Jeudi soir dernier a été ouverte la page d’accueil de signatures pour ceux qui veulent entrer dans ce réseau citoyen. Dans la minute qui a suivi, la page Internet a immédiatement explosé sous le poids des entrants et il a fallu attendre plusieurs heures pour que le contact puisse être établi. Mais dès le lendemain matin, les signatures arrivaient à jet continu. À l’heure à laquelle j’écris nous en avons recueilli plus de 22 000. De plus, 700 personnes ont proposé leur aide dans les domaines les plus divers. Je crois bien que nous avons d’abord besoin d’aide venant de gens qui aient la qualification pour… organiser cette aide. Dans les prochaines heures sera publiée d’abord une contribution d’intellectuels, puis ce seront des responsables politiques et enfin des syndicalistes. Pour parvenir à formaliser de cette façon les publications et leur donner ainsi toute leur portée il y a un important travail de tri à faire comme chacun le devine. Mais il est essentiel que la collecte des signatures continue. J’ai donc bien besoin que vous soyez nombreux à relayer l’initiative pour qu’elle puisse être très vite opérationnelle, c’est-à-dire assez nombreuse pour être significative et pouvoir prendre des initiatives.
Deux étapes cruciales devront être franchies. La première consistera à constituer un comité d’initiatives qui prendra en charge l’impulsion des étapes suivantes de la vie du « mouvement ». La seconde, ce sera la mise en place d’un site interactif pour accueillir une vie aussi horizontale et coopérative que possible. Ce sont deux moments délicats et je ne dis pas que je suis certain de les voir franchis d’un bond. Comme j’ai déjà eu l’occasion de l’exposer ici même, une autre difficulté vient du fait que je suis à la fois l’initiateur de la démarche et celui qui doit en transmettre le contrôle aussi vite que possible. Pour moi, l’idée essentielle est que le « mouvement pour la sixième République » n’est pas un parti ni quelque chose qui y ressemble. Il s’agit d’un courant d’opinion aussi large que possible puisant sa motivation aux sources les plus diverses. Une autre difficulté vient de là, d’ailleurs.
On ne peut imaginer de proposer une Constitution clé en main au moment où l’on propose sa rédaction par le peuple lui-même. Cependant, j’ai bien compris que si l’on en reste au simple énoncé de l’objectif, c’est-à-dire la convocation d’une assemblée constituante pour écrire une nouvelle Constitution, beaucoup de personnes pourraient comprendre qu’il s’agit seulement d’une construction institutionnelle. Le contenu démocratique, social, écologique ne se voit pas dans le seul mot « sixième République ». J’ai donc pensé que je pouvais aider à encourager et à rassurer sur ce point en faisant de ce thème l’objet de mon discours à la Fête de l’Humanité samedi dernier. J’admets qu’il est un peu long, mais je n’ai su faire mieux. Ceux qui donc s’inquièteraient en pensant que le changement de Constitution est « un thème abstrait » seront peut-être rassurés en m’écoutant. Je n’ai pas parlé pour autre chose et c’est en faisant comme si tous mes auditeurs ce jour-là étaient de ce point de vue que j’ai argumenté. C’est pourquoi je renvoie à mon propos plutôt que d’en faire aujourd’hui un résumé.
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