Variable d’ajustement
30 juillet. 20 heures. Je m’arrête dans un restaurant d’une aire d’autoroute entre Limoges et Toulouse.
Nous sommes 5 ou 6 clients. En plein pic estival, les touristes et autres automobilistes ne fréquentent quasiment plus les restos. Seuls les établissements de luxe et les parcs d’attraction s’en sortent.
La serveuse est épuisée : elle travaille depuis six jours, de 14 heures à 1 heure du matin. Pourquoi ? Parce que les bénéfices devant demeurer si possible constants, la chaîne a licencié du personnel. Ceux qui n’ont pas été dégraissés (c’est drôle : il y a 30 ou 40 ans, on aurait dit "lock-outés" : pour signifier l’horreur, on emploie des termes au sémantisme peu clair) travaillent beaucoup plus pour à peine plus.
Je débarrasse moi-même ma table. A part témoigner pour Le Grand Soir, c’est tout ce que je peux faire pour exprimer ma solidarité.
Bernard Gensane
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