Trois millions de citoyens en colère (éditorial national du Front de Gauche)

mardi 24 mars 2009.
 

Le mouvement social du 29 janvier était un premier coup de semonce. Celui du 19 mars en est la réplique. Plus forte. Plus déterminée.

De Marseille (300 000) à Paris (350 000) en passant par Le Havre (35 000), Strasbourg (35 000) Bordeaux (100 000), Rouen (50 000), Compiègne (10 000), en tout près de 3 millions de travailleurs sont descendus dans les rues pour crier leur colère. Clamer au couple Sarkozy-Parisot leur refus de payer la crise, exiger le maintien de leur emploi, l’augmentation de leurs salaires pour faire face au coût de la vie et le renforcement du service public. Leur dire que ça suffit comme ça.

Le secteur privé n’était pas en reste. Plusieurs grandes entreprises ont connu des arrêts de travail : Total, Auchan, Carrefour, Saint-Gobain ... Et, de nombreux salariés du privé touchés par les plans sociaux ont ouvert les cortèges donnant aux manifestations une nouvelle dimension. Employés d’Arcelor-Mittal à Marseille, de Lafarge et Schneider-Electric à Angoulème, Caterpillar à Grenoble etc. A Compiègne les ouvriers de Continental ont été accueillis par une haie d’honneur. Par identification à leur combat ou tout simplement par solidarité. Victimes d’un chantage à la délocalisation, les salariés de cette usine de pneus ont pendant un an et demi subit un retour aux 40H sans augmentation de salaire pour s’entendre dire par leur patron, le groupe Allemand Schaeffler, que finalement leur site de Clairoix allait fermer. Et cela alors que l’usine est bénéficiaire.

Le secteur public était représenté en masse dans toutes ses composantes : les transports (SCF, RATP, Air France), les hôpitaux victimes de fermetures drastiques, la poste, les fonctionnaires territoriaux, les enseignants... sans compter les médias (Radio France, AFP)

Jeunes et moins jeunes (lycéens, étudiants, retraités ), valides et handicapés réclamant leur droit à la reconnaissance, ont défilé coude à coude dans la bonne humeur, mais déterminés dans leur refus de la politique libérale du gouvernement.

Aux syndiqués (CGT, CFDT, FO, CFE-CGC, CFTC, Solidaires, FSU, Unsa) se sont joints des non syndiqués. Ainsi que des primo-manifestants.

Une marée de banderoles, drapeaux, pancartes, stickers montrait l’exceptionnelle diversité des catégories sociales.

Une journée d’action réussie à laquelle le Front de Gauche créé par le PCF e le Parti de Gauche a pris toute sa place. Par sa mobilisation. Par son tract « Front de Gauche pour changer d’Europe : Unité dans la rue, unité dans les urnes » qui invite les citoyens à dire « non à Sarkozy et à l’Europe libérale du traité de Lisbonne, oui à une europe démocratique, sociale, écologique et de paix » le 7 juin, lors des élections européennes, et qui a été apprécié. Sans compter le sticker « casse-toi pov’con », que les manifestants s’arrachaient et se sont appropriés.

Reste à savoir combien de temps le pouvoir en place pourra continuer à faire la sourde oreille à un mouvement social et une mobilisation populaire d’une telle ampleur.

Christiane CHOMBEAU


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