La 76e édition de la plus populaire fête de France s’est ouverte ce jeudi sous le signe des femmes. Un choix bienvenu, particulièrement lorsqu’on se remémore les nombreuses réactions et commentaires machistes suscités par l’affaire DSK.
Sous le chapiteau de l’Agora, on commence fort. La loi est-elle le meilleur débouché politique du féminisme ? En juillet 2010, les parlementaires votaient en faveur d’une loi condamnant les violences faites aux femmes. Une avancée obtenue grâce à la mobilisation sans faille des féministes.
« Le vote d’une loi est important pour les féministes car c’est un signal politique, la loi a une valeur de norme pour la société », lance Caroline de Haas. Mais une loi ne résout pas tout, les mentalités doivent également évoluer en profondeur, et les partis de gauche ne sont pas exclus de ce travail.
« Nous devons réussir à créer un langage où les femmes existent, ne sont pas invisibles » déclare Marie-Georges Buffet. « On aime souvent se réclamer du combat des citoyens, des ouvriers... mais on oublie toujours de citer les citoyennes, les ouvrières ! »
Delphine Beauvois fait tout de même remarquer des évolutions positives : « au Parti de Gauche, la parité a été instauré dans toutes les instances, à la tête du parti nous avons un co-président et une co-présidente. » Pour Henriette Zoughebi, il faut aussi légiférer à l’Académie Française : « Finissons-en avec cette vieille règle qui ordonne que dans la langue française, le masculin l’emporte toujours sur le féminin. »
Agir sur les représentations et les symboles, la tribune exclusivement composée de femmes (pour une fois) acquiesce.
Précarité, violences, préjugés, sexisme, les intervenantes dressent un tableau peu réjouissant de la condition des femmes aujourd’hui. Elles constatent un recul inquiétant comme en témoignent la menace de fermetures de centres IVG, parmi les premières conséquences de l’abandon des services publics par l’État. Sur ce sujet, un rendez-vous est donné pour une manifestation le 24 septembre aux Lilas contre la fermeture de la maternité.
Des échanges constructifs, des analyses pertinentes et des perspectives militantes pour les semaines à venir : pas de doute, la Fête de l’Humanité vient de commencer.
Invitées au débat : Henriette Zoughebi (PCF, Collectif Egalité), Sabine Salmon (Femmes solidaires), Thalia Breton (Osez le féminisme), Laurence Mariaucourt (journaliste à l’Humanité), Marie-George Buffet (PCF), Delphine Beauvois (PG), Caroline de Haas (PS), Maryse Dumas (CGT), Sarah Trichet-Allaire (EELV), Suzy Rojtman (Collectif national des droits des femmes). Animation : Laurence Mauriaucourt, journaliste à l’Humanité.
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