Israël : massacre après massacre, toujours plus loin dans l’horreur du génocide

mercredi 17 avril 2024.
 

Ce 1er avril, on apprend que l’armée israélienne s’est retirée de l’hôpital Al-Shifa qu’elle avait envahi deux semaines auparavant. Deux semaines pendant lesquelles les images et les informations parvenues du plus grand hôpital de Gaza glaçaient le sang : explosions, incendies, tirs, arrestations, disparitions...

Après ce retrait, l’horreur envahit celles et ceux qui veulent bien regarder : plus de 300 femmes, enfants et hommes massacrés. Beaucoup exécutés les mains attachées, certains écrasés par des chars, brûlés ou coupés en morceaux par des missiles, des restes squelettiques et des morceaux humains partout, en décomposition.

Ces scènes atroces nous parviennent, filmées par des témoins, des récits glaçants. Les crimes de l’armée israélienne dépassent tout ce que l’on aurait pu imaginer. Elle a assiégé, terrorisé et affamé le personnel et les patients pendant 11 jours jusqu’à ce que des asticots apparaissent sur les blessures de certains.

Parmi les cadavres, celui du docteur Ahmad Al-Maqadma et sa mère. Le dernier contact avec eux datait de 4 jours auparavant.

Parallèlement aux « opérations » à l’intérieur de l’hôpital, Israël finissait de détruire méthodiquement tout le quartier alentour, massacrant les habitants, famille après famille, sous les bombes, arrêtant les civils sans discrimination, jusqu’à une femme de 94 ans dont plus personne n’a de nouvelles. Des personnes sommées de fuir pour avoir la vie sauve, pour être ensuite tirées comme des lapins.

Et Israël affirme qu’aucun civil n’a été tué.

Et pendant ce temps-là, la famine gagne de plus en plus, tous les voyants sont au rouge. A Gaza, on ne meurt plus seulement sous les bombes ou de défaut de soin, on meurt de faim. Et pas à cause d’une catastrophe naturelle, mais par la volonté d’Israël qui a programmé depuis six mois la famine à Gaza.

Malgré l’obligation rappelée fin mars à Israël par la Cour internationale de justice (CIJ) de faciliter l’entrée de l’aide humanitaire, les camions sont toujours bloqués ; malgré le cessez-le-feu immédiat imposé par le vote du Conseil de sécurité de l’ONU, qui permettrait leur acheminement, Israël continue les bombardements.

Le lendemain de l’évacuation de l’hôpital Al-Shifa, Israël assassinait sept travailleurs humanitaires de l’organisation World Central Kitchen en visant méthodiquement, l’un après l’autre, leurs trois véhicules. C’est bien leur présence dans le nord de la bande de Gaza pour tenter de contrer la famine qu’Israël veut interdire. Opération réussie, ils se sont retirés.

Le fait que ces travailleurs humanitaires soient occidentaux a suscité une indignation et condamnation internationale unanime. Il faut rappeler que 189 personnels humanitaires dont 175 membres des agences de l’ONU ont déjà été victimes des crimes de guerre à Gaza.

Le même jour, il a bombardé une ambassade d’un pays tiers faisant 11 morts.

Israël franchit toutes les lignes rouges les unes après les autres sans que personne ne l’arrête : toujours l’impunité la plus totale ! Les États-Unis continuent de lui fournir des armes ; quant à la France, écoutons Yaël Braun Pivet, Présidente de l’Assemblée nationale, à qui la question des sanctions a été posée : « le temps n’est pas venu des sanctions, le temps est venu de poursuivre le dialogue ».

Comme si le dialogue avec des criminels de cet acabit avait la moindre chance d’aboutir. La présidente de l’Assemblée nationale sait pourtant parfaitement que la France a l’obligation d’agir pour que les ordonnances de la CIJ soient appliquées, d’agir pour que le génocide en cours soit arrêté. Seules des sanctions pourront avoir un effet sur Israël : suspension de l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël, embargo militaire, rupture des relations diplomatiques graduées prévues. La vie des Palestiniens a-t-elle si peu d’importance ? Comment cette complicité de fait peut-elle être assumée avec autant de désinvolture ?

Le Bureau National de l’AFPS, le 3 avril 2024


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