Histoire des trotskismes (point de vue moréniste)

dimanche 25 septembre 2022.
 

par Jean Dugenêt

Construire un parti mondial pour la révolution socialiste

Le texte que je publie ici sera le premier chapitre d’un livre intitulé "Défense du trotskysme III". Je montre que les conditions sont maintenant favorables pour construire un parti mondial de la révolution en commençant par regrouper trois organisations internationales. Cette démarche m’amène à défendre le trotskysme en retraçant son histoire.

Le titre « Défense du trotskysme III » fait implicitement référence à deux ouvrages de Stéphane Just, militant trotskyste de l’après-guerre, méconnu du grand public mais qui a marqué de nombreux militants du courant appelé couramment le lambertisme. Il a écrit en 1965 un premier livre intitulé « Défense du trotskysme » et il en a écrit un second en 1970 qu’il a donc intitulé « Défense du trotskisme II »)

En 1938, Léon Trotsky avait proclamé la IVème internationale pour continuer le combat révolutionnaire entamé dès le XIXème siècle par Marx et Engels. Ce combat pour la construction d’une internationale révolutionnaire avait été abandonné par les organisations traditionnelles du mouvement ouvrier à la suite de leurs trahisons successives. La IIème internationale avait trahi lorsqu’en août 1914 le SPD (Parti socialiste allemand) et les autres partis de l’internationale avaient accepté de se ranger chacun derrière leur bourgeoisie pour envoyer les travailleurs s’entretuer. La IIIème internationale avait trahi à son tour quand, à la suite de l’isolement de la révolution russe et de la bureaucratisation du parti bolchévique, la politique du KPD (Parti Communiste Allemand) dictée par Staline avait permis en 1933 la prise du pouvoir par Hitler en Allemagne.

Les militants de la IVème internationale qui ont subi la répression conjuguée du nazisme et du stalinisme avant même la guerre ont été ensuite décimés pendant la deuxième guerre mondiale. Au-delà de l’avant-garde, c’est le mouvement ouvrier tout entier qui a connu, quand il était minuit dans ce siècle, un recul général c’est-à-dire pratiquement une coupure. Il a été décimé dans ses deux bastions qu’étaient l’Allemagne et la Russie. Avec la répression organisée par les nazis et les staliniens c’est, en effet, non seulement l’avant-garde qui a été physiquement exterminée mais tout ce qu’il y avait comme organisations politiques, syndicales, organisations de femmes, de jeunesse, organisations culturelles, de loisir... Tout le mouvement ouvrier a été anéanti. Jusqu’aux années 50 la répression s’est poursuivie dans le monde entier quand le stalinisme triomphait.

Cette coupure dans le mouvement ouvrier a été dramatique pour l’humanité. Elle se fait encore ressentir aujourd’hui par exemple dans le fait qu’il parait souvent saugrenu de vouloir construire une internationale révolutionnaire. Avant cette coupure c’était une vérité admise par tout le mouvement ouvrier. Il y avait alors, en même temps, la IIème, la IIIème et la IVème internationale. A cette époque un Mélenchon qui veut construire une organisation franco-française n’aurait eu aucune écoute et quand en plus il promet des jours heureux sans faire de révolution... Car la référence à la révolution socialiste était elle aussi commune à tout le mouvement ouvrier même si elle est devenue purement formelle avant de disparaître chez les réformistes puis chez les staliniens. Cette coupure se fait aussi ressentir dans le fait qu’il existe maintenant une quantité d’organisations qui se disent trotskystes mais n’ont aucun rapport avec le trotskysme. Cette coupure explique aussi le peu de succès des trotskystes qui n’ont jamais réussi à prendre le pouvoir. Je vais tenter d’expliquer cela.

Je crois cependant que maintenant avec le bilan de l’expérience des 50 dernières années, il devient possible de surmonter toutes ces difficultés. La possibilité de construire une internationale révolutionnaire devient elle aussi réaliste. Je tenterais, par la suite, d’expliquer aussi cela.

A la libération les organisations des trotskystes étaient considérablement affaiblies par le manque d’expérience des dirigeants. La plupart des cadres qui avaient connu Trotsky n’étaient plus là. Bien que les militants fussent plus nombreux après la libération, la direction qui avait réussi à rassembler à nouveau la IVème internationale était loin d’avoir l’expérience de Trotsky. Si on prend l’exemple des trotskystes français au début de la guerre, les deux organisations n’avaient que très peu de militants disponibles. Claude Bernard dit « Raoul » estimait qu’il y en avait au maximum 15 au CCI et 30 au POI (Ecouter l’intervention de Raoul Bernard à la Mutualité lors d’une journée d’étude sur « les enseignements de notre histoire » le 3 novembre 1973 – Il évoque ce point à 10mn20s). Beaucoup de militants ont abandonné le trotskysme à ce moment ou ont été fait prisonniers. Beaucoup sont morts pendant la guerre, victimes de la répression. C’est seulement à la libération que, bénéficiant de la montée révolutionnaire, les effectifs ont augmenté avec, bien évidemment, des militants sans expérience.

Depuis l’assassinat de Trotsky, la direction de l’internationale, désignée le C.E.I (Comité Exécutif de l’Internationale), était en principe celle qui avait été élue par la conférence d’alarme le 26 mai 1940. Elle était composée de Goldman, Cannon, Dobbs, Richardson, Origlasso, Munis, Schüssler, van Heijenoort, W. Held, Gordon et, bien entendu, Trotsky. En fait, après l’assassinat de Trotsky, elle n’a pas pu fonctionner. Assurément des militants comme James P. Cannon et Jean van Heijenoort avaient des expériences complémentaires qui faisaient d’eux une potentielle direction de l’internationale. Mais, ils ont, l’un comme l’autre, esquivé cette responsabilité. Il nous faut nous contenter de le constater sans chercher à l’expliquer car ce serait trop complexe. Il y a eu quelques velléités aux USA et en France pour organiser l’action internationale au début de la guerre mais c’est seulement à partir de 1944 qu’il fut possible de regrouper à nouveau une direction internationale. Il ne faudra pas s’étonner, dans ces conditions, que celle-ci fut inexpérimentée. Aucun membre du CEI de 1940, aucun de ceux qui avaient été choisis par Trotsky, n’en fit partie.

Cette nouvelle direction internationale a été reconstituée à la libération à l’issue de trois étapes :

La conférence européenne de février 1944 organisée dans la clandestinité. La pré-conférence internationale de 1946 Le deuxième Congrès mondial en 1948.

Les trois dirigeants de l’internationale furent alors Pablo, Mandel et Frank.

Pablo n’avait adhéré au trotskysme qu’en 1934 et il n’avait aucune expérience ni de militant ni de dirigeant quand il a participé à la conférence de proclamation de la IVème internationale en 1938. Il s’était d’ailleurs à l’occasion prononcé contre la proclamation de la IVème internationale. C’est principalement parce qu’il se trouvait alors en exil en France qu’il y a participé en tant que représentant de la section grecque avec un autre camarade. Il s’est occupé avec succès, à la libération, d’unifier les trois organisations françaises dans le PCI. Il a répété ensuite cette opération en Grèce où il a unifié quatre organisations. Ce sont ces deux opérations et le soutien de James P. Cannon qui lui ont permis de devenir une figure centrale du trotskysme sans avoir jamais vraiment eu à en défendre la politique.

C’est encore plus tardivement, en 1939, qu’Ernest Mandel a adhéré au trotskysme dans la minuscule section belge clandestine dont il est devenu rapidement membre du Comité Central. Mandel n’avait que 16 ans et il était donc, bien évidemment, inexpérimenté. A la libération, il devient un participant clé de l’organisation belge qui ne comptait qu’une vingtaine de militants. Il écrira des thèses révisionnistes sans n’avoir eu guère le temps de produire auparavant des écrits plus conformes à l’orthodoxie trotskyste.

Pierre Franck est par contre beaucoup plus ancien et il a derrière lui une longue expérience de militantisme. Il a par ailleurs rejoint Trotsky un moment à Prinkipo et il a participé à son secrétariat. Mais, Pierre Frank était un éternel second. Il avait secondé Raymond Molinier. Il fut ensuite le second de Pablo puis celui de Mandel.

Malgré ce peu d’expérience, Pablo ou Mandel, se prenant sans doute pour Trotsky lui-même, se sont crus autorisés à imposer leurs vues par des méthodes bureaucratiques.

Dans la vague révolutionnaire de la libération de nouveaux militants avaient été recrutés. Le nombre de militants avait doublé entre la conférence de proclamation de 1938 et le deuxième congrès de la IVème internationale tenu en 1948 mais, les nouveaux venus n’étaient pas en mesure de s’opposer aux cadres plus anciens. Au moment où la puissance des appareils staliniens était à son zénith, cette direction inexpérimentée a fini par capituler devant le stalinisme en imposant aux militants « l’entrisme sui generis » dans les partis communistes ou dans certain cas, comme en Belgique, dans les partis socialistes. Les trotskystes français, avec Pierre Lambert, ont refusé d’entrer dans le PCF s’opposant à la direction de Michel Pablo et Ernest Mandel. Ils étaient alors une centaine avec Marcel Bleibtreu, Daniel Renard, Gérard Bloch… A partir de ce moment deux organisations internationales ont revendiqué la continuité du trotskysme le SI (Secrétariat International) et le CI (Comité International). Ce dernier regroupe en 1953 les sections française (PCI), Anglaise (SLL), américaine, (SWP) et argentine (POR). C’est à propos de cette scission que Stéphane Just a écrit le premier « Défense du trotskysme ».

Trente ans plus tard, Pierre Lambert capitulait à son tour en mettant l’OCI (Organisation Communiste Internationaliste) « à la remorque » du parti socialiste de Mitterrand. Stéphane Just a résisté à cette nouvelle capitulation et il a alors écrit un autre document fondamental pour défendre le trotskysme. « Comment le révisionnisme s’est emparé de la direction du PCI ? »

Je veux rendre aussi hommage à un autre grand trotskyste méconnu en France parce qu’il était argentin. Il s’agit de Nahuel Moreno. Je montrerai qu’il était le seul à avoir raison à propos de la révolution cubaine. Il était le seul à affirmer que Cuba était un Etat ouvrier tout en gardant un regard critique sur la politique stalinienne de Castro. Ce dernier avait, dans un premier temps, cherché à maintenir le capitalisme en négociant avec les forces de la bourgeoisie puis, quelques temps après la révolution, il avait appliqué une politique entièrement dictée par le Kremlin.

Nahuel Moreno est aussi le seul à avoir accepté d’être minoritaire d’abord dans le Comité International (avec les lambertistes) puis dans le Secrétariat Unifié (avec les mandéliens) qu’il a rejoint en 1964. Ce SU (secrétariat Unifié) a pris la suite du SI quand le SWP l’a rejoint en 1963. Dans le SU, Nahuel Moreno a même accepté que ce soient les organisations de Posadas puis celles des partisans de la guérilla (Santucho) qui soient reconnues comme sections officielles par ce secrétariat qui le rejetait ainsi au second plan. Dans le même temps, il était pourtant un des rares constructeurs de la IVème internationale à pouvoir présenter un bilan de construction bien réel puisqu’il avait construit le SLATO (Secrétariat Latino-Américain Trotskyste Orthodoxe) en Amérique Latine en regroupant dès 1957 des sections de plusieurs pays (Argentine, Chili, Pérou) puis avec d’autres pays (Uruguay et Venezuela en 1974). Il a ensuite constitué la FB (Fraction Bolchevique) au sein des organisations du SU en regroupant des sections en Colombie, au Brésil, en Uruguay, au Portugal, en Espagne, en Italie et au Pérou car il a toujours été en désaccord avec le Secrétariat Unifié. Il a cependant toujours voulu rester partie prenante de la construction de la IVème internationale dans son ensemble et il est évident, au vu des résultats, que sa stratégie a été payante. Il n’aurait pas obtenu ce résultat en restant dans le CI des lambertistes. C’était pour cela que, malgré de sérieuses divergences avec les pablistes-mandéliens, il avait quitté le CI (lambertistes) pour rejoindre le SU (mandélien) en 1964 (un an après le SWP) voyant que le CI végétait et ne lui permettait nullement de s’exprimer auprès d’autres organisations. En 1976, à la suite du coup d’Etat instaurant une dictature militaire en Argentine, des trotskystes d’Argentine se sont investis dans d’autres pays d’Amérique Latine (en Bolivie, au Chili, en Équateur, au Costa Rica, au Panama et en Colombie) tout en renforçant leur implantation au Portugal et en Espagne. Ils ont réussi à implanter une forte organisation en Colombie tout en poursuivant leur action dans les conditions difficiles de la clandestinité en Argentine où ils ont été particulièrement frappés par la répression avec 250 militants emprisonnés et plus de cent morts et disparus. En Argentine pendant cette période de dictature, les morénistes ont appliqué la politique de repli préconisée par Lénine dans « le gauchisme, la maladie infantile du communisme ».

« Les partis révolutionnaires doivent parachever leur instruction. Ils ont appris à mener l’offensive (Lénine évoque ici la période de la Révolution de 1905). Il faut comprendre maintenant que cette science doit être complétée par cette autre science : comment mieux reculer. Il faut comprendre, - et la classe révolutionnaire s’applique à comprendre par sa propre et amère expérience - qu’il est impossible de vaincre sans avoir appris la science de l’offensive et de la retraite. De tous les partis révolutionnaires ou d’opposition défaits, les bolcheviks furent ceux qui se replièrent avec le plus d’ordre, avec le moins de dommage pour leur "armée", avec le moins de pertes pour son noyau, avec les scissions les moins profondes et les moins irréparables, avec le moins de démoralisation, avec la plus grande capacité de fournir à nouveau le travail le plus large, le mieux conçu et le plus énergique. Et si les bolcheviks y sont parvenus, c’est uniquement parce qu’ils avaient dénoncé sans pitié et bouté dehors les révolutionnaires de la phrase qui ne voulaient pas comprendre qu’il fallait se replier, qu’il fallait savoir se replier, qu’il fallait absolument apprendre à travailler légalement dans les parlements les plus réactionnaires, dans les plus réactionnaires organisations syndicales, coopératives, d’assurances et autres organisations analogues. »

Entre 1957 et 1964, l’organisation argentine des trotskystes-morénistes s’appelait « Palabra Obrera ». Elle a appliqué la tactique de l’entrisme dans les « 62 organisations Péronistes ». Il s’agissait en fait d’une seule organisation qui était dirigée majoritairement par les péronistes. Elle regroupait les principaux syndicats (métallurgie, textile, viande, alimentation, pétrole, électricité, ports, téléphone). C’était la direction incontestée des luttes ouvrières et, en ce sens, de la résistance contre la dictature militaire. Cette stratégie était en effet le moyen de se construire en contact avec le meilleur de l’avant-garde ouvrière qui faisait face à la dictature militaire. C’était la stratégie préconisée par Lénine pour les périodes de repli.

Auparavant, entre mai 1954 et décembre 1955, les morénistes d’Argentine avaient déjà adopté une tactique similaire quoique plus discutable. Ils étaient entrés, drapeau déployé, dans le PSRN (Partido Socialista de la Révolucion Nacional) qui était le parti du mouvement péroniste de gauche. Ce parti était donc comparable à ce que serait un parti gaulliste de gauche en France. Il s’agissait donc d’un parti de la bourgeoisie. C’est ce qui fait que cette tactique était discutable. Les trotskystes-morénistes estimaient "qu’il ne pouvait être écarté la possibilité que le courant de dépéronisation passe par ses rangs". Les morénistes avaient la majorité dans la Fédération de la province de Buenos Aires de ce parti et ils éditaient, à partir du 1er juillet 1954, le journal La Verdad, organe de la « Fédéracion Bonaerense ». Ils sont sortis quatre mois après que le général Péron soit renversé, par un coup d’état militaire organisé avec l’aide de la CIA.

Que vaut donc alors la critique émise par Jean-Jacques Marie dans « Le trotskysme et les trotskystes » ? Il écrit (p. 122) :

"Les partisans de Nahuel Moreno, en Argentine, entrent dans le Partido Socialista de la Révolucion nacional, parti péroniste de gauche, et publient leur journal "Palabra obrera "sous la discipline du général Péron et du Conseil supérieur péroniste".

Cette critique passe sous silence le fait qu’en mai 1954 Nahuel Moréno était membre du CI dans lequel il siégeait à côté de Pierre Lambert. Celui-ci n’avait émis aucune remarque à ce sujet. Mais le pauvre Jean-Jacques Marie, qui a cautionné toute la politique de Lambert puis celle de Daniel Gluckstein, appartient maintenant à une organisation qui n’a pratiquement plus de militant en Amérique Latine.

Plus tard, en Amérique Latine, Nahuel Moreno et ses militants se sont opposés à la politique des guérillas qui fut soutenue par le SU. En France, les guérilléristes du quartier latin étaient ridicules mais, cette même politique en Amérique Latine ne prêtait nullement à rire. Elle a fait des ravages. De nombreux militants y ont perdu la vie. Or, Jean-Jacques Marie croit encore utile à ce sujet de critiquer Nahuel Moreno. Toujours, dans « Le trotskysme et les trotskystes » il écrit (p. 146) qu’en 1969 :

"Le Partido Revolucionario de Trabajadores (PRT) argentin lance la guérilla urbaine sous la direction de Nahuel Moreno et de Mario Santucho. Cette directive est suicidaire, les militants abattus en nombre par les forces spéciales, et Nahuel Moreno doit revenir sur sa décision ; le PRT argentin se divise en un PRT-La Verdad réservé sur la guérilla et un PRT-Combatiente qui la prône et forme une armée révolutionnaire du peuple (ERP)".

Nahuel Moreno et le PRT-La Vertad étaient opposés à la guérilla, et non pas « réservé » comme le dit Jean Jacques Marie, et il n’a donc jamais « lancé la guérilla urbaine ». En 1980, invité au congrès de l’OCI, Moreno avait rappelé qu’il s’était prononcé contre le "guérillérisme" dès 1961 et il avait à l’occasion laissé un témoignage reproduit sous le pseudonyme de Miguel Capa dans la revue lambertiste « Correspondance internationale d’août-sept 1980 » alors que l’OCI était, pour peu de temps encore, une organisation révolutionnaire.

Je tiens à être pointilleux sur ces détails car il s’agit de questions fondamentales qui justifient que la ligne à suivre était celle de Moreno à un moment où je faisais encore partie de ceux qui étaient à ce sujet dans la confusion. Jean Jacques Marie persiste à entretenir la confusion.

En 1979, quand éclate la révolution au Nicaragua, les morénistes d’Amérique Latine, malgré des divergences politiques avec le sandinisme, décident de participer militairement à la lutte contre Somoza. Ils n’ont jamais confondu le soutien militaire et le soutien politique. A partir du PST colombien (Parti Socialiste des Travailleurs), une grande campagne pour construire une Brigade Simon Bolivar est lancée. C’était l’équivalent des brigades internationales lors de la guerre civile en Espagne. Cette brigade était formée de militants morénistes et de révolutionnaires indépendants, de Colombie, du Panama, de Costa Rica, des USA, et d’Argentine. Tout en restant politiquement indépendante, la Brigade est entrée dans l’armée sandiniste et a joué un rôle important dans la libération de la région sud du Nicaragua, ce qui lui a coûté des morts et des blessés. Après la victoire de la révolution, les membres de la Brigade ont été reçus avec des manifestations d’enthousiasme et de reconnaissance à Managua (capitale du Nicaragua). Les morénistes exigeaient alors que le sandinisme rompe avec la bourgeoisie et prenne le pouvoir avec les syndicats ouvriers. Le sandinisme, suivant les directives de Castro, participait à un gouvernement de coalition avec des partis de la bourgeoisie. La Brigade encouragea la création de syndicats et en une semaine elle a organisé localement plus de 70 groupes de syndicalistes. Cela a provoqué une réaction de la direction sandiniste. La brigade Simon Bolivar a été expulsée du Nicaragua. Plusieurs membres de la Brigade ont été faits prisonniers puis torturés par la police de Panama, alliée au gouvernement sandiniste. Le SU de Mandel a, en fait, pris parti pour les forces de répression contre les combattants de la brigade. Il a en effet envoyé une délégation à Managua pour dire que cette brigade était un groupe d’ultra-gauche avec lequel le SU n’avait rien à voir. Le SU a voté une résolution interdisant la construction de partis en dehors du sandinisme. Le refus de défendre des militants révolutionnaires torturés par la bourgeoisie et le fait d’avoir voté cette résolution interne qui, en pratique, était un décret d’expulsion du morénisme, a évidemment conduit à une rupture définitive de Nahuel Moreno avec le SU.

L’année précédente, les 21 et 22 octobre 1978, pour la première fois, lambertistes et mandéliens avaient discuté publiquement ensemble à Paris (Ecouter la bande son) mais, bien malheureusement, en l’absence de Nahuel Moreno qui avait été tenu à l’écart. De nombreux militants des deux organisations (CI et SU) espéraient un rapprochement voire même une fusion. L’affaire de la Brigade Simon Bolivar remettait tout cela en question. Les lambertistes se sont immédiatement prononcés en faveur des morénistes en condamnant la politique du SU. Il semblait alors que toutes les cartes des regroupements internationaux allaient être rebattues mais qu’assurément il en sortirait une organisation internationale renforcée. Il serait sans doute possible de considérer que la IVème internationale allait être reconstruite. Finalement, en 1980 un regroupement s’est réalisé entre les lambertistes du CI, les morénistes quittant le SU et une autre fraction qui s’est à l’occasion détachée du SU. Même pour ceux qui espéraient mieux, cela était de bon augure. L’enthousiasme allait vite retomber car, l’année suivante, Lambert capitulait complètement lors de l’élection de Mitterrand à la présidence de la république.

Stéphane Just s’opposa alors à Lambert à l’intérieur de l’OCI avant d’être exclu. Il organisa ensuite la résistance en dehors de l’OCI pour essayer de redresser la ligne de l’OCI et du CI puis en mettant en place une autre organisation pour la construction d’une internationale ouvrière. Quelques années après son décès le groupe qui lui a succédé a complètement capitulé à son tour notamment en abandonnant la lutte contre l’UE... Ils se sont depuis enfoncés bien davantage dans la capitulation en dépassant sur bien des points les lambertistes.

Pour continuer à œuvrer à la reconstruction de la IVème internationale, Nahuel Moreno a donc construit sa propre organisation internationale en janvier 1982 : la LIT-QI. Après les capitulations successives de tous les autres trotskystes (mandéliens, lambertistes et successeurs de Just), les morénistes furent les seuls à poursuivre la politique de Trotsky telle qu’elle était définie dans le Programme de Transition. Cependant, après le décès de Moreno en 1987, des crises successives ont fragmenté la LIT-QI à partir de 1990. Maintenant, trois organisations se réclament de l’héritage de Nahuel Moreno : la LIT-QI, l’UIT-QI et la LIS-ISL.

L’AGIMO considère que l’héritage du trotskysme a été assuré :

De 1944 à 1951 par Pablo, Mandel et Frank. De 1951 à 1981 par les morénistes et les lambertistes qui ont pris des chemins séparés de 1964 à 1980. De 1981 à 2000 par les justiens et les morénistes qui étaient séparés. Depuis 2000, seuls les morénistes assurent cet héritage.

Il faut en effet abandonner le point de vue sectaire qui consiste à affirmer : nous sommes les seuls garants de l’orthodoxie trotskyste et tous les autres sont des renégats. Du vivant de Trotsky, c’était différent. Par exemple, il fallait accepter qu’il se sépare d’Andrés Nin. Les analyses de Trotsky, avaient une bonne longueur d’avance sur celles de tous les autres militants. Autre exemple : il était juste qu’il choisisse entre les différentes organisations françaises laquelle était la plus à même de construire la IVème internationale. Aujourd’hui personne ne peut dire : « Nous sommes les seuls à détenir toute la vérité. Pour construire un parti révolutionnaire, il n’y a qu’une solution : mettez-vous derrière nous et faites ce que nous vous disons. »

Les dérives sectaires vont d’ailleurs de pair avec les dérives opportunistes. Il ne faut pas croire que ce seraient deux déviances opposées et qu’il faudrait chercher un juste milieu entre les deux. Les dérives opportunistes consistent à chercher des raccourcis et à fuir les difficultés pour prendre la ligne de moindre pente plus facile à gravir. Les capitulations devant le stalinisme ou le réformisme en sont des exemples typiques de même que la recherche de partis révolutionnaire tout construits et livrés « clefs en main ». Il ne reste plus alors qu’à suivre Ho Chi Minh, Castro, Maduro, Chavez… Ce sont bien les mêmes qui ont entraînés des organisations dans ces deux types de dérives. Ils étaient opportunistes par leur politique capitularde et ils étaient sectaires par leur volonté d’exclure, de refuser que plusieurs options restent discutables au sein de leur organisation.

Avec le recul du temps, nous voyons que sur bien des questions, après la mort de Trotsky, il était impossible de dire qu’une seule organisation détenait toute la vérité. Personne ne peut, à l’instar de Pablo, Mandel, Lambert, ou Healy se prendre pour Trotsky en imposant son point de vue par des méthodes bureaucratiques aux autres. Il était juste à la libération de rassembler en France tous ceux qui se réclamaient du trotskysme dans une seule organisation malgré tout le contentieux de leurs divergences passées. Nous savons qu’à propos de Cuba, la plupart des organisations étaient dans l’erreur, certaines refusant de reconnaître que Cuba était un Etat ouvrier, d’autres refusant de voir que Castro s’alignait sur la politique du Kremlin. Peu de dirigeants ont vu l’importance de la révolution bolivienne en 1952. Seuls les plus concernés l’ont perçue (Guillermo Lora et Nahuel Moreno)… C’est seulement plus tard que nous en avons pris conscience. Ajoutons que des débats sont évidemment dépassés par les évènements comme ceux sur la nature de l’URSS.

Nahuel Moreno avait pris conscience de cela bien avant tous les autres et il tenait, à ce sujet, des discours qui tranchaient nettement avec ceux de tous les génies auto-proclamés. Il écrivait en janvier 1982 :

“... Les dirigeants du mouvement trotskyste pensaient être des colosses qui ne se trompaient jamais. Néanmoins, le trotskysme tel qu’ils le dirigeaient était lamentable...” ;

“Cette expérience gênante de ne fréquenter que des “génies” (il parle de son expérience autant dans le CI que dans le SU) nous a conduits à faire une propagande indirecte sur les militants de base de nos partis pour les convaincre, bien au contraire, que nous nous trompions souvent, et qu’ils devaient penser par eux-mêmes, car la direction ne garantissait en aucun cas une disposition au génie... Nous voulons par tous les moyens inculquer un esprit auto-critique, marxiste, et non une foi religieuse dans une modeste direction, provinciale par sa formation et barbare par sa culture. C’est pour cela que nous croyons dans la démocratie interne et en faisons une nécessité... Nous avons progressé à travers les erreurs et nous n’avons pas honte de le dire...”

“Le problème, c’est de savoir comment commettre moins d’erreurs, qualitativement et quantitativement. Selon moi, la tendance est de commettre chaque fois moins d’erreurs, si nous avons une organisation internationale, qui fonctionne selon le centralisme démocratique. Cela, c’est un fait pour moi. J’affirme catégoriquement que tout parti national qui n’est pas dans une organisation internationale bolchévique, dotée d’une direction internationale, commet chaque fois davantage d’erreurs et surtout une erreur qualitative : étant trotskyste national, ce parti finira inévitablement par renier la IVème Internationale et par adopter des positions opportunistes ou sectaires, pour finalement disparaître...”

Le constat des multiples erreurs des uns ou des autres ne signifie pas que nous ne devons pas prendre parti quand des divergences importantes vont à l’encontre du programme de transition. La capitulation de 1951 devant le stalinisme de même que la capitulation de Lambert devant le PS ne pouvaient, l’une comme l’autre, que détruire le trotskysme c’est-à-dire rendre impossible la construction d’un parti mondial de la révolution. Il s’agit de comprendre que si l’héritage de l’expérience du mouvement ouvrier a pu être transmis c’est par des voies multiples comme nous venons de le dire. J’ai souligné notamment que Stéphane Just et Nahuel Moreno ont séparément contribué à sauver cet héritage de même qu’auparavant lambertistes et morénistes avaient ensemble permis de surmonter la crise de 1951.

Il faut comprendre aussi que cette transmission a été très fragile et que Staline a bien failli gagner quand il a cherché à détruire le trotskysme. Car il faut comprendre pourquoi les trotskystes n’ont jamais pris le pouvoir dans aucun pays. C’est précisément parce que l’héritage était par trop fragile. C’est aussi pour cette raison que des organisations non-révolutionnaires ont pu mener à la victoire des révolutions en créant des états ouvriers (Europe de l’Est, Chine, Cuba, Iran). Trotsky n’avait pas exclu que cela puisse arriver. Il écrivait dans le programme de transition :

« Il est, cependant, impossible de nier catégoriquement par avance la possibilité théorique de ce que, sous l’influence d’une combinaison tout à fait exceptionnelle de circonstances (guerre, défaite, krach financier, offensive révolutionnaire des masses, etc.), des partis petits-bourgeois, y compris les staliniens, puissent aller plus loin qu’ils ne le veulent eux-mêmes dans la voie de la rupture avec la bourgeoisie. En tout cas, une chose est hors de doute : si même cette variante, peu vraisemblable, se réalisait un jour quelque part, et qu’un "gouvernement ouvrier et paysan", dans le sens indiqué plus haut, s’établissait en fait, il ne représenterait qu’un court épisode dans la voie de la véritable dictature du prolétariat. »

Faute d’avoir une véritable internationale révolutionnaire cela s’est produit plus souvent et sans doute pour des périodes plus longues que ce que Trotsky avait prévu. Il écrivait, dans ce même programme de transition :

« L’orientation des masses est déterminée, d’une part, par les conditions objectives du capitalisme pourrissant ; d’autre part, par la politique de trahison des vieilles organisations ouvrières. De ces deux facteurs, le facteur décisif est, bien entendu, le premier : les lois de l’histoire sont plus puissantes que les appareils bureaucratiques. Ils ne réussiront jamais à briser la volonté révolutionnaire du prolétariat. De plus en plus, leurs efforts désespérés pour arrêter la roue de l’histoire démontreront aux masses que la crise de la direction du prolétariat, qui est devenue la crise de la civilisation humaine, ne peut être résolue que par la IV° Internationale »

En effet, avec ou sans parti révolutionnaire, les appareils bureaucratiques n’ont jamais réussi à briser complètement la volonté révolutionnaire des masses. A titre indicatif, il est intéressant de jeter un coup d’œil à la page de la Wikipédia intitulée « Chronologies de révolutions et de rebellions ». Elle répertorie environ 150 évènements de ce type entre 1950 et 2021 soit environ deux « révolutions » ou « rebellions » tous les ans. Bien évidemment, il faudrait apporter des nuances pour distinguer dans tout cela de simples mouvements sociaux, des coups d’états ou autres complots et de réelles rebellions et révolutions. Cela confirme cependant que la lutte des classes se manifeste régulièrement sous des formes qui montrent que le prolétariat cherche à prendre le pouvoir. Cependant, la marche vers la construction de la IVème internationale a été plus longue et plus difficile que ne l’avait prévu Trotsky. C’est pourquoi, des « circonstances exceptionnelles », ont pu se présenter plus souvent qu’il ne l’avait également prévu.

Mon intention n’est donc pas d’accabler les dirigeants trotskystes qui ont capitulé, d’autant plus qu’ils sont décédés, mais de comprendre que la IVème internationale ne s’est jamais réellement construite parce que Staline, et aussi tous les autres adversaires des révolutions, ont voulu la supprimer et ont failli y parvenir quand il était minuit dans le siècle précédent. Il est maintenant possible en tirant le bilan des erreurs du passé d’envisager la reconstruction de la IVème internationale sur une base saine.

Le moment est donc venu d’écrire à nouveau un document pour défendre le trotskysme. C’est ce que j’entreprends ici.

Cependant, alors que Stéphane Just s’attaquait exclusivement aux derniers renégats, j’essaierai de défendre le trotskysme contre tous ses adversaires. Dans bien des entreprises ou des administrations, comme l’Education Nationale, l’étiquette « trotskyste » apposée sur le nom d’un travailleur est suffisante pour que celui-ci soit sanctionné dans son travail comme si la liberté d’opinion devait trouver là une limite ou comme si le trotskysme devait être assimilé au terrorisme. J’ai fait cette expérience dans l’Education Nationale où il ne manque pas d’administratifs et d’inspecteurs calotins ou autres bien-pensants qui sont certains que les trotskystes sont des sanguinaires. Ils ne savent pas d’où leur vient cette certitude mais il y a dans ce jugement quelque chose qui relève du religieux, de l’irrationnel. On croit que les trotskystes sont des démons comme on croit en Dieu. Les mêmes sont d’ailleurs très tolérants avec les dirigeants staliniens du SNES et du SNESup qui baignent pourtant dans le sang des innombrables victimes de Staline. C’est du moins le cas pour ceux qui étaient déjà au PCF avant le rapport de Khrouchtchev sur « les abus du culte de la personnalité » car ils ont tous cautionner les abominations de Staline. Il ne manque pas encore aujourd’hui de nostalgiques de cette période. Je suis d’ailleurs témoin que les uns et les autres s’entendent très bien pour sanctionner un trotskyste. Après leur avoir rappelé que le trotskysme commence avec la mort de Lénine, je leur ai mille fois demandé de m’expliquer quand un trotskyste aurait été responsable de la moindre goutte de sang versé. Ils n’admettront jamais que les trotskystes sont essentiellement des victimes qui ont subi la terreur combinée du stalinisme et du nazisme et il ne manque pas de staliniens divers pour abonder dans leur sens. Il reste en effet des nostalgiques du stalinisme notamment dans le PRCF. Ceux-là et d’autres expliquent qu’il y a eu une sorte de duel entre Staline et Trotsky et que c’est le meilleur qui a gagné. Je vais donc examiner les faits pour montrer que si Staline a réussi à mener à bien une contre-révolution préventive en exterminant notamment la quasi-totalité des bolcheviks de la révolution d’octobre et des généraux vainqueurs de la guerre civile ce n’est certainement pas parce qu’il a su se montrer particulièrement subtil. Je veux donc aussi rétablir la vérité face à tous ceux-là et pas seulement face à ceux qui se réclament encore du trotskysme. Quelles que soient les étiquettes qu’ils se collent, je vais en fait m’attaquer à tous ceux qui défendent l’UE ou qui ont craché leur mépris sur les gilets-jaunes ou encore qui ont voté pour Chirac et Macron.

J’ai conscience qu’il peut paraître prétentieux de ma part de vouloir jouer un rôle similaire à celui de Stéphane Just. Je n’ai pas la prétention d’être un militant de sa valeur. J’aurai probablement plus tard l’occasion de dire tout le bien que je pense des grands militants de l’OCI que j’ai connus comme Stéphane Just (1921-1997), Gérard Bloch (1920-1987) ou Pierre Broué (1926-2005) sans oublier Claude Bernard dit « Raoul » (1921-1994) que j’ai moins connu. Je dirai seulement ici que je partage l’essentiel de ce qu’a dit Charles Berg (Charles Jéremie) au sujet de Stéphane et, pour rendre hommage à Gérard Bloch, je vous invite à écouter ce que celui-ci dit sur la vidéo de 43mn enregistrée le 21 octobre 1978 à la mutualité. Quant à Pierre Broué, il ne faut pas cacher qu’il a aidé Lambert à exclure Stéphane Just avant d’être lui-même exclu. La similitude des méthodes de Lambert avec celles de Staline est évidente. Ce dernier s’était appuyé sur Zinoviev et Kamenev pour isoler Trotsky et l’envoyer en exil. Il s’était ensuite appuyé sur Boukharine pour éliminer Zinoviev et Kamenev. Il avait ensuite éliminé Boukharine. Plus tard, il a fait fusiller Zinoviev et Kamenev (premier procès de Moscou) puis Boukharine (dernier procès de Moscou) et il a couronné le tout en faisant assassiner Trotsky. Pierre Broué a grandement contribué à expliquer tout cela en détail. L’œuvre monumentale sur l’histoire du mouvement ouvrier qu’il laisse derrière lui plaide en sa faveur. Il nous lègue aussi un « testament politique » qui clôt le bec définitivement à ceux qui osent se réclamer du trotskysme tout en ayant appelé à voter pour Chirac ou Macron. J’en reparlerai…

Je n’ai, pour ma part, aucunement l’intention d’être un important leader du mouvement ouvrier en m’engageant ainsi, à l’âge de 74 ans dans ce combat qui est pourtant d’une importance capitale. J’ai seulement la grande ambition d’essayer de recruter et de former une poignée de jeunes militants qui pourront assurer à leur tour la continuité du combat pour la révolution socialiste, combat qui passe obligatoirement par la construction d’une internationale révolutionnaire.

A la suite des multiples capitulations, le trotskysme a pratiquement disparu en France depuis quelques décennies. Il doit maintenant renaître de ses cendres. Cela nécessite le combat conscient de quelques militants. J’essaie donc maintenant de reprendre le flambeau car je ne trouve personne d’autre pour le faire. C’est pourquoi j’ai créé l’AGIMO qui se prononce pour la fusion des trois organisations internationales se réclamant de Nahuel Moreno. Il n’était plus possible pour moi de défendre l’ensemble du programme trotskyste en ne faisant que du travail de fraction dans d’autres organisations. Il est indispensable que ce programme soit affiché au grand jour. Ce livre est fait pour cela.


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