C’est bien connu, selon ses détracteurs, le moindre pet de Mélenchon suffit à empuantir l’atmosphère de la France, voire de notre planète. Au point que nous sommes un certain nombre à penser qu’une rubrique spécialement destinée à descendre Mélenchon a été créée dans bien des rédactions.
Dernière boule puante : son patrimoine ! Aucun détail n’échappe à nos détectives. Toutes les supputations sont permises. Rendez-vous compte, le prétendu défenseur des pauvres est richissime, sans même avoir jamais travaillé. Élu qu’il fut toute sa vie. Sa défense des gens modestes ne peut donc qu’être disqualifiée.
Ce faisant, ces contempteurs qui, souvent, ne voient que par Macron et/ou par le libéralisme économique, qui nient farouchement toute existence de la lutte des classes, raisonnent vis-à-vis de Mélenchon en termes de lutte des classes. Pour ceux-là, un homme supposément riche ne peut défendre les pauvres.
Ils sont incultes et/ou malhonnêtes. Hormis Proudhon, tous les grands penseurs situés à gauche, qu’ils se réclament du communisme, du socialisme ou de l’anarchisme sont issus de la bourgeoisie : Marx, Engels, Lénine, Jaurès, Blum, Bakounine,……
Mélenchon, lui, est issu d’un milieu modeste, mais effectivement, il est devenu un élu de la République très jeune et, parce qu’il a toujours vécu sobrement, mais pas en pingre, il a pu mettre de côté une partie des indemnités qu’il a perçues au titre de ses multiples mandats électifs. Il n’a touché ni plus ni moins que ses alter ego.
Évidemment, son côté fourmi n’a pas suffi à lui constituer le patrimoine qui est le sien aujourd’hui. Une donnée indépendante de sa volonté lui a donné un coup de pouce. Un peu à la manière de ce qu’il se passe pour le fameux petit propriétaire, héritier d’un petit terrain et/ou d’une petite maison sise à l’île de Ré, qui, de ce simple fait, se retrouve assujetti à l’impôt sur la fortune.
Au fil de ses pérégrinations géographiques et/ou en fonction des changements du périmètre de sa famille, Mélenchon a acheté puis vendu pour racheter ailleurs. Mais comme le marché de l’immobilier repose entièrement sur la spéculation financière, tous les acheteurs et vendeurs, qui n’ont pas d’intentions spéculatrices, sont bien obligés de passer sous ses fourches caudines. Sauf à ne pouvoir acheter une autre habitation.
À titre personnel, moi qui suis scandalisé par la politique foncière et du logement de nos gouvernements, à l’origine du mal logement de millions de Français, j’ai eu à connaître cette triste réalité. Je peux garantir que je n’ai jamais spéculé, mais tel est le système.
Le seul reproche qui pourrait être fait à Mélenchon, selon les critères d’aujourd’hui, réside dans le fait qu’en 1997, il ait acheté le local qui lui servait de permanence parlementaire.
Depuis 2015, cette possibilité n’existe plus, et encore. Puisqu’il est encore possible de faire acheter la permanence par une SCI créée par……. le parlementaire lui-même. https://www.francetvinfo.fr/politiq...
Une chose est certaine, le patrimoine de Mélenchon est le produit d’une longue vie sobre, loin de toute ostentation. Mélenchon n’a jamais exploité personne à son profit. Il n’a jamais spéculé ni essayé d’échapper à l’impôt par la fraude et/ou l’évasion fiscale.
Et en plus, il reconnaît qu’il est un privilégié. À travers la proposition de la France insoumise de mettre en place une Constituante en vue de créer une Constitution pour une 6ème République sociale et verte, il est tout à fait prêt à refonder totalement le statut des élus et à porter le fer contre la spéculation immobilière.
Mais surtout, avec la France insoumise, il propose de :
Imposer les revenus du capital comme ceux du travail par une assiette large et unifiée,
Rendre l’impôt sur les revenus plus progressif avec un barème à 14 tranches contre 5 aujourd’hui : tout le monde doit payer et chacun selon ses moyens réels,
Instaurer un revenu maximum autorisé : 100 % d’impôt pour la tranche au-dessus de 20 fois le revenu médian, soit 400 000 euros de revenus annuels (33 000 euros par mois),
Mettre fin au quotient conjugal, système patriarcal favorisant les inégalités salariales entre les femmes et les hommes,
Remplacer l’injuste quotient familial fiscal actuel par un crédit d’impôt par enfant,
Évaluer chacune des niches fiscales et supprimer les niches injustes, inefficaces socialement ou nuisibles écologiquement,
Refonder l’impôt sur les sociétés pour établir l’égalité devant l’impôt entre PME et grands groupes, instaurer un barème progressif et favoriser l’investissement plutôt que la distribution de dividendes,
Renforcer l’ISF,
Augmenter les droits de succession sur les gros patrimoines et créer un héritage maximum pour les fortunes les plus importantes (égal au patrimoine des 0,01 % les plus riches, soit 33 millions d’euros en 2012),
Réduire la TVA sur les produits de première nécessité, revenir sur les hausses récentes et réinstaurer une TVA grand luxe pour financer ces baisses.
Vous noterez, j’en suis convaincu, qu’un certain nombre de ces propositions le concernent directement, eu égard à la hauteur de son patrimoine.
LES DE LEÇONS DE MORALE
Les cris d’orfraie de ceux qui croient avoir trouvé le moyen d’affaiblir Mélenchon vont se retourner contre eux. Leurs leçons de morale, également.
Commençons par la numéro 1 au hit-parade des fortunes amassées par nos ministres. La ci-devant Muriel PÉNICAUD. Plus de 7,5 millions d’euros à son compteur, dont 5,9 millions d’euros sont constitués de produits financiers spéculatifs. Le reste étant constitué de maisons.
Il faut dire que la dame est experte en spéculation boursière. En une journée, le 19 février 2013, dès qu’a été annoncé par l’entreprise Danone un plan de 900 suppressions d’emploi, auquel elle a mis la main, le cours de son action a flambé à la Bourse. Le moment était donc idéal pour que Dame Pénicaud vende ses stock-options. Résultat, 1,13 million d’euros (soit l’équivalent du patrimoine de Mélenchon) gagnés en dormant, sur le dos des 900 prochains licenciés. Elle est pas belle la vie !
Je vais épargner le n° 2 dans l’échelle des ministres fortunés. Pour l’instant, au moins, Nicolas Hulot ne participe pas à la curée contre Mélenchon. Idem pour Françoise Nyssen.
Quant au patrimoine d’Agnès BUZYN, il est le résultat, pour partie, de « légers conflits d’intérêts » comme l’a joliment écrit « Le Canard enchaîné ». Songez qu’elle fut simultanément rémunérée par la puissance publique et par des laboratoires médicaux et pharmaceutiques privés, pour des tâches de même nature.
Je n’en dirai pas davantage, parce que, à ce jour, elle ne participe pas à la curée contre Mélenchon et la France insoumise.
Florence PARLY s’est piqué de donner une leçon de démocratie à Mélenchon. Je reconnais une grande expertise en la matière à notre ministre des Armées. Dans les innombrables conseils d’administration de grandes entreprises dans lesquels elle siège encore et où elle a siégé, la démocratie y est rayonnante. Elle y est même sonnante et trébuchante.
Si bien que la dame est à la tête d’un joli pactole. Le 5ème plus élevé dans le classement des fortunes ministérielles. Son passage à Air France et à la SNCF a été très remarqué. Non pour ses qualités de gestionnaire, mais pour sa faculté à s’octroyer des rémunérations pharamineuses, absolument indécentes, eu égard, de plus, aux difficultés financières des deux entreprises.
Mais soyez rassurés mes sœurs et mes frères. Tout cela a été possible dans le plus grand respect de la démocratie. Tandis que ce voyou de Mélenchon, lui, n’a aucun égard pour elle. Il s’enrichirait même, à son détriment.
J’en viens maintenant au Premier ministre, Édouard PHILIPPE. À propos de cet homme de droite, je vais me permettre une licence. Je vais le qualifier d’un adjectif qui normalement ne s’adresse qu’à une femme. Il est « accorte ». Rien à voir avec le pitbull Valls, qui se dit de gauche. Néanmoins, son côté sympathique ne doit pas masquer qu’il doit une partie de son patrimoine à ses activités de lobbyiste au service de l’industrie nucléaire. Le marché de l’uranium ne lui est pas étranger. Il est particulièrement juteux.
Je vais conclure avec Bruno LEMAIRE. Sa virulence à l’encontre de Mélenchon, sur son patrimoine, n’a d’égale que son impudence à propos du sien.
Toute honte bue, Lemaire s’est fendu, le 18 octobre dernier, d’une déclaration incendiaire contre Mélenchon, à la Chambre des députés. Il l’a fustigé sur l’énormité de son patrimoine. Pour donner plus de relief et plus d’authenticité à son attaque, il a même proposé de comparer son patrimoine à celui de Mélenchon. Signifiant par là, qu’évidemment il était beaucoup moins riche que JLM. https://www.lopinion.fr/video/clash...
Et patatras ! Voilà qu’à l’occasion de la publication des patrimoines de nos ministres, il apparaît que celui de Lemaire s’élève à 1,67 million d’euros, reléguant le patrimoine de Mélenchon (1,13 million) loin derrière le sien. L’écart est égal à 48 %.
Ajoutons que notre Bruno n’a pas perdu de temps. Songez qu’il n’est âgé que de 48 ans. Ajoutez à cela que, dès la fin de ses études, il n’a travaillé qu’au sein de cabinets ministériels ou même auprès de Jacques Chirac, président de la République, avant de se faire élire.
Bref, avec Lemaire nous tenons l’archétype du Tartuffe.
À l’aune des patrimoines de nos ministres, celui de Mélenchon n’arrive qu’en 12ème position. Mais mieux encore, il n’a pas à rougir de la manière dont il l’a constitué. Je n’en dirai pas autant des procédés utilisés par les Pénicaud, Buzyn, Parly, Philippe,……
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