Convention nationale de PRS Interview de Rudolf Prevatil (socialiste tchèque)

samedi 15 avril 2006.
 

Pourquoi était-ce important pour vous d’être présent à cette convention ?

On a des contacts depuis de nombreuses années avec un camarade franco-tchèque de l’Isère, Karel Kostal, membre du parti social-démocrate tchèque et, en France, militant PRS, socialiste et syndicaliste. Nous faisions partie d’un petit groupe de réflexion regroupant des universitaires, des intellectuels, et il nous a dit que nous pouvions être intéressés par l’expérience française.

En octobre 2004, nous avons organisé une grande conférence sur le thème « Etat social et capitalisme », dans le contexte tchèque. A ce moment là, on se demandait si la sociale-démacratie tchèque - qu’on ne peut pas simplement mettre en parallèle avec la situation française - pouvait se donner l’Etat social. Depuis les années 90, beaucoup de gens ont discuté sur ce sujet, des communistes, des intellectuels socialistes, des petits groupes gauchistes... On a beaucoup travaillé et créé un véritable réseau actif, dont notre groupe est un maillon. René Revol est venu en octobre 2004 pour participer à notre conférence. Il en a publié un compte-rendu dans votre revue (voir « Pour la République Sociale » n°3, pp89-95). Des membres de notre réseau sont aussi venus en France, en Isère, à Montpellier. Ça se développe, lentement mais sûrement ! Aujourd’hui, c’est une étape qui se joue.

Qu’est ce que la « république sociale » représente en république Tchèque ?

Maintenant je pense pouvoir donner une analyse assez précise. Pour vous c’est un vaste horizon politique, très profondément ancré dans l’histoire. Chez nous, cette sorte d’ancrage n’existe pas tout à fait. Par exemple, notre républicanisme date de 1918. L’influence de la révolution française est très forte, surtout pour la renaissance nationale, mais ça n’a pris la forme politique comme chez vous que graduellement. Alors, à mon avis, on ne peut pas utiliser le même programme dans la même fonction. Mais nous avons les mêmes valeurs essentielles, l’idée de l’égalité, de la liberté, l’analyse de la crise à la fois politique et sociale. Nous avons la même méthodologie, comprendre le processus, en faire l’analyse et rester ouvert. En cela, c’est une grande inspiration pour nous. Vous le faites maintenant en pratique, mais je crois qu’à la fin, quand nous aurons un mouvement de masse - parce que nous ne l’avons pas encore - il faudra réfléchir, voir si ce vaste horizon ne sera pas totalement différent ou opposé à votre texte. Il sera probablement autrement. Chez nous, nous avons encore du travail à faire. Vous êtes vraiment, pour nous, le mouvement le plus dynamique et profond qu’on peut trouver dans la gauche européenne. Nous sommes pour le moment capable de penser dans ce cadre-ci, sachant qu’il y a un contexte global.


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