de gauche – la vraie gauche – va-t-elle enfin s’organiser, travailler, et offrir l’image d’une alternative crédible à un Parti socialiste (PS) épuisé, enfermé dans ses contradictions, aligné sur l’idéologie néolibérale ? Autrement dit, la vraie gauche va-t-elle devenir majoritaire à gauche, c’est-à-dire passer devant le PS ? Telles sont les conditions d’un renouveau réel de la gauche pour sortir du néolibéralisme, dépasser le capitalisme et aller vers un socialisme du XXIe siècle.

Le Mouvement politique d’éducation populaire (M’PEP) participe à ces réunions pour deux raisons

 :

D’une part, une élection, par définition, est le moyen d’expression privilégié de la souveraineté populaire. Les partis et mouvements qui ont des choses à dire doivent donc les dire au peuple qui décidera par son vote. Ce sont des occasions à ne pas manquer pour ceux qui ne veulent pas simplement se contenter de donner des bons et mauvais points aux uns et aux autres. Il faut s’engager, agir, prendre le risque du débat public et de se présenter devant les électeurs. Ne pas le faire consisterait à tourner en rond, à psalmodier, à faire tourner des moulins à prière. On connaît les résultats peu probants de telles méthodes…

D’autre part, le M’PEP milite pour la construction d’une grande force politique de gauche, rassemblant en son sein tous les courants de la gauche actuelle. Dans cette perspective, toute élection doit être une étape dans la construction de cette force unitaire.

C’est pourquoi le M’PEP a salué la création du Front de gauche au moment des élections européennes de 2008, et c’est aussi pourquoi il participe aux négociations actuelles afin de mettre sur pied une coalition plus vaste, intégrant notamment le NPA.

Pour parvenir à construire l’union de la gauche de gauche, l’alliance entre le PCF et le NPA est un préalable. Selon les sondages du moment, le Front de gauche est donné à 6% (de 3 à 4% pour le PCF et de 1 à 2% pour le PG), alors que le NPA est donné à 4 ou 5%. Si le NPA et le PCF s’unissent, en ajoutant leurs forces électorales respectives, la gauche de gauche dépassera les 10%. D’autant qu’une dynamique sera créée, d’autres organisations rejoignant le rassemblement. Un formidable espoir renaitrait dans l’électorat. Dans certaines régions, la gauche de gauche pourrait même passer devant le PS ou le talonner.

Cependant, cette union entre le PCF et le NPA doit surmonter deux obstacles.

Le premier obstacle vient du PCF et concerne ses relations avec le PS. Compte tenu du bilan globalement catastrophique du gouvernement de la « gauche plurielle » où des ministres communistes ont soutenu des privatisations, de la participation de militants communistes à des majorités municipales de gauche intégrant le MoDem ou d’autres « centristes », de certaines formulations ambigües dans les textes de la direction du PC, du refus de cette dernière d’écrire clairement que le but du Front de gauche est de créer un pôle de la gauche de gauche visant à passer devant le PS, une clarification était absolument nécessaire.

Cette clarification a été faite, pour l’essentiel, dans la « Déclaration » du Front de gauche diffusée le 28 octobre qui dit notamment ceci :

« Si les conditions en sont créées nous pourrons travailler à leur mise en œuvre [des projets de transformation sociale] jusque dans les exécutifs régionaux […] Notre participation est donc liée aux conditions qui la rendent possible. […] Cette hypothèse exclut toute participation du MoDem […] ».

Le M’PEP a considéré que la « Déclaration » du Front de gauche allait dans le bon sens et clarifiait la question de la participation aux exécutifs.

Le second obstacle vient du NPA et concerne son rapport au pouvoir. A plusieurs reprises, le NPA a affirmé qu’il refusait de participer au pouvoir si un certain nombre de conditions n’étaient pas réunies. Il est parfaitement logique et nécessaire de mettre des conditions à la participation au pouvoir. Toutefois, celles énoncées par le NPA revenaient en fait à refuser, par principe, de se « salir les mains » en participant à la gestion des collectivités territoriales.

Un tel positionnement politique ne peut que rassembler un électorat protestataire, même s’il représente un certain poids, sans donner la moindre perspective politique. Pourquoi voter pour des listes qui annoncent d’emblée qu’elles ne veulent pas participer à la gestion de la région ? Ce point de vue du NPA apparaît comme une source d’échec.

C’est pourquoi le M’PEP n’est pas en accord avec le NPA quand ce dernier propose un amendement à la Déclaration du Front de gauche ainsi rédigé :

« Cela ne sera pas possible dans le cadre d’exécutifs qui seraient dominés par le PS et/ou Europe Ecologie qui mènent des politiques d’adaptation au libéralisme ».

Cette formulation indique que la gauche de gauche ne participera à aucune majorité de gestion avec le PS, tant qu’elle ne passera pas devant le PS. Cette position est un choix politique possible, mais elle présente plusieurs défauts. D’abord, elle ferait apparaître la gauche de gauche pour le tout ou rien, alimentant de fait les comportements de vote utile en faveur du PS. Ensuite, même si le PS obtient un résultat électoral supérieur à la gauche de gauche, celle-ci, dans certaines circonstances (une triangulaire par exemple) peut avoir un poids permettant de peser sur les politiques menées par le PS. Enfin, même dans le cadre d’une gestion « dominée » par le PS, il est possible, dans certaines circonstances, d’obtenir des avancées significatives dans certains domaines, si un accord est obtenu du PS pour intégrer quelques uns des points du programme de la gauche de gauche.

Au total, le M’PEP ne considère pas que la situation soit bloquée.

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