"Grosse pute" : le policier qui avait insulté une victime d’agression sexuelle en détresse a été relaxé

vendredi 9 février 2024.
 

Croyant avoir raccroché après avoir rappelé une femme qui venait de déposer plainte, ce policier l’avait copieusement insulté de "p*te" à plusieurs reprises. Le tribunal de Paris a considéré que ces injures ne constituaient pas une "injure non publique en raison du sexe".

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L’affaire avait fait grand bruit. Le 15 février 2022, nos confrères de Mediapart révélaient l’enregistrement d’un message laissé par erreur par un policier sur le répondeur d’une femme de 34 ans. Cette dernière venait de porter plainte pour "agression sexuelle en état d’ivresse". Il se met alors à l’insulter à plusieurs reprises, la traitant notamment de "p*te" plusieurs fois.

La victime avait alors décidé d’attaquer le policier en justice. Ce dernier vient d’être relaxé par le tribunal de Paris.

UNE PROTECTION ABUSIVE DES POLICIERS POUR SON AVOCAT

"C’est vraiment une p*te. (…) Putain elle refuse la confront’[confrontation] en plus la p*te. Comme par hasard. En fait c’était juste pour lui casser les couilles, je suis sûr. (…) Putain, grosse p*te".

Voici le langage fleuri de ce policier qui avait rappelé une jeune femme de 34 ans, venue dans la nuit du 4 au 5 février 2022 porter plainte pour agression sexuelle, afin qu’elle puisse compléter sa plainte. Le gardien de la paix avait laissé un message sur la boite vocale, pensant avoir raccroché. L’affaire, révélée par Mediapart, avait choqué l’opinion publique. La jeune femme en question, qui s’est sentie "écrabouillée", avait décidé de porter plainte. Le tribunal de Paris a finalement décidé de relaxer le policier.

"La présidente du tribunal de police a considéré que le fait, pour un policier, de dire à une femme agressée sexuellement “grosse p*te”, n’était pas une injure à caractère sexiste, a déclaré à l’AFP l’avocat de la plaignante, Me Arié Alimi. L’institution judiciaire continue à protéger les policiers", conclut-il, précisant que sa cliente allait faire appel de la décision.

Lors de son audience, qui s’était déroulée en décembre 2023, le policier avait expliqué que les injures n’étaient pas prononcées à l’attention de ses collègues, ce qui aurait constitué une "injure non publique en raison du sexe". Il expliquait l’avoir fait pour lui-même, "comme lorsqu’on s’énerve comme un cycliste en voiture". Le parquet avait suggéré que le policier devait être soit condamné mais dispensé de peine, en raison du "parcours exemplaire" de ce dernier, sois relaxé. Le tribunal a choisi la seconde option.


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