Tous ceux-là me gavent

vendredi 19 décembre 2008.
 

Dites-moi, je me trompe, ou ça fait un bon bout de temps que je ne me suis pas mise en colère, sur cet écran ? Eh bien, voilà qui est fait !

Il faut dire aussi, ils le font exprès, pour me gâcher le plaisir de la naissance de notre beau parti. Ils s’y sont tous mis, la droite, bon ça, c’est un peu convenu ! mais la gauche aussi s’y est mise, enfin, quand je dis gauche, c’est parti socialiste que vous devez traduire. Je sais, vu de loin, ce n’est plus si évident que ça. Mais bon, dans l’état où les voilà, on ne va pas non plus leur chercher des poux dans le chignon. Il en reste tout de même quelques uns de fréquentables. Quelques uns… Malheur ! Pour les autres, ça tient de la cour de récré. M’dame, c’est lui qu’a commencé ! Non, c’est elle, j’vous jure ! Tout ce temps perdu en gesticulations et en images floutées. Après ça, ils viendront nous dire que c’est nous qui avons assassiné la victoire. Nous ? Ah bon…

Heureusement, à droite, ils s’y entendent bien aussi pour nous faire rigoler. Quoique… Ils ont de grands comiques, faut leur concéder, quand même. Des gens équipés de ministères, de maroquins en béton armé qui passent leur temps à chercher, et à trouver, comment ils pourraient bien se tirer une balle dans le pied. Le dernier en date ? L’inépuisable Kouchner. Ce type, on vous le jure, c’est un puits sans fond ! Quand il n’y a rien à dire, il en invente. Là, c’est sa propre secrétaire d’État qu’il aligne. Comme quoi elle ne serait pas indispensable dans le gouvernement. Remarquez, nous ici, on avait bien un doute, depuis certaine visite d’un campeur célèbre, sur les pelouses de l’Hôtel Marigny. On se le disait en douce, pour ne faire de peine à personne, en murmurant que cette jeune personne avait avant tout un rôle décoratif, qu’elle tenait plutôt pas trop mal, mais ça fait cher la photo dans Match. Donc eux, enfin lui, il a mis dix-huit mois à s’en apercevoir. Les Droits de l’Homme, pourtant ça le connait. Certains jours, on aurait même pu croire que c’était lui qui les avait inventés. Et puis, voilà, depuis qu’il est le patron au Quai d’Orsay, le toubib des réfugiés, il s’est mis à aimer la guerre. Le défenseur du droit d’ingérence, il s’est mis à serrer des mains pas bien nettes. C’est lequel, le vrai Kouchner ? Le gars qui a donné de sa personne en Afrique à l’époque (qui a parlé des sacs de riz ? Mauvais esprit, va !) ou celui qui se commet avec des tyrans dorés sur tranche ? Nous, on a bien une petite idée… Et vous ?

Des qui ne nous font pas, mais alors pas du tout rigoler, par contre, ce sont tous les autres, de la même équipe. Ceux qui insinuent en douce que les petits étudiants grecs sont tous des terroristes, ceux qui racontent à longueur d’antennes que les lycéens de Brest ne sont que des casseurs, ceux qui essaient de nous faire croire que pour gagner plus, c’est facile, suffit de bosser même les jours de repos, ceux qui veulent à toute force loger les SDF dans des foyers tellement pourraves qu’eux n’y mettraient pas leurs animaux de compagnie, ceux qui rognent les postes d’enseignants et feront semblant de s’étonner si « le niveau baisse », ceux qui veulent tous nous fliquer, enfermer nos enfants, les noyer dans une télé à encéphalogramme plat, ceux qui pensent que les chômeurs sont des assistés et se débrouillent pour que les autres le pensent aussi, ceux qui confondent malade mental et assassin, celle qui planque ses bagues à 3 millions de carats, qu’on finit par se demander qui a bien pu réussir le casse de l’avenue Montaigne la semaine dernière, et qui stigmatise les familles de ces « gamins difficiles » !

Tous ceux-là me gavent autant que messieurs Sony, Arcelor-Mittal, Ikéa, Amora, PSA, Continental et tous les autres, qui font valser le travailleur comme un numéro dans une loterie. C’est comme les grands discours sur les crédits renouvelables. Tiens, bonne blague. Trop facile, de taper toujours sur les gens qui « se laissent aller » à encore et encore puiser dans ce qu’ils croient être à eux, puisque c’est comme ça qu’on le leur a présenté. Franchement, vous en recevez combien par semaine de ces offres alléchantes ? Ici, depuis début décembre, c’est tous les jours ou presque. Alors, tu te mets à la place du gars ou de la fille, avec les trois gamins qui ont envie de la dernière console à la mode… Trop facile… Comme un coup de fil, on vous dit. Après ? Après, ils se débrouilleront toujours avec les traites. Ou pas. Et ça finira à la commission de surendettement, si ce n’est pas au tribunal où il leur faudra s’humilier, et jurer que non monsieur le juge, on ne le fera plus… Voilà, mes camarades, tout ça me gave, me saoule, me rend malade. Et à la veille des fêtes, ce n’est pas bien raisonnable, non ?

brigitte blang


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