Le Front de gauche s’organise pour 2010. Des exigences de Jean-Luc Mélenchon ont été satisfaites par le PCF

lundi 28 septembre 2009.
 

Avec ou sans le NPA, le Front de gauche s’organise pour 2010

La guerre des faux-semblants continue entre le PCF et le NPA. Lundi 28 septembre, le parti d’Olivier Besancenot convie le PCF, le Parti de gauche, la Fédération, les Alternatifs, mais aussi Lutte ouvrière et... le Parti communiste des ouvriers de France (ex-maoïstes) à préparer les élections régionales. Pour le PCF, pas question de lui laisser le flambeau de l’unité : vendredi, les amis de Marie-George Buffet ont rendu public une déclaration commune avec le Parti de gauche et la Gauche unitaire, annonçant que leur alliance pour mars 2010 est d’ores et déjà scellée.

Le texte était dans les tuyaux depuis la Fête de L’Humanité mais Jean-Luc Mélenchon, soucieux de ne pas s’engager trop vite alors que Mme Buffet entretenait le flou sur sa stratégie en recevant Martine Aubry en majesté, avait refusé de le signer. Ses exigences ont, depuis, été satisfaites. La déclaration commune annonce ainsi la création d’un "comité de liaison permanent" du Front de gauche - alliance électorale issue des européennes - chargé d’élaborer au plus vite "une plate-forme partagée" et d’"enraciner le Front de gauche dans la durée".

"Rassemblement"

Pour Mme Buffet, il s’agit de montrer, alors que la direction du NPA continue à faire la fine bouche, que la priorité c’est le "rassemblement" avec ses partenaires des européennes. Pour enfoncer le clou, les signataires annoncent même la tenue de ce "comité de liaison" dès la semaine prochaine.

L’accord avec le NPA semble, lui, plus hypothétique. Affichant toujours une "volonté d’unité", sa direction multiplie les signes inverses. Dimanche, elle a durci ses conditions de ralliement - en excluant toute participation à un exécutif régional avec le PS et les Verts. Et lundi, elle envisageait, dans un projet de "communiqué commun" déjà rédigé, de demander qu’un éventuel accord électoral de listes autonomes au premier tour soit appliqué dans les vingt-deux régions de l’Hexagone. Une manière de poser une condition difficilement acceptable par le PCF qui, s’il dit vouloir dans une majorité de régions présenter le Front de gauche, a prévu dans quelques cas, comme en Bretagne, Pays de la Loire ou les Ardennes, de s’allier dès le premier tour avec le PS. "Ce n’est pas très bien parti", commente Pierre Laurent, numéro deux du PCF.

Ces négociations en trompe- l’oeil se déroulent alors qu’au sein du PCF une autre bataille, plus sourde, se mène sur la désignation des têtes de liste. Ainsi en Ile-de-France, la candidature de Patrick Braouezec rencontre de fortes réticences de Mme Buffet. Difficile d’envisager de laisser un opposant de longue date conduire la liste dans "sa" région.

Depuis quelques jours, le nom de Pierre Laurent est avancé comme celui qui "peut rassembler les communistes". Mais la partie est compliquée : M. Braouezec, député de Seine-Saint-Denis, dispose d’une notoriété certaine parmi les élus. "Beaucoup considèrent que sa candidature est légitime ", assure Daniel Brunel, vice-président du conseil régional. Mais "attention de ne pas nous faire le coup de la présidentielle où le PCF a décidé seul, sans tenir compte de ses partenaires". Décidément, l’unité est un combat.

Sylvia Zappi (Le Monde du 27 septembre)


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