D’après Landis, comment Armstrong organisait le dopage de son équipe

mardi 25 mai 2010.
 

Sur le site Web de la chaîne américaine ESPN, l’ancien cycliste professionnel américain Floyd Landis raconte en effet dans le menu détail comment il s’est dopé à partir de juin 2002, alors qu’il courait pour l’équipe US Postal, dont le charismatique leader est alors Lance Armstrong, septuple vainqueur du Tour de France  : « Pendant nos entraînements, précise-t-il, Lance Armstrong m’expliquait longuement qu’avec le nouveau test de dépistage de l’EPO, il fallait passer aux transfusions sanguines. »

Un taux de testostérone supérieur à la normale

L’Américain cite aussi une douzaine de coureurs, dont Levi Leipheimer et David Zabriskie, qui auraient suivi les mêmes protocoles et ajoute que l’année de son succès sur le Tour de France, en 2006, il avait continué à jouer à l’apprenti chimiste sous les couleurs de l’équipe suisse Phonak. Mais, revenons à Landis, le rouquin à la barbichette 
issue d’une famille mormone… C’est ce même personnage qui, sur ce fameux Tour 2006, avait explosé dans une étape alpestre, alors qu’il faisait figure de favori, et qui, le lendemain, grâce à quelques verres de whisky pris durant la soirée pour oublier ses malheurs (dixit ses aveux postérieurs), avait survolé l’étape menant à Morzine, et finalement endossé quelques jours plus tard le « yellow jersey ».

À l’époque, personne – ou si peu – n’avait trouvé à redire sur cette belle fable  !

Mais, patatras, la belle histoire s’était terminée en sang coagulé et en eaux de boudin juste après son succès final sur les Champs-Élysées. Un prélèvement effectué après la 17e étape avait révélé chez Landis un taux de testostérone onze fois supérieur à la normale.

Jusqu’à sa confession auprès d’ESPN, Floyd Landis avait toujours nié s’être dopé. Il avait même porté l’affaire devant le Tribunal arbitral du sport (TAS) en Suisse, invoquant une erreur du laboratoire français de Châtenay-Malabry lors de l’analyse de ses échantillons. En février dernier, un juge français avait d’ailleurs lancé un mandat d’arrêt contre Landis, car on le soupçonnait, en plus, d’avoir tenté de pirater le système informatique du laboratoire.

Cette fois-ci, ni tenant plus, il dit avoir préféré s’exprimer avant que le délai de prescription des faits, qui est de huit ans selon les règlements de l’Agence mondiale antidopage, ne soit effectif. « Si je ne dis pas les choses maintenant, cela ne servira à rien de les dire. » Et le président de l’Union cycliste internationale, l’Irlandais Pat McQuaid, pompier de service du cyclisme mondialisé, de conclure  : « Je pense qu’il avait une idée derrière la tête. »

Elle n’est pas belle l’histoire  !

Eric Serres


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