Paroles de Montéhus, musique de Chantegrelet et Doubis.
Pour écouter ce chant de lutte, cliquer sur l’adresse URL portée ci-dessous :
https://www.youtube.com/watch?v=jh0...
En 1907, le Languedoc, ancestral pays viticole, subit la concurrence des "vins chimiques" produits par des industriels par le procédé de chaptalisation.
Toute la région, menacée de mort économique se soulève : 270000 manifestants à Nîmes le 2 juin puis 500000 à Montpellier.
Le 19 juin, le gouvernement renforce la présence de l’armée sur place et fait arrêter les animateurs du Comité de défense viticole.
Face aux citoyens qui protestent, l’armée tire à Narbonne "sans sommation audible" : cinq morts et de nombreux blessés jonchent immédiatement la chaussée.
Dans le 17ème régiment, cantonné à Agde, composé de jeunes du pays, le choc est rude. « Le 20 juin, le soir nous vîmes des télégrammes sur lesquels il y avait que la troupe tirait à Narbonne et à Béziers5,et que nombreux étaient les morts et les blessés ; tout notre sang se révolta, penser que des soldats comme nous avaient le courage de tirer sur nos parents, sur nos amis, sur un peuple enfin qui ne demandait que son droit, c’était trop fort ». (Edmond Moulières, soldat du 17ème).
Environ 500 soldats de la 6e compagnie du 17e décident alors de revenir vers Béziers, leur lieu habituel de casernement. Ils rassemblent leurs armes, des munitions et sortent de la caserne. Dans la nuit, ils parcourent une vingtaine de kilomètres parvenant à Béziers en début de matinée.
Sur les Allées Paul Riquet, longue esplanade au centre de Béziers, ils mettent ostensiblement crosse en l’air et fraternisent avec la population qui leur porte de la nourriture et du vin.
Avant la fin de la journée, le pouvoir déploie des forces nombreuses pour casser cette révolte.
Par plusieurs aspects, cette mutinerie constitue une victoire politique.
La révolte du 17ème a montré au gouvernement Clémenceau la profondeur du soulèvement populaire dans le Midi. Dès le 23 juin, il fait voter une loi contre la chaptalisation massive du vin.
Les mutins sont bientôt envoyés à Gafsa, en Tunisie (lieu de cantonnement des compagnies disciplinaires). Cependant, le régime disciplinaire ne leur sera jamais imposé.
Après 1907 - 1908, l’armée sera beaucoup moins employée face aux grèves.
De 1914 à 1918, les mutins du 17ème seront souvent affectés à des secteurs difficiles, à des assauts mais leur pourcentage de tués n’est pas supérieur à la moyenne nationale.
Oui,
« Salut, salut à vous
Braves soldats du 17ème
Salut braves pioupious
Chacun vous admire et vous aime
Salut, salut à vous
A votre geste magnifique »
Jacques Serieys
Complément :
20 juin 1907 Béziers : Les soldats du 17ème se mutinent pour ne pas tirer sur leurs mères
Premier couplet
Légitime était votre colère
Le refus était un devoir
On ne doit pas tuer ses père et mère
Pour les grands qui sont au pouvoir
Soldats, votre conscience est nette
On n´se tue pas entre Français
Refusant d´rougir vos baïonnettes
Petits soldats, oui, vous avez bien fait
Refrain :
Salut, salut à vous
Braves soldats du 17ème
Salut braves pioupious
Chacun vous admire et vous aime
Salut, salut à vous
A votre geste magnifique
Vous auriez en tirant sur nous
Assassiné la République
Deuxième couplet
Comme les autres, vous aimez la France
J´en suis sûr même, vous l´aimez bien
Et sous le pantalon garance
Vous êtes restés des citoyens
La patrie c´est d´abord sa mère
Celle qui vous a donné le sein
Et vaut mieux même aller aux galères
Que d´accepter d´être son assassin
Refrain
Espérons qu´un jour viendra en France
Où la paix, la concorde règnera
Ayons tous au cœur cette espérance
Que bientôt ce grand jour viendra
Vous avez j´té la première graine
Dans le sillon d´ l´Humanité
La récolte sera prochaine
Et ce jour-là vous serez tous fêtés
Refrain
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