Scandale : nouveau rebondissement dans la romance Macron & Uber

vendredi 16 septembre 2022.
 

7 septembre 2022

Contre des travailleurs et des travailleuses qui luttent pour le respect de leur droit, vous trouverez toujours Emmanuel Macron. Cette fois-ci, c’est contre les salariés des plateformes, tout proche d’obtenir la présomption de salariat au niveau européen. Si le texte venait à voir le jour, ce serait aux plateformes numériques de prouver qu’une personne qu’elle rémunère, n’a pas de lien de subordination. 5,5 millions de personnes pourraient alors demander un contrat de travail. Ce qui signifierait le respect de leurs droits sociaux, une exploitation moins grande et donc moins de profit pour les plateformes. Un cauchemar pour les multinationales. Heureusement, elles ont un lobbyiste qui s’active en coulisse à Bruxelles : Emmanuel Macron. Notre article.

L’insoumission sera ce jeudi 8 septembre 2022 à Bruxelles pour couvrir le Forum des alternatives à l’uberisation, nouvelle internationale des travailleurs et des travailleuses ubérisés du monde entier, organisée par l’eurodéputée insoumise Leïla Chaibi.

Le 10 juillet 2022, 42 journaux internationaux dévoilaient les pratiques à la limite de la légalité et bien au-delà de celle de la moralité, du lobbyisme de Uber. Ces révélations donnaient un coup d’accélérateur à l’action régulatrice au niveau européen. Pour la rapporteure au Parlement du texte réglementant les conditions de travail des plateformes numériques : « Les Uber files, si la nouvelle est confirmée, démontrent à quel point il est urgent de protéger les travailleurs vulnérables contre les modèles d’affaires abusifs ».

Ces deux derniers mois ont donc vu les défenseurs des droits sociaux affronter les disrupteurs, fervents défenseurs des profits d’Uber et compagnie.

Dans cette bataille, le gouvernement français a choisi son camp.

Premier indice : le début de l’initiative de régulation coïncide parfaitement avec la fin de la présidence Macron au Conseil européen.

Deuxième indice : les liens étroits entre Jean-Noël Barrot, ministre français du numérique et Hélène Barrot, la directrice de la communication européenne d’Uber. Non non, ce n’est pas une coïncidence s’ils ont le même nom de famille. Ils sont tout simplement frères et sœurs. Qui voudraient gâcher un beau repas de Noël avec un obscur débat sur la protection sociale de “gens qui ne sont rien”.

Troisième indice : les révélations d’UberFiles. Parmi les 124 000 documents confidentiels d’Uber, une bonne partie concerne les relations entre le Ministre de l’économie devenu Président de la République et les lobbyistes de la firme. Emmanuel Macron a agit comme le meilleur représentant de commerce, devenant lui-même lobbyiste Uber auprès des responsables français frileux à l’idée d’ouvrir grand les bras à une entreprise dont le business modèle est essentiellement de violer les droits sociaux afin de tirer les prix à la baisse et écraser toute concurrence.

Dès lors, nul ne sera étonné des pressions exercées par le gouvernement de M. Macron sur la Commission européenne pour empêcher la régulation des plateformes et la protection des personnes qui travaillent à leur profit

Selon les informations obtenues par Euractiv, la représentation permanente française à envoyé dès le 16 septembre 2021 une lettre à la commission assénant : «  Les autorités françaises ne sont […] pas favorables à une présomption de salariat  ». Au moins, c’est clair. Après cela, c’est sûr, la cause des travailleurs ubérisés ne risquait pas d’avancer pendant la présidence française.

La raison ? La présomption de salariat, revendication commune de tous les syndicalistes et défenseurs des travailleurs du secteur, ne serait pas comptatibles avec «  des modèles reposant sur un degré d’autonomie et de flexibilité pour les travailleurs, coïncidant avec le modèle économique principalement mis en œuvre par les plateformes ». Un modèle sauvage, dans lequel chaque personne vendant sa force de travail pour survivre à la Liberté de négocier individuellement avec une multinationale avec plusieurs milliards au chiffre d’affaire.

C’est cela, la liberté pour les ultralibéraux, la liberté du renard dans le poulailler.

Dans cette lettre, Emilie Marquis-Samari conseillère aux Affaires sociales s’inquiétait également du risque de «  multiplication des contentieux ». Pauvres milliardaires trainés en justice pour avoir triché, volé, bafoué les droits humains en toute impunité dans toute l’Europe pendant des années.

Malgré tous les efforts d’Emmanuel Macron, cet immense combat de notre siècle avance en Europe, grâce, comme toujours, à la lutte.

Jeudi, l’équipe de l’Insoumission se rendra à Bruxelles pour couvrir le rassemblement de toutes ces énergies militantes, unies pour inventer un nouveau monde du travail, plus émancipateur, plus respectueux des droits humains, plus compatibles avec l’enjeu écologique qui s’impose : le forum transnational des alternatives à l’ubérisation.


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