Ça devient une habitude, vous allez me dire. C’est un peu ça. Il faut dire aussi, le président et ses amis, ils ne font pas grand-chose pour que ça s’arrange, ma colère. Rien que dans les deux ou trois semaines qui viennent de passer, on pourrait en faire deux encyclopédies de leurs idées de génie. Et quand je dis Sarkozy et ses copains, va bientôt falloir élargir le cercle des intimes, parce que, franchement, depuis deux jours, on se demande dans quel pays on vit, et dans quel parti on milite... pas vous ?
Jeudi, une bien belle manif, un peu partout en France, avec des retraités, des actifs, des fonctionnaires aussi, cheminots de toutes les régions unissez-vous, des profs, des gaziers, des gens, pas contents qu’on leur promette des lendemains pas bien rigolos, ni chantants, d’ailleurs. Tout ce monde-là en rangs serrés, et même pas peur ! On nous dit que bientôt, très bientôt même, on va trouver des boulots pour les « séniors ». Vous savez qui c’est, vous, les séniors ? Pas moi... On connait son voisin, son cousin, son tonton, sa frangine, qui ont tous entre 60 et un peu plus de balais au compteur. Des qui savent bien faire la fête, à l’occasion, mais surtout des qui ont déjà bien suffisamment bossé leur vie durant, à l’atelier, au bureau, à l’école, au magasin, sur le chantier, même. Ceux-là, croyez-le ou non, ça ne les emballe qu’à moitié cette affaire de retourner au chagrin. Mais comme leur « pension » est tellement petite-petite qu’il leur faut une loupe pour la trouver, ben, finalement, si tu leur poses la question, ils prennent l’air rêveur et te disent pourquoi pas, si ça pouvait me permettre de voyager encore un peu ? Il y a bien l’exemple de « nos amis » britanniques, chez qui pas mal de retraités cumulent deux, trois petits boulots pour joindre les deux bouts : ranger les chariots du supermarché, faire ouvreuse de ciné, garder des maisons, repasser, jardiner, il y a de quoi faire au royaume des travaillistes (tiens, ça doit être pour ça qu’on les appelle comme ça !...), mais de retraites décentes, macache ! Me revient une image. En 85, en URSS, on était allés en voyage avec le parti. Une des copines avait demandé à la guide pourquoi les rues étaient balayées par des mémés, des babouchkas. Lara avait répondu que c’était une forme de respect envers les anciens que de ne pas les mettre au rebut et de leur permettre de continuer à être utiles à la communauté. Ouais... Vous allez voir qu’ils vont nous servir un argument-choc de ce tonneau, si on n’y prend garde !
Et puis mes « amis socialistes » que ça fait longtemps qu’on ne les a pas rhabillés pour l’hiver. Valls et ses potes. C’est le Valls à 1000 francs, lui aussi. Chaque semaine, il en trouve une autre pour nous amuser. L’autre jour, c’était sa nouvelle coiffure. Oui, je sais, on avait dit on ne se moque pas du physique, mais, là, avouez, il l’a cherché, non ? Ce nouveau look propre sur lui, tout bien rangé, ça en jette, c’est sûr. Ce qui en jette moins, c’est les appels du pied incessants à la droite et à ses patrons, qui s’en foutent royalement, en plus, même pas ils font semblant d’avoir entendu ! Il est d’accord sur tout tout tout et même quand on ne lui demande rien : les retraites, les bientôt-feues 35 heures, les institutions, le président, le pouvoir d’achat, il trouve tout bien, ce garçon, et il le fait savoir. Dîtes, ça ne vous fait pas un peu mal au ventre d’avoir la même carte que ce type ? Moi, si ! Je me marre... Enfin, je me marre, façon de parler, parce que parti comme c’est là, ça va mal finir... Le congrès, je le vois comme un soleil, dis donc ! Un jour d’éclipse... Déjà qu’ils veulent nous refourguer leur déclaration de principes en douce, sans débats, sans lecture ou quasi, et leurs nouveaux statuts avec. Et pendant que ça se bouffe le nez rue de Solferino, pendant ce temps-là, on les entend peu, très peu sur le problème du plein qui marque des points gagnants, les marins-pêcheurs, les salades qui coûtent comme du foie gras et les haricots au niveau caviar. Ah ben, on ne peut pas tout faire, non plus ! Mais surtout, à droite, ils boivent du petit lait ! Ça fait oublier que chez eux aussi, ils en ont des Manu-qu’a-dû-fumer-la-moquette !
Qu’est-ce qu’on disait, déjà ? Ah oui, je suis en rogne... Mais comme il faut bien rigoler quand même de temps en temps, une nouvelle qu’elle est bonne : Mégret se retire de la vie politique. Késako Mégret ? que j’en entends qui disent. Mais si vous savez bien, l’ex de Le Pen, que Le Pen lui-même n’en veut plus... Il part travailler à l’étranger pour une grande entreprise, qu’il a dit. Bon vent, qu’ils se le gardent surtout, nous on n’est pas chiens, on veut bien le laisser aux autres, après tant de bonheur chez nous, que d’autres en profitent, ce ne sera que justice, sans mauvais jeu de mots... Savoir qu’il se trouve des entreprises qui cherchent après des mecs comme ça, ça te fout le tournis, parole ! C’est ça, leur boulot pour les seniors, vous croyez ?
brigitte blang
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