Cette fois c’est fait : au Sénat espagnol PSOE et PP viennent d’asséner un ultime coup à la démocratie en adoptant par 233 voix contre 3 l’inscription de la règle d’or dans la Constitution espagnole. Cette victoire du dogmatisme libéral n’est pas une surprise : vendredi dernier le Congrès (assemblée nationale) avait adopté cette réforme par 316 voix contre 5. Il aura fallu 15 jours, comme promis par Zapatero, pour modifier une Constitution jamais modifiée substantiellement depuis 1978.

Loin de baisser les bras, mardi soir, des dizaines de milliers d’espagnol-e-s (plus de 25 000 à Madrid) sont descendus dans les rues pour protester contre la réforme à l’appel des syndicats majoritaires, UGT et CCOO, d’Izquierda Unida, et de plus de 200 organisations rejointes par le mouvement des "indignés" du 15 Mai. Les mots d’ordre étaient simples : "Un référendum MAINTENANT !", "Je veux voter !", "Non à cette réforme antidémocratique et inutile", "Asi no !" (pas comme ça !)

Le fait est qu’il reste encore un espoir : l’article 167 de la Constitution de 1978 permet de mettre en place un référendum dans les 15 jours qui suivent l’adoption d’une réforme constitutionnelle pour peu qu’un dixième des députés ou des sénateurs le demandent (soit 35 députés soit 26 sénateurs). Le député d’Izquierda Unida Gaspar LLamazares, qui mène la bataille au Congrès estime que les mobilisations citoyennes portent leur fruit et ne désespère pas de parvenir à mettre ce référendum en place.

La course contre la montre est lancée. D’ici au 22 Septembre les organisations se sont engagées à rester mobilisées. Courage compañer@s ! On lâche rien !