Le décret-loi du président Hindenbourg (28 février 1933), élu par le soutien de toute la droite, du centre catholique et du parti social-démocrate, donne aux 50000 SA et SS le statut de police auxiliaire et supprime toute garantie juridique des personnes appréhendées.
Aussitôt l’Allemagne devient un immense camp de concentration, l’objectif assumé étant un génocide complet de la gauche ouvrière et anticapitaliste. Sont visés essentiellement les membres du Parti Communiste KPD mais aussi tout syndicaliste ouvrier, tout social-démocrate réputé opposant du nazisme et du grand capital, tout trotskyste, conseilliste, anarchiste...
Ce génocide de la gauche anticapitaliste commence par trois processus : la terrorisation en public, la torture en privé, la création des camps de concentration dans lesquels tout est permis aux gardiens.
Nous avons déjà mis en ligne sur ce site des articles concernant, en 1933, les débuts des camps de concentration :
Mars 1933 : Création du premier camp de concentration nazi, Dachau (document)
Nous abordons dans cet article-ci la terrorisation des gens de gauche et syndicalistes dans beaucoup de rues, de quartiers urbains, de villages ruraux.
Cette violence publique fréquente a été racontée par de nombreux journalistes allemands et étrangers (lire par exemple "Hitler, la presse et la naissance d’une dictature").
Quelle forme prend en 1933 cette terreur ouverte, ce climat d’épouvante délibéré et légal ?
magasins et maisons vandalisés
obligation de nettoyer en un lieu passager, des murs ou à genou un long trottoir
rasage public des cheveux, une pancarte (au texte ignoble) pendue autour du cou
défilé public de SA et SS entourant un militant ou une militante dans le but de l’outrager, de le couvrir de honte.
Nous prenons pour cet article l’exemple connu du député social-démocrate de la grande ville métallurgique de Chemnitz.
Bernard Kuhnt est arrêté le 9 mars 1933, hors de toute procédure juridique. Injurié, malmené, tondu par des SA et SS hilares, sa "promenade" dans les rues de la ville s’organise.
Il doit s’asseoir dans la charrette à ordures, tirée par le cheval habituel. Les hitlériens locaux, en uniforme, les encadrent et s’amusent à leur manière.
Derrière le chariot, se tiennent des adhérents du Parti social-démocrate portant des seaux d’ordures. Régulièrement les SS leur ordonnent de vider ces immondices sur la tête du parlementaire.
Au long des rues, il ne manque pas de badauds pour rire.
Le financement patronal, allemand et libéral anglo-saxon, s’accroit au vu d’une telle efficacité contre le mouvement ouvrier et socialiste.
CONCLUSION
Quand on entend ou quand on lit de prétendus historiens et experts aux ordres discuter sur la connaissance de ce qui se passait dans l’ Allemagne nazie avant 1944, il y a de quoi pleurer !!!
Jacques Serieys
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