A propos des décisions du NPA et de l’arrivée de "Gauche Unitaire" dans le Front de Gauche

mardi 10 mars 2009.
 

La direction nationale du NPA a voté ce dimanche une résolution sur les élections européennes qui indique son refus de rejoindre le Front de gauche. Nous le regrettons et nous répétons notre incompréhension car dans le même temps le formidable succès du meeting de lancement du Front de Gauche au Zénith a confirmé l’espoir que toutes les forces de la gauche de transformation sont en capacité de lever dès lors qu’elles s’unissent. Face à la crise du capitalisme et les périls qu’elle engendre ; face à l’impérieuse nécessité de lui opposer une alternative ; face aux aspirations unitaires que démontrent avec succès les mouvements sociaux, comment en effet comprendre que des forces de gauche manquent à l’appel dès lors que suffisamment de possibilités sont réunies pour espérer à la fois battre la politique de Nicolas Sarkozy, promouvoir une autre politique en Europe que celle du catastrophique traité de Lisbonne et renverser le rapport de force à gauche en devançant les listes sociales-libérales et écolo-libérales ?

Pour expliquer l’impossibilité d’un accord, la résolution du NPA votée ce dimanche indique que le PCF et le PG n’entendent « pas renoncer à un cadre d’alliance avec le PS, notamment pour les régionales... ».

Lors de la réunion tripartite (PCF/PG d’une part, NPA d’autre part) du 2 mars nous avons en effet refusé de conditionner l’accord des Européennes par un accord aux Régionales.

En premier lieu parce que les représentants du NPA, au prétexte que leur parti est nouveau, n’ont pu nous dire s’ils pousseraient l’« indépendance vis-à-vis du PS » jusqu’à refuser de se désister au second tour pour les candidats de gauche les mieux placés. Il s’agit pour nous d’un principe car le Parti de Gauche, quelque soit sa position vis-à-vis du PS, n’acceptera jamais de favoriser la victoire de la droite. Nous ne nous trompons pas d’ennemi.

Mais ce désaccord marque manifestement à ce stade une évidente différence stratégique : le Parti de Gauche assume vouloir construire une majorité politique sur un programme de transformation. Si les mobilisations sociales sont et seront toujours nécessaires pour permettre les conditions d’un programme de rupture avec la logique du système capitaliste, seul le suffrage universel peut permettre de légitimer un tel programme et de nous donner les moyens de l’appliquer au gouvernement. Nous ne connaissons pas d’autre méthode. Or indiquer que nous refuserions, quelque soient les conditions, un accord avec le PS, comme nous le demandait le NPA, c’est évidemment annoncer à l’avance que nous renonçons à construire une majorité. Qu’on ne s’y trompe pas : il ne s’agit pas de préparer les compromissions avec le social-libéralisme. Au contraire, nous réaffirmons avec force que nous n’accepterons pas d’alliance sous leur domination. La campagne européenne que nous allons mener le prouve amplement puisque nous affirmons vouloir devancer les listes de gauche qui acceptent le traité de Lisbonne. Or il n’y a pas meilleur moyen de construire à la fois une majorité et renverser l’hégémonie institutionnelle des socio-libéraux à gauche que de les devancer dans les urnes puisque ce serait du coup à eux de se déterminer sur notre projet. Et nous sommes certains que le Front de Gauche est le seul outil qui le permette à moyen terme ! Comment dès lors refuser au moins d’essayer cette stratégie politique inédite vu l’urgence de la situation ? Il s’agit pour nous d’un choix incompréhensible. Le Parti de Gauche a une vision à long terme du Front de Gauche, il est le seul outil qui peut permettre à l’autre gauche de construire un Front populaire majoritaire sur ses bases. Mais pour le rendre possible et convaincre de sa justesse, il faut d’abord le lancer concrètement et montrer ainsi sa pertinence !

Tout cela aurait été plus aisé avec le NPA dont l’apport aurait été précieux pour lancer une dynamique majoritaire dès ces élections. Mais nous sommes certains que d’autres feront un choix différent et construirons l’espoir avec nous. Déjà ce dimanche une 3ème composante a rejoint le Front de gauche : nous accueillons avec joie les amis de Christian Picquet. Ils indiquent à leurs camarades du NPA la seule voie sérieuse pour répondre aux urgences de l’heure. Que ces derniers sachent cependant que les portes du Front de Gauche leur resteront ouvertes jusqu’au dernier moment. L’arrivée de la « Gauche unitaire » lance aussi une dynamique dans laquelle nous espérons que rentrent rapidement les Alternatifs, le MRC, les écologistes de gauche, des mouvements locaux comme vient de le faire ADS dans le centre...

Chacune de ces forces est devant un choix historique. Ils peuvent faciliter les retrouvailles du Front de Gauche avec l’élan populaire et citoyen qui s’était illustré au moment de la campagne du non de gauche au traité constitutionnel européen. Le lancement réussi du Zénith indique que c’est à notre portée, comme la victoire qui s’en suivrait.


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