L’ABAYA EST UN VÊTEMENT POLITICO-RELIGIEUX !

jeudi 14 septembre 2023.
 

Effectivement, dans le Coran, rien n’oblige une femme à porter un voile sur ses cheveux. Encore moins une burka ou une abaya. Reste qu’au moins depuis l’accession de Khomeiny au pouvoir en Iran, en 1979, les autorités politiques et religieuses de ce pays, puis, ensuite, de l’Afghanistan et, par contagion, celles d’autres pays arabes, font obligation aux femmes de porter ces vêtements en leur conférant un statut religieux. À la limite, ce serait véniel si, dans le même temps, ces autorités ne ravalaient les femmes au rang d’inférieures aux hommes, interdites d’une foultitude de droits et d’activités.

Le paradoxe, pour le moins, c’est qu’au moment où il est patent que ces attributs vestimentaires sont devenus des instruments d’oppression des femmes de ces pays, des femmes, en France, se réclamant de la religion musulmane, en font un étendard de leur liberté, et tentent de nous expliquer que ces robes longues n’ont pas une signification différente de celle d’autres longues robes, comme les robes de soirées, par exemple. Nul n’est obligé de tomber dans le panneau de ce subterfuge. En tout cas pas moi, même si, plus que jamais, je me réclame de mon soutien aux Insoumis.

L’abaya ne se limite pas à être une robe longue comme d’autres, elle est accompagnée d’une couverture plus ou moins totale de la chevelure. Invoquer un effet de mode pour en justifier le port est une motivation captieuse. Le fait est que si effet de mode c’était, il ne concernerait que les femmes musulmanes.

J’ai l’âge d’avoir croisé, dans les rues des villes françaises, des femmes dévouées au culte catholique, s’autoproclamant sœurs, affublées de longues robes et de cornettes sur la tête. Je suis très heureux de n’en plus rencontrer. Au moins dans les lieux publics. Je ne vois pas pourquoi je devrais accepter que nos rues soient à nouveau, et même dans de bien plus grandes proportions et pour des raisons tout aussi religieuses, le théâtre d’un tel exhibitionnisme. Une fois n’est pas coutume, je ne suis pas d’accord avec les dirigeants de LFI. Je le suis avec toutes celles et ceux qui ne sont pas dupes de la signification politico-religieuse de l’abaya, comme de toutes les autres revendications religieuses.

Pour autant, cela ne marque pas ma rupture avec LFI. Loin de là. L’essentiel de mon engagement au sein de LFI porte sur ses propositions économiques, écologiques et sociales, sur son anticapitalisme et sur sa volonté de désobéissance aux traités de l’Union européenne.

Évidemment, je ne suis pas davantage dupe que Macron a choisi de porter, sur le devant de la scène, le sujet de l’interdiction de l’abaya dans les établissements scolaires à des fins de dissimulation de ses échecs dans ce domaine, comme dans tous les autres, mais également parce qu’il y a vu le moyen de mettre un coin dans l’union de la gauche. Il y a réussi.

Pour autant, s’il est démocratiquement légitime que les religieux défendent le port de l’abaya, il m’apparaît incongru que LFI défende, qu’elle le veuille ou non, une revendication religieuse. Les religieux sont bien assez grands pour le faire tout seuls.

Commentaires

Christian Baqué

Nous, les gens normaux, on s’en fout des tenues de quelques gamines ! C’est effarant ces polémiques sur l’abaya !

Macroniste rime de plus en plus avec pétainiste. Pétain contre les juifs, Macron contre les arabes. L’abaya est portée par quelques jeunes filles. Oui c’est leur droit et on s’en fout !

Encore une fois les macronistes tentent de détourner l’attention de leur politique de m.rde, étalent leur xénophobie contre les musulmans, attisent les divisions, et chassent sur les terres de l’extrême droite la plus réactionnaire. Et Roussel leur emboite le pas ! Quelle honte cette fausse gauche !

René Revol

Cette polémique ne fait que renforcer l’extrême droite et stigmatiser une fois de plus la population musulmane.

Chercher à instaurer une police du vêtement d’un autre âge va à rebours des principes fondamentaux de la laïcité.

Plutôt que de diviser, nus devons promouvoir l’unité et répondre aux vrais défis de cette rentrée.


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