ILS ETAIENT VINGT NOTABLES AU FIGARO... Non à un maccarthysme à la française

lundi 4 août 2008.
 

Ce qu’il est convenu, d’appeler l’affaire Siné, prend des proportions inédites dans les annales journalistiques Françaises.

Un de nos plus grands humoristes a commis un crime de lèse-majesté en égratignant le Dauphin de France. Jean Sarkozy.

Tous les coups dès lors sont permis. Des journalistes courtisans, futiles et furtifs fondent sur cet homme de 80 ans dont le mérite est de ne jamais avoir retourné sa veste comme l’ont fait ces sinistres commissaires politiques qui officiaient, qui dans les écoles du parti communiste (ADLER), qui dans des organisations révolutionnaires (BHL, JOFFRIN-MOUCHARD la gaffe) et j’en oublie et veut les rendre à l’insignifiance, au néant dont ils ont surgi.

Mais voilà que vingt personnalités enfoncent le clou, ce matin, reprenant des propos qui les déconsidèrent si tant est pour certains qu’ils en avaient besoin.

Je maintiens que les propos tenus par ces notables sont attentatoires à l’honneur d’un homme dont le passé témoigne du courage dont il fit preuve pendant la guerre d’Algérie, en mai 68 et qu’il ne renia pas, lui, comme ces chasseurs de nazis aujourd’hui prêts à se disputer sa dépouille.

Pour ne citer que les personnalités les plus en vue, on peut citer M. BADINTER et M.Elie Wiesel, le premier plaida pour l’abolition de la peine de mort avec le succès que l’on sait, le deuxième, prix nobel de la paix échappa à l’ignoble et impardonnable destruction des juifs d’Europe.

Ces hommes courageux se trompent : Pro-Israëliens, je crains que leur pétition obéisse davantage à leur volonté de se venger de Siné dont on ne peut pas dire qu’il partage leur opinion sur la question Israélo-Palestinienne en regard de l’injustice que subit ce peuple chassé de ses terres. Siné est un sanguin : l’humiliation de ce peuple, les tueries massives de civils, l’exécution d’enfants par des snipers de TSAHAL, l’invasion de pays voisins et l’usage disproportionné de la violence contre des villes comme Beyrouth en 1982 et en 2006 n’ont pu qu’affecter l’homme de bien qu’est cet humoriste.

Il a choisi son camp, les contre-pétitionnaires le leur.

* L’un, la liberté d’expression, celle des lumières qui conduisit Voltaire à l’embastillement, Victor Hugo en exil sous le second Empire et Zola le métèque courageux à se dresser contre la condamnation du capitaine Dreyfus, au risque de sa vie.

* Les autres, et particulièrement Maître Badinter prennent parti en faveur de la thèse antisémite et son ami prix nobel le suit : la droiture intellectuelle peut souffrir de quelques écarts quand il s’agit d’étouffer la liberté d’expression, du moins de la limiter quand elle est de nature à critiquer l’Etat d’Israêl sans pour autant que sa légitimité et son droit à l’existence ne posent problème à gauche.

Messieur les contre pétitionnaires, vous êtes des notables bourgeois et en définitive, il me paraît naturel que vous vous sentiez plus proches de Jean Sarkozy, homme de cour, que de ce que notre caricaturiste iconoclaste incarne à savoir de tout ce que vous haïssez : le peuple.

Mais je voudrais vous dire que nous n’accepterons pas l’ouverture d’une chasse aux sorcières, d’un Mac-carthisme à la Française, d’une normalisation et d’une aseptisation de la langue française.

MORIN, MERMET, BONIFACE, RONY BRAUMAN, GISELE HALIMI NE DOIVENT PAS ENCOURIR LES FOUDRES DE LA POLICE INTELLECTUELLE, DES TRIBUNAUX DE LA BIEN-PENSANCE QUE D’AUCUNS D’ENTRE-VOUS TENTENT D’INTRODUIRE EN FRANCE.

KURTZ


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