Le Pen : les mensonges et impostures de l’extrême-droite !

vendredi 2 mars 2007.
 

Le Pen présentait ce week-end, à Lille, son programme électoral. Soucieux, sans doute, de ne pas laisser le terrain de la démagogie populiste à son rival Sarkozy, il a prétendu vouloir défendre « les petits, les obscurs, les sans-grade, travailleurs pauvres ou retraités ». S’il n’a pas cru utile, lui, de se revendiquer de Jaurés, il a dénoncé « un capitalisme prédateur », « cette mondialisation menée à marche forcée sous tous les gouvernements » et fait l’éloge de ceux qui « arrachèrent de haute lutte les droits essentiels du travailleur aux patrons de droit divin ». Aveuglé par son cynisme, il oublie de dire que les travailleurs du Nord, bien souvent immigrés ou fils d’immigrés, l’ensemble des travailleurs de ce pays, d’Allemagne, d’Europe ou d’autres pays ont conquis leurs droits en se battant non seulement contre le patronat mais aussi contre l’extrême-droite qui fut toujours du côté des classes dominantes. Le Pen appartient à cette famille politique de l’extrême-droite fasciste qui dénonçait les 40 heures à l’époque du Front populaire, avant de tomber dans les bras de Pétain et d’Hitler.

Le milliardaire au service des possédants

Et, dans les faits, son programme est sans ambiguïté : « la relance économique et le retour à la croissance par la suppression des contraintes qui pèsent sur les entreprises, particulièrement les PME. » Il se veut le candidat de la « libération du travail de l’étatisme, du fiscalisme et du réglementarisme », c’est-à-dire le libéralisme, sans retenue, de Sarkozy et du Medef. Ce défenseur du peuple n’a pas un mot pour les salaires, contre les licenciements, pour les droits des travailleurs. Sa réponse au chômage, c’est la fin de « l’étatisme et du réglementarisme », c’est-à-dire la liberté de licencier. Pour le pouvoir d’achat, tout comme Sarkozy, il faut travailler plus... La retraite, il la veut à 65 ans, au plus tôt, avec la possibilité de travailler bien au-delà... Pour l’Education nationale, il vante « les mérites de la sélection », veut « la suppression de 20 000 personnels administratifs et techniques ».

Flatter la peur et la haine

Tout ce qu’il a à vendre aux classes populaires, c’est la démagogie xénophobe et raciste comme exutoire à la révolte et au désespoir, le poison de la division, du nationalisme. La solution à tous les maux serait « l’arrêt de l’immigration avec l’application du principe de préférence nationale » ! Ce mythe stupide et démagogique n’a qu’un but : dresser une partie des classes populaires contre une autre, dévoyer la révolte contre les plus faibles, les plus démunis. Si une telle politique devait être réellement mise en oeuvre, cette folle démagogie signifierait transformer le pays en prison pour ses propres citoyens. Ce serait un régime policier, tourné contre ceux-là même que Le Pen prétend protéger, une régression aux conséquences dramatiques. La réponse aux ravages de la mondialisation financière n’est pas dans un repli sur soi qui non seulement ne protégerait les travailleurs de rien mais au contraire se retournerait contre eux.

Droits sociaux et démocratie

C’est ensemble, par-delà les vieilles frontières héritées du passé, au mépris de ceux qui voudraient les diviser au nom « de la préférence nationale » que les travailleurs français, allemands, anglais ou espagnols pourront refuser d’être sacrifiés au nom des intérêts des actionnaires d’Airbus et d’EADS. La réponse au capitalisme prédateur et aux menaces de l’extrême-droite, c’est la lutte pour les salaires, l’interdiction des licenciements, la défense des services publics, c’est-à-dire la remise en cause du pouvoir des milliardaires, de leur mainmise sur l’économie pour imposer le partage des richesses.

Le 26/02/07


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message