Nous publions ci-dessous la postface du dernier livre de Jean Batou, Nos années 68 dans le cerveau du monstre, a paru le 23 avril aux Editions de L’Aire. Alors que cet essai tente de cerner les particularités de cette période de ruptures en Suisse, la lettre aux jeunes de 2018 qui le conclut cherche à mettre en évidence la pertinence de l’héritage de 1968 aujourd’hui. Contre la muséification de ces années de contestation, il plaide pour en réactualiser le message : « Renouer avec le fil de la révolte collective, de la critique radicale et de l’action impertinente des périodes de ruptures, n’est-ce pas une condition pour inventer plus librement l’avenir ».
Rédaction de solidaritéS
Salut à toi,
As-tu déjà vu le premier long-métrage d’Alain Tanner, sorti en 1969, qui prête ce propos décapant à Monsieur Dé, un petit patron dépressif en fugue, incarné par François Simon, à l’adresse du jeune ferrailleur marginal qui l’a recueilli ?
« Pauvre type ! Rien ne s’arrangera jamais tant que tu ne seras pas capable de voir le présent avec les yeux de l’avenir. Sans cela tu patauges dans la merde. Tout ce que tu pourras faire ne vaudra pas un pet de lapin tant que tu n’auras pas compris cela : il faut partir d’une exigence absolue, même si elle peut paraître lointaine à première vue, et te dire : je ramène tout à cette exigence... et à partir d’elle, je regarde ce qui est possible, non pas rafistoler les bouts de ficelle à la petite semaine pour accommoder le sordide présent comme n’importe quel politicien centre gauche ».
(Alain Tanner, Charles mort ou vif, 1969)
« Il faut partir d’une exigence absolue », telle était la certitude chevillée au corps des militan·e·ts de 68. Mais, me diras-tu, une telle conviction ne relève-t-elle pas aujourd’hui d’un certain infantilisme ? N’est-elle pas devenue désuète en un temps où une gauche de plus en plus fantomatique semble incapable de défendre les restes des mécanismes de protection du monde du travail, qui lui filent inexorablement entre les doigts, quand elle ne renonce pas simplement à toute résistance ? Ses thématiques traditionnelles n’ont-elles pas d’ailleurs perdu toute force d’attraction en ces années où le langage même de la « réforme » est devenu l’apanage de jeunes technocrates comme Matteo Renzi en Italie ou Emmanuel Macron en France, qui ne visent plus qu’à satisfaire les exigences des sociétés multinationales, au risque de vouer les victimes de plus en plus nombreuses de leurs politiques aux sirènes d’une droite nationaliste et raciste ? Ne sommes-nous donc pas condamnés à reculer sans cesse, à nous replier sur le sauve-qui-peut individuel, avec pour seule et obsédante préoccupation d’éviter le pire ? C’est précisément un tel fatalisme que j’aimerais interroger avec toi.
Depuis une quarantaine d’années, nous avons subi de très nombreuses défaites, ce dont témoigne la concentration sans cesse croissante des richesses entre les mains des principaux détenteurs de capitaux, mais aussi la conquête des esprits de larges couches populaires par le thème de la défense du travail national contre l’immigration. Nos adversaires sont parvenus en effet à détricoter patiemment les conquêtes sociales des décennies d’après-guerre en jouant sur la modification progressive des règles du jeu : avec les avancées de la mondialisation, ils et elles se sont efforcés de court-circuiter le terrain national – principale arène des « compromis sociaux-démocrates » d’après-guerre –, se donnant par là les moyens de contourner des résistances sociales peu préparées à peser au plan supranational.
Toutefois, la victoire du néolibéralisme ne se mesure pas seulement sur le terrain matériel. Elle comporte aussi des dimensions idéologiques essentielles. Comme l’expliquait le sociologue allemand Max Weber, le capitalisme est une « cage d’acier » :
« L’ordre économique capitaliste est un immense cosmos dans lequel l’individu est immergé en naissant, et qui, pour lui, au moins en tant qu’individu, est donné comme un habitacle de fait et immuable dans lequel il lui faut vivre ». [1]
En naissant en l’an 2000, tu as pourtant ouvert les yeux sur un monde bien différent de celui que j’ai connu il y a 50 ans. D’abord, il est dominé par une résignation croissante – il n’y aurait aucune alternative à un système réputé aussi naturel que la révolution de la terre autour du soleil –, à tel point que la fin des temps semble aujourd’hui plus aisée à imaginer que la fin du capitalisme. Ensuite, il entretient l’amnésie, qui nous prive de passé, et par là de la possibilité de concevoir un avenir différent. Enfin, il organise l’isolement généralisé, qui tolère certes des moments fulgurants d’action collective, mais entrave toute forme d’association durable, si ce n’est dans des regroupements instantanés, virtuels, médiatisés par les réseaux sociaux. Et ceux-ci sont gérés par des administrateurs (visibles ou non) qui ne permettent pas souvent au gros de leurs membres de s’organiser entre eux·elles démocratiquement, de façon autonome. Comment lutter dans un tel environnement ?
Je t’entends déjà faire valoir que les problèmes auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui sont infiniment plus graves qu’ils ne l’étaient il y a 50 ans : explosion des inégalités sociales, précarisation du travail, privatisation du bien commun, montée du militarisme et des conflits armés, percée des idéologies sexistes et racistes, réchauffement climatique, etc. Et tu as raison, c’est pourquoi rien ne serait pire que de « rafistoler les bouts de ficelle à la petite semaine pour accommoder le sordide présent ». Il nous faut au contraire redessiner les grandes lignes d’un projet d’émancipation, d’un horizon qui réponde à l’ensemble de ces défis. Nous avons aussi besoin de développer une pensée stratégique, en un temps où les manœuvres tacticiennes monopolisent le champ politique, afin d’œuvrer patiemment à la convergence des forces et des mouvements sociaux capables de contribuer au renversement de l’ordre des choses. Sinon, le caractère parcellaire, inégal et intermittent des résistances aux incessantes dégradations de nos conditions de vie, et leur point de vue nécessairement limité, ne suffiront pas à construire le sujet collectif rassemblé dont nous avons besoin. Mais encore une fois, comment ?
C’est peut-être là que 68 a encore quelque chose à dire aux jeunes de 2018, non seulement par sa radicalité – sa véritable obsession de la révolution –, mais aussi par son insistance sur les « dialectiques de la libération » qui envisagent l’articulation (et non la seule intersection) des luttes des salarié·e·s exploités, avec celles des victimes de l’accumulation par dépossession (privatisation des communs, de la terre, de l’eau, des services publics, etc.), mais aussi avec celles des opprimé·e·s les plus divers, à commencer par les femmes, les groupes racisés, les minorités sexuelles, etc.
Ces « années rouges » nous ont aussi appris que la bataille des idées était décisive, et que bien des conflits se gagnent d’abord sur cette arène. Il est essentiel de nous en souvenir aujourd’hui, alors que les partisans du néolibéralisme ne cessent de concentrer leurs tirs, sur les valeurs d’égalité et de solidarité, forgées dans l’histoire du mouvement ouvrier, reprises par les combats de la résistance et de la Libération, et considérablement enrichies par les luttes décoloniales et féministes des décennies d’après-guerre, en particulier celles des années 68.
Pour aller de l’avant, je te propose de partir aussi de cette « exigence absolue », dont parle le héro d’Alain Tanner, « même si elle peut paraître lointaine à première vue ». Posons-nous donc la question : quels devraient être nos objectifs essentiels dans le monde d’aujourd’hui ? Je pense que tu seras d’accord avec moi pour défendre qu’il faut mettre les immenses richesses de l’humanité, sur le triple plan matériel, technico-scientifique et culturel, au service d’un projet qui permette de réconcilier les êtres humains entre eux et avec leur environnement.
C’est pour cela que les socialistes, au sens fort du terme, ont généralement considéré que la propriété collective des grands moyens de production, de transport, de distribution et de crédit, en était la précondition. Parce qu’elle permet en effet de décider de façon démocratique des allocations de ressources naturelles et de travail nécessaires pour produire les biens matériels et les services répondant aux besoins essentiels de l’humanité sans compromettre les grands équilibres environnementaux. N’est-ce pas la condition même d’une prise en main de notre destin commun ?
Bien sûr, les infrastructures existantes ne sont pas neutres (pipelines, autoroutes, flottes de camions et de porte-conteneurs, aéroports géants, centrales électriques nucléaires ou au charbon, fabriques d’armement, de pesticides ou d’automobiles, etc.) et elles devront être substituées par de nouvelles priorités, définies collectivement par les productrices et producteurs associés, par nous toutes et tous, avec les délicats dilemmes de transition que de tels reconversions impliquent. Mais c’est une autre histoire, peut-être même le début de l’histoire, si nous parvenons à conquérir ensemble le droit de l’écrire librement.
Faut-il dès lors parler de décroissance, me diras-tu ? Sans aucun doute, si l’on se réfère à la quantité de matières premières et d’énergies non renouvelables prélevée chaque année sur les réserves de la planète. Toutefois, le produit intérieur brut du monde d’aujourd’hui, à parité de pouvoir d’achat, représente la contrevaleur de 20 000 dollars par habitant, soit 15 à 20 % de plus, en termes réels, que celui de la France de 1968. Il s’agit là, bien sûr, d’une moyenne qui fait abstraction des inégalités de répartition des revenus... Autrement dit, tous les pays pourraient avoir un niveau de vie supérieur à celui de la France de la fin des années 60, pour autant que leurs revenus soient plus également répartis. Ce calcul permet de donner un ordre d’idée du potentiel à disposition. Mais il ne tient pas compte des choix très différents d’allocations de ressources et de travail qui pourraient être effectués, ne serait-ce qu’en supprimant les énormes gaspillages que représentent l’obsolescence programmée de la plupart des produits, l’industrie d’armement, la publicité, etc.
Mais comment répondre alors aux besoins essentiels non couverts d’une bonne partie de l’humanité ? En combinant cet impact réduit des activités productives globales sur l’environnement avec une augmentation massive des ressources mises à disposition d’une large fraction de la population qui manque aujourd’hui de tout (alimentation, eau potable, médicaments, biens de consommation et d’équipement fondamentaux). Pour les autres, il s’agira évidemment de renoncer à une consommation matérielle compulsive en échange d’une réduction massive du temps de travail contraint et de prestations immatérielles largement supérieures dans les domaines de l’éducation, de la recherche, des soins, de la création, etc.
Voilà les raisons pour lesquelles les termes de « décroissance » ou de « simplicité volontaire », comme que je les évoque ici, n’ont rien à voir avec une quelconque austérité. Je t’avouerai aussi que cette perspective entre en résonance avec le socialisme réenchanté que les enfants de 68 avaient à l’esprit lorsqu’ils mettaient en place des communautés d’habitation, notamment en Europe et aux Etats-Unis. Ils s’émerveillaient en même temps des progrès réalisés dans les zones libérées du Tiers-Monde avec des moyens très limités. De telles expériences n’auraient-elles pas triomphé de leurs difficultés si, plutôt que d’être mises en quarantaine, combattues, voire anéanties militairement par les Etats les plus développés de la planète, elles avaient été activement soutenues ?
Revenons à la sphère des idées et des représentations. Il te faut aussi réaliser combien la mondialisation capitaliste détruit le tissu conjonctif des sociétés humaines, leurs biens symboliques les plus chers (rites, langages, images, musiques, folklores, etc.), qui ne sont « recyclés » sur le marché que pour autant qu’ils puissent être standardisés et vendables. Les autres sont simplement mis au rebut, comme tant d’espèces vivantes, alors qu’ils sont aussi indispensables au quotidien des sociétés que leur environnement naturel. Voilà ce que Nicolas Roméas, directeur de la revue Cassandre/Horchamp, en dit :
« Il ne s’agit pas seulement de préserver la planète en tant que milieu naturel, mais bien de savoir si cette planète pourra être peuplée d’humains, [...] capables d’élaborer des modalités de vie commune. [...] Lorsque nous parlons de culture, il [...] s’agit de la condition même de toute possibilité de vie politique ». [2]
Mener la lutte contre la disparition des espèces culturelles menacées en se donnant les conditions d’une diversification permanente de ces biotopes symboliques, voilà la bonne manière de stimuler la formation d’êtres capables de rêver, de concevoir et d’édifier l’avenir sans oublier le passé et ses mouvements d’émancipation souvent défaits. Les collectivités seront ainsi en capacité de faire des choix et de les éclairer en apprenant des autres, en remettant en question leurs savoirs, en pratiquant l’échange et le doute. Et là encore, l’héritage de 68 peut être apprécié dans toute sa richesse, avec son appel à la formation de nouveaux sujets collectifs s’émancipant dans la lutte, producteurs aussi de sens et de subjectivités nouvelles.
Pour cela, il faut rompre avec ce que Mark Fisher appelle le « réalisme capitaliste », qui naturalise les relations sociales actuelles et les idées que nous nous en faisons pour en interdire toute critique. En effet, le néolibéralisme n’a rien à voir avec la liberté individuelle, mais vise à refouler tout questionnement qui échappe à ses logiques propres, raison pour laquelle il s’efforce de « tourner la page de 68 ». Afin de lui résister, il convient tout au contraire de renouer avec la conscience de classe, ou plus simplement avec la perception que des classes existent. Il faut aussi nous efforcer de redécouvrir la « conscience psychédélique » des années 1965-75, qui misait sur l’extrême plasticité du temps et du réel. Enfin, il importe de développer ces nouveaux « incubateurs de conscience » que bâtissent sans le savoir les acteurs collectifs en luttant :
« Tout ce que j’ai évoqué jusqu’ici à propos de la conscience renvoie à son pouvoir transformateur. Une élévation de la conscience ne conduit pas seulement à la reconnaissance de faits déjà présents. En effet, lorsque des gens développent une conscience de groupe, une conscience de classe, ils ne perçoivent pas seulement de façon passive quelque chose qui est déjà là, mais ils se constituent en tant que groupe et, par-là, commencent déjà à changer ‘le monde’. Leur conscience est immédiatement transformatrice, et une conscience qui bouge devient aussi le moteur d’autres changements ». [3]
Ce combat pour élargir et redéployer les champs de la perception est le principal antidote contre le contrôle à distance d’individus de plus en plus isolés par l’anxiété :
« Nous sommes constamment pressés, agités. [...] Le spasme numérique des smartphones et la peur de manquer quelque chose en sont le versant post-hédonique. L’autre versant, c’est la crainte d’avoir oublié des obligations. Pensez à l’image stéréotypée du temps de la contre-culture psychédélique : le temps se dilate, il se ralentit à mesure que les urgences se dissipent, ouvrant sur un temps de lucidité, sur différentes formes de « voyages ». Quelle est donc la nature idéologique de ce cauchemar que nous vivons aujourd’hui [...] ? Celle d’une constante anxiété, dominée par les urgences. [...] Et votre vie entière devient une série d’urgences enchâssées les unes dans les autres ». [4]
Alors que les médias, la sphère éditoriale et différentes institutions commémorent cette année le 200e anniversaire de la naissance de Karl Marx, l’effondrement consommé des deux principales traditions (sociale-démocrate et stalinienne) qui se sont abusivement revendiquées de son héritage, mais aussi l’inaboutissement des mouvements antisystémiques des années 1968, marque en profondeur le cadre régressif de notre époque. Nous en sommes là, mais ces avancées d’un capitalisme déchaîné commencent à provoquer des réponses nouvelles, dont les grandes vagues d’occupation de l’espace public par des jeunes indignés, en Tunisie, en Egypte, aux Etats-Unis, en Espagne, en Grèce... Le cours des choses n’a pas été bouleversé, sans doute, mais les termes du débat ont commencé à changer, ouvrant la voie à une lente reconquête du terrain des idées par de nouveaux projets d’émancipation. Cela dépend largement de toi, de vous, que cette contre-offensive se poursuive et s’approfondisse.
Cette ouverture devrait t’inciter à te méfier comme de la peste de tout socialisme par en haut, qui veut faire le bien des gens à leur place. Louise Michel, grande figure de la Commune de Paris, disait des opprimé·e·s qu’ils et elles sont « le nombre immense qui ne connaît pas sa force ». Ce sont eux les véritables moteurs du socialisme par en bas. Et ce n’est pas un hasard si leur protagonisme indispensable a été thématisé par Hal Draper, l’un des ténors du Free speech movement de Berkeley, au milieu des années 60. [5]
Pour Marx, la transformation du monde ne pouvait être envisagée que comme « autochangement », et donc comme auto-émancipation, portée par les luttes sociales et par leurs effets sur la conscience collective. Les années 68 se sont inscrites dans cette perspective, comme les mouvements de la place Tahir, d’Occupy, des indignés, de Nuit debout. Car ce n’est que sur le terrain de l’auto-activité émancipatrice du plus grand nombre que la validité d’un programme écosocialiste, qu’une stratégie d’unification des luttes, pourront être éprouvées grandeur nature, dans leur dimension pratique-critique, que Marx a toujours considérée comme le seul test de la vérité et de la puissance des idées.
J’avais 14 ans en 1968, en un moment où l’adolescence conduisait à prendre parti sur le monde, sur la société, sur le travail, sur l’amour, sur le plaisir, sur la vie. Depuis, je me suis efforcé d’aller à la racine des choses, mais surtout de comprendre pour agir ensemble au quotidien. Je suis âgé de 63 ans, et rien ou presque ne s’est déroulé comme je l’aurais souhaité. Nous avons été provisoirement défaits, comme d’autres avant nous. Et pourtant, nos aspirations sont plus que jamais d’actualité. Ce n’était qu’un début, continuons le combat ! Je suis sûr que tu le reprendras à ta manière, collectivement bien sûr, en n’oubliant pas les expériences passées – ce n’est pas qu’une manie d’historien ! –, mais aussi en inventant des voies nouvelles en vue d’un projet plus ambitieux que ne fut jamais le nôtre.
Jean Batou
Présentation de l’éditeur
Ce petit ouvrage restitue le regard d’un jeune contestataire, devenu professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Lausanne, sur ces années 68 qui ont ébranlé le monde. Il brosse ici un portrait de groupe des protagonistes, au féminin comme au masculin, de ce grand basculement en Suisse, « dans le cerveau du monstre », pour reprendre la formule de Che Guevara.
L’auteur n’a pas renié les aspirations qui ont guidé son engagement, et dominé depuis le cours de sa vie, comme celui de tant d’autres. Il s’adresse aux jeunes de 2018 pour leur faire revivre les passions et les espoirs de sa génération. Il les invite à échapper à la nostalgie impuissante et à l’égo-grégarisme auxquels on voudrait les assigner. Renouer avec le fil de la révolte collective, de la critique radicale et de l’action impertinente des périodes de ruptures, n’est-ce pas une condition pour inventer plus librement l’avenir ?
Pourquoi ce livre ?
« J’avais 14 ans en 68, en un moment où l’adolescence poussait à prendre parti sur le monde, sur la société, sur le travail, sur l’amour, sur le plaisir, sur la vie. Je suis âgé de 63 ans, et rien ou presque ne s’est déroulé comme je l’aurais souhaité. Les soixante-huitards ont été provisoirement défaits, comme d’autres avant eux. Et pourtant, leurs aspirations sont plus que jamais d’actualité. »
Jean Batou
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