Gaza : une dévastation rappelant "un tremblement de terre" après des raids israéliens

lundi 30 octobre 2023.
 

Des centaines de bâtiments ont été détruits selon les secours dans les bombardements israéliens de la nuit du 27 au 28 octobre dans la bande de Gaza où des témoins ont évoqué des scènes rappelant un tremblement de terre.

Les bombardements se sont amplifiés sur Gaza. "Des centaines d’immeubles et de maisons ont été entièrement détruits et des milliers d’autres logements ont été endommagés", a affirmé à l’AFP Mahmoud Bassal, le porte-parole de la Défense civile à Gaza, territoire palestinien sous contrôle du mouvement islamiste Hamas.

Les intenses bombardements de la nuit "ont changé le paysage de Gaza et des gouvernorats du nord", a-t-il ajouté. Selon plusieurs témoignages que l’AFP a pu recueillir, les bombardements israéliens les plus violents de la nuit se sont concentrés sur des zones aux alentours de deux hôpitaux, al-Shifa à Gaza-ville et l’hôpital dit "indonésien" car construit grâce à des dons provenant d’Indonésie, dans le secteur de Jabaliya plus au nord.

Les raids ont détruit de nombreux bâtiments et laissé d’énormes cratères dans des rues entièrement défoncées. Dans le camp de réfugiés de Chati, dans les limites de Gaza-ville, les bombardements israéliens ont provoqué d’importants dégâts, selon plusieurs témoins. "Ce qui s’est passé à Chati est pire qu’un tremblement de terre", a déclaré à l’AFP l’un de ses habitants, Alaa Mahdi, 54 ans.

"Ça bombardait de partout, la marine, l’artillerie et les avions. Qui frappent-ils, la résistance ? Non, les pauvres gens", ajoute-il. Selon lui, le black-out de la bande de Gaza où communication et internet sont coupés depuis vendredi soir a été imposé "pour qu’ils commettent un massacre sans que personne n’en entende parler".

Coupure des communications pour "servir de couverture à des atrocités de masse"

L’organisation de défense des droits humains Human Rights Watch (HRW) a averti que la coupure des télécommunications dans la bande de Gaza risquait de "servir de couverture à des atrocités de masse". Le chauffeur de taxi Jamal Abou Shaqfa, 50 ans, quitte le camp de Chati avec à bord de son véhicule une famille qui veut fuir vers le sud. "On se dirige vers Khan Younès car les bombardements aveugles à Chati n’ont épargné ni femmes ni enfants ni vieillards. La situation est très mauvaise", dit-il.

Dans une rue du camp, des dizaines d’habitants fouillent dans les décombres d’une tour résidentielle, Bourj al-Ghoul, rasé dans les bombardements ainsi que les maisons autour. Allongé sur le ventre sur les décombres pour mieux se faire entendre, l’un d’eux, Abdelmajid Abou Hassira, lance à l’adresse d’éventuels survivants ensevelis dans les ruines : "Y a-t-il quelqu’un en dessous ? Nous sommes ici pour vous sauver".

Quelques heures avant le début des bombardements massifs vendredi soir, l’armée israélienne avait accusé le Hamas de "mener la guerre depuis les hôpitaux" de la bande de Gaza et de se servir de sa population comme "bouclier humain", ce que le mouvement islamiste a catégoriquement démenti.

Kamal Abou Fattoum, 47 ans, qui avait fui Gaza-ville la semaine dernière vers le sud y est retourné samedi matin pour découvrir que sa maison "a été endommagée" dans les raids de la nuit. "Je suis ensuite allé au camp de Chati pour prendre des nouvelles de ma soeur qui y habite et j’ai vu des destructions pires que celles causées par le tremblement en Turquie", dit-il en se référant au séisme dévastateur qui a fait plus de 50.000 morts dans le sud-est de la Turquie en février.

"Les gens sont sous les décombres. Certains sont morts, d’autres sont encore en vie", ajoute-il.

Le ministère de la Santé du Hamas a de son côté annoncé que les bombardements lancés en représailles ont tué plus de 7.703 personnes, en immense majorité des civils parmi lesquels plus de 3.000 enfants.


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