Rencontre du Parti de Gauche et du Parti Communiste avec le NPA ce 2 mars (compte rendu)

vendredi 6 mars 2009.
 

Présents pour le NPA : Frédéric Borras, Anne Leclerc, Pierre Baron, Raoul-Marc Jennar, Sandra Demarq, Myriam ...

Pour le PCF : Francis Parny, Olivier Dartigolles, Lydie Benoit

Pour le PG : Eric Coquerel, François Delapierre et Pascale Le Néouannic

Il s’agissait de la première réunion tripartite. Le débat a surtout porté sur la condition posée par le NPA pour les Européennes : aucun accord possible n’est possible, s’il n’inclue pas les élections régionales et l’exigence d’une totale « indépendance » vis-à-vis du PS.

Très rapidement nous avons convenu qu’il n’y avait pas de désaccords sur l’analyse de la crise du capitalisme, sur la présence des trois partis, le plus souvent signataires de textes communs, dans les mobilisations sociales.

A priori nous avons cru comprendre que se dessinaient de possibles désaccords sur le contenu sur l’Europe - la délégation du NPA a dit en préambule la nécessité de défendre des mesures « vraiment » anticapitalistes - mais sans que jamais une de ces possibles divergences soit explicitée malgré nos demandes réitérées. Nous avons redit que nous observions que depuis la bataille commune sur le référendum de 2005 de nombreux textes communs quasi programmatiques étaient sortis sur l’Europe, travaillés et signés par les partis et mouvements qui se retrouvaient autour de la table (même s’il s’agissait de composantes de ces partis pour ceux qui n’existaient pas alors, que ce soit le PG ou le NPA). Nous avons essayé de comprendre si l’un des points de la résolution de congrès du NPA sur les élections européennes - la « sortie du nucléaire » - était conditionnel mais cela n’est pas apparu comme tel même si sur ce sujet Raoul Marc Jennar a fait une intervention plus tranchée.

C’est en réalité toujours la question des Régionales qui est revenue.

Nous avons d’abord répété qu’il était curieux que le NPA conditionne l’accord à une élection à un accord sur l’élection suivante. Qui plus est lorsque ni les dates, ni les modalités n’étaient connues...

Notre délégation du PG a également essayé de comprendre jusqu’où allait « l’indépendance » vis-à-vis du PS. Est-ce que cela pouvait signifier aucun appel au 2ème tour à battre la droite ce qui pourrait du coup permettre à cette dernière de gagner toutes les régions ? Anne Leclerc nous a dit que le NPA n’avait pas encore de position sur ce point. Nous avons répondu qu’il s’agissait pour nous d’un principe fondamental : nous voulions contester l’hégémonie sociale-libérale, les devancer dans les urnes mais en aucun cas nous ne participerions à une victoire de la droite.

S’il s’agissait de la participation aux exécutifs, nous (le PG) avons redit que la question de posera. Mais pas de manière principielle et intemporelle - de type : « jamais rien avec le PS » - qui pourrait signifier que même si le PS devenait minoritaire vis-à-vis du Front de Gauche nous n’accepterions aucune alliance et du coup nous interdirions de construire une majorité sur un programme de transformation. A l’inverse, nous avons répété que nous n’accepterions pas de rentrer dans des majorités sous domination sociale-libérale. Ce qui renvoie donc à la question de se mettre en capacité de les devancer à moyen terme.

Nous, (le PG) avons donc réaffirmé notre vision durable de la stratégie du Front de Gauche mais en remarquant que pour espérer durer, il fallait d’abord débuter le processus et en vérifier ensemble l’efficacité. Nous avons redit notre conviction qu’unies toutes les forces de transformation pouvaient créer la surprise dès ces élections en battant à la fois la droite et en devançant la gauche libérale. Nous avons fait remarquer au NPA qu’à l’issue de ces élections, le meilleur moyen de s’assurer de la durabilité de la stratégie du Front était d’en être !

Même s’il ne souhaite pas s’engager sur la question de la durabilité du Front de Gauche, le PCF a cependant affirmé qu’il s’agissait d’un processus dont il était difficile aujourd’hui de dire la suite avant de l’avoir testé, sa réussite pouvant changer bien des choses dans l’approche des partis qui le composent.

La coordination nationale du NPA qui aura lieu ce week-end devrait voter une résolution sur les Européennes. Il est probable que le NPA devrait maintenir cette condition des régionales.

Nous aurons le temps d’en tirer des conclusions mais nous avons redit que ce préalable n’était pas à la hauteur de la crise, des mobilisations sociales, du succès possible que l’alliance inédite que nous formerions pourrait remporter en juin prochain si nous étions tous ensemble. Il est pour nous évident que cette discussion sur les régionales renvoie toujours à la façon dont nous concevons le débouché politique. Pour le Parti de gauche, un débouché politique doit être validé par le suffrage universel ce qui implique de composer une majorité et donc de ne rater aucune des occasions proposées pour la construire qui plus est quand le rapport de force est potentiellement favorable à la gauche de la transformation. Cela renvoie également à une vision de la gauche : nous pouvons dire clairement notre volonté de devancer les socio-libéraux, notre refus de toute alliance avec eux sur leur programme mais nous ne verserons pas dans le sectarisme. Il n’a jamais été un bon signe pour la gauche surtout dans les périodes de crise.

A noter, sur la question du NPA, que Christian Picquet, chef de file du courant Unir dans la LCR/NPA, a dit qu’il n’accepterait pas que son parti rate l’occasion du Front de Gauche (Tribune du Monde de fin février, interview dans l’Humanité le 4 mars

Dernières informations : nous avons rencontré fin février le MRC (délégations tripartites conduites respectivement par Jean-Pierre Chevènement pour le MRC, Marie-George Buffet pour le PCF et Jean-Luc Mélenchon pour le PG). La discussion est engagée avec ce mouvement sur le texte d’orientation mais il est apparu à ce stade des différences de fond sur la nécessité d’une construction européenne, sur la définition du Front (JP Chevènement a défendu par exemple la nouvelle appellation de « Front de gauche et des républicains » qui pourrait laisser supposer que le Front ne réunirait pas que la gauche !) et autres points de divergences. Toutefois un groupe de travail s’est mis en place et le texte d’orientation amendé par quelques unes des demandes du MRC a été envoyé à ce parti. Sa direction devrait nous répondre le 15 mars au plus tard et nous savons qu’un débat sur la question traverse largement ce mouvement. A suivre...

Prochaines rencontres : tripartite avec le M’Pep et bilatérale entre le PG et le POI la semaine prochaine.

Eric Coquerel

Secrétaire national chargé des relations extérieures.


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