Nous avons mis en ligne sur ce site des extraits du document "Les camps tragiques", témoignage accablant sur le camp de concentration de Dachau paru en France en mars 1934 Document sur le premier camp de concentration nazi en 1933 1934 : Dachau.
En introduction à cet article, nous informions de l’existence d’autres textes qui auraient sensibilisé l’opinion publique mondiale si globalement, le grand patronat, les droites des divers pays et l’Eglise catholique n’avaient pas soutenu et protégé alors le fascisme comme allié face au syndicalisme et aux partis de gauche. Monsieur JP Hollande nous a demandé en message l’auteur d’un autre texte sur Dachau. Voici quelques mots sur Hans Beimler, auteur de cette brochure parue en août 1933, éditée ensuite en livre.
Hans Beimler naît à Munich en 1895. Fils d’un ouvrier agricole, il devient métallurgiste et participe au DMV (syndicat des travailleurs du métal). Soldat puis officier de marine pendant la première guerre mondiale, il participe en 1918 au Conseil des soldats et travailleurs de Cuxhaven puis à la république des conseils de Munich. Il milite au sein de la Ligue spartakiste avant de contribuer à la fondation du Parti communiste allemand. Il sera élu conseiller municipal d’Augsbourg puis député.
Adolf Hitler accède au pouvoir le 30 janvier 1933. Le 11 avril 1933, Hans Beimler est arrêté puis brutalement torturé dans les locaux de la préfecture de police de Munich. Le 25 avril 1933, il est interné à Dachau dans un état physique dégradé. Il constate vite qu’il s’agit en fait d’un camp d’extermination visant les militants antifascistes. Dans la nuit du 8 au 9 mai, il tue un gardien SS, revêt son uniforme et s’enfuit.
Il se cache plusieurs semaines en Bavière, rédigeant son texte : "Dachau, dans le camp des meutriers" qui paraît en brochure en août 1933. Il s’agit probablement du premier témoignage publié sur la réalité d’un camp de concentration ayant une fonction d’extermination, en particulier pour les militants antifascistes. Ce document sera publié par Moscou en 1935 qui lui donnera une certaine publicité.
Réfugié à Prague puis Zurich, il fonce vers Barcelone à l’annonce du coup d’état de Franco et sera un des premiers engagés des brigades internationales. Membre de la brigade Thalmann, il devient commissaire politique de tous les bataillons allemands. Par son courage et son activité, il gagne une popularité considérable.
Le 1er décembre 1936, il meurt à Madrid dans des conditions non élucidées. D’après son amie Antonia Stern, une grande violoniste suisse, il a été assassiné par la GPU, en raison de ses critiques sur les aspects de la politique menée par les Soviétiques en Espagne qui ne contribuaient pas à la victoire (répression du POUM, refus de la radicalisation sociale...).
Il est enterré en Catalogne dans le cimetière de Montjuich.
Une chanson des républicains espagnols et des brigades internationales a conservé le souvenir d’Hans Beimler :
CAMARADA HANS BEIMLER
La muerte no anunciada
en Madrid busca a Hans
detrás de una barricada
lejos de su patria lucha
Hans Beimler, por la libertad.
Hans Beimler, por la libertad.
*****
Las calles están teñidas
de sangre internacional
una bala lo destroza
disparada con certeza
por un frío fusil alemán.
por un frío fusil alemán.
*****
Comisario Hans Beimler
nadie te podrá olvidar
Te lo juro camarada
vivirás entre nosotros
Vencerá la libertad !
Vencerá la libertad !
Vencerá la libertad !
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