« Jeunes, votons dimanche pour sauver notre futur »

lundi 28 juin 2021.
 

Une dizaine d’organisations politiques de jeunesse de gauche appellent à voter pour le second tour des élections régionales et départementales.

Au premier tour des élections régionales et départementales ce 20 juin, plus de quatre jeunes sur cinq ne sont pas allés voter. A celles et ceux qui reprochent aux jeunes cette abstention, nous avons une réponse. Culpabiliser c’est mépriser. Pour comprendre la désertion des bureaux de vote des jeunes, il faut tendre l’oreille et écouter, les colères comme les espoirs.

Nous devons analyser cette abstention massive. Nous vivons une crise démocratique majeure. En toile de fond de ce désaveu démocratique : des mois de polémiques stériles, haineuses et le désengagement de l’Etat dans l’organisation de la démocratie. Comment croire encore en nos institutions quand on choisit d’ignorer la Convention citoyenne pour le climat ? Comment croire en la démocratie quand on brade à des entreprises privées, comme Adrexo, son organisation la plus basique ? Des milliers de concitoyennes et de concitoyens n’ont pas pu s’informer avant d’aller voter, c’est un scandale. Et dans tout ça, les jeunes se sont deux fois plus abstenus que le reste de la société.

Génération climat, génération précaire, génération sacrifiée

Nous sommes pourtant de la génération climat, la génération précaire, la génération sacrifiée, la génération désenchantée. Celle pour qui le tic-tac climatique s’accélère. Celle qui assiste à une montée des océans aussi inexorable que la dégradation de ses conditions de vie et de travail, mais qui ne cesse de se mobiliser.

La situation de la jeunesse de France est catastrophique. Les 18-25 ans sont celles et ceux qui subissent le plus la précarité, la crise sociale et qui sont les plus en dépression, à la sortie de cette année confinée. Est-elle pourtant écoutée, prise en compte et respectée par les variants de la droite au pouvoir ? De toute évidence, non.

Dans les hémicycles politiques, des assemblées régionales au Parlement, les élu-e-s ont un âge moyen largement supérieur à la population. L’accès aux moyens d’expressions publiques conventionnelles est rare. Lorsqu’Emmanuel Macron souhaite redorer son image, il invite Justin Bieber plutôt que des syndicalistes étudiants élu·e·s ou des jeunes d’organisations politiques. Dans le même temps, les jeunes étaient réprimés pendant la fête de la musique alors qu’après des mois confinés nous voulions juste respirer. Au delà du 21 juin, ce gouvernement a réprimé de manière systématique et violente toutes les mobilisations impulsées par la jeunesse.

Nous voulons respirer. L’unique réponse à notre besoin de culture semble cependant être la violence, comme celle exercée contre les jeunes qui dansaient lors de la fête de la musique. Votre mépris nous assomme. Votre politique de précarisation, de l’instauration du SNU à la diminution des APL, est claire et ne saurait être oubliée par l’invitation de Youtubeurs appréciés et dépolitisés, qui ne remplacera pas le débat contradictoire que vous avez refusé.

Placer son espoir dans le bulletin de vote

Pourtant, nous gardons espoir pour le futur ! Les jeunes sont parfaitement conscient·e·s des enjeux politiques qui concernent leur vie. Nous sommes nombreu·x·ses à nous engager dans le bénévolat associatif, à signer des pétitions, à participer à des mobilisations sociales, à nous exprimer… Qui peut nier que les mobilisations à dimension planétaire de la génération climat, du mouvement #MeeToo, ou encore de la dénonciation des violences policières, des mouvements antiracistes sont les preuves d’une conscience politique aiguisée ?

L’abstention est l’expression d’un mécontentement face à une Ve République verrouillée qui ne laisse pas place à nos voix et notre enthousiasme à changer la vie.

Cette colère est légitime et nous la partageons. Mais nous gardons aussi espoir, car nous savons qu’un bulletin dans l’urne peut changer la vie : le PACS, les congés payés, les 35 heures, l’école gratuite, laïque et obligatoire, le mariage pour tous et la création de la sécurité sociale : tous ces acquis sociaux ont été obtenus de haute lutte à la suite d’élections. C’est pourquoi nous appelons les jeunes à se déplacer voter dimanche !

Nous jeunes engagé·e·s, appelons notre génération à s’emparer de notre système politique rigide pour y permettre l’expression et l’engagement du plus grand nombre et notamment des plus jeunes. C’est cette raison qui nous pousse à voter dimanche pour les candidat·e·s qui portent un projet écologiste et solidaire, de transformation sociale et de lutte contre les inégalités, à la hauteur des enjeux environnementaux de notre temps. C’est le seul moyen de sauver notre futur par des politiques ambitieuses, en luttant contre les intérêts d’une minorité qui capte les richesses, en incluant des jeunes dans le débat et la décision publique. Dimanche, ne laissons plus les autres décider pour nous ! Votons !

Signataires

Mélanie Luce, présidente de l’Union Nationale des Etudiants de France

Mathieu Devlaminck, président de l’Union Nationale Lycéenne

Aneth Hembert, co-secrétaire fédérale des Jeunes Écologistes

Marc Méric de Bellefon, co-secrétaire fédéral des Jeunes Écologistes

Aurélien Le Coq, animateur des Jeunes Insoumis

Emma Salley, animatrice des Jeunes Insoumis

Léon Deffontaines, Secrétaire Général du Mouvement des Jeunes Communistes de France

Jeanne Péchon, secrétaire national de l’Union des Etudiants Communistes

Tristan Péglion, coordinateur national des Jeunes Génération.s

Emma Rafowicz, Déléguée Nationale du PS en charge de la mobilisation des jeunes

Claire Lejeune, co-coordinatrice de Résilience Commune

Lola Yaïche, co-référente de Place Publique Jeunes

Jules Najman, co-référent de Place Publique Jeunes


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message