Financement Sarkozy des présidentielles 2007 : Enorme affaire d’Etat en vue

samedi 15 mars 2014.
 

A) Placé sur écoute, Nicolas Sarkozy menacé par une nouvelle affaire (Le Monde)

L’affaire est sans précédent. Un ex-président de la République et deux de ses anciens ministres de l’intérieur placés sur écoutes téléphoniques. Gilbert Azibert, l’un des plus hauts magistrats français, suspecté de renseigner discrètement Nicolas Sarkozy sur l’affaire Bettencourt, en échange d’une sinécure à Monaco. La Cour de cassation, plus haute juridiction de l’ordre judiciaire, accusée d’être sous influence, ses principaux membres susceptibles d’être interrogés par les policiers. Tous les ingrédients d’un scandale d’Etat sont réunis.

Sarkozy placé sur écoute

Le point de départ de l’affaire remonte au 19 avril 2013, lorsqu’une information judiciaire pour « corruption » est ouverte à Paris. Confiée aux juges Serge Tournaire et René Grouman, elle vise un éventuel soutien financier de la Libye à la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy, en 2007. Discrètement, les magistrats prennent une décision forte : ils mettent l’ancien président sur écoute, ainsi que deux de ses anciens ministres de l’intérieur, Claude Guéant et Brice Hortefeux.

En décembre 2013, plusieurs conversations enregistrées entre M. Hortefeux et l’ancien patron de la police judiciaire de Paris, Christian Flaesch, fuitent dans Le Monde. Elles révèlent une proximité gênante entre l’homme politique et l’enquêteur, entraînant la mise à l’écart du policier.

L’épisode inquiète les sarkozystes. M. Sarkozy lui-même devient laconique sur son téléphone « officiel ». Les juges s’interrogent, et finissent par découvrir que l’ex-chef de l’Etat dispose d’un second portable, enregistré sous un nom fictif. A son tour, cet appareil est placé sous surveillance. Les écoutes révèlent des échanges avec un autre téléphone mobile acquis avec une identité d’emprunt : il s’agit du portable acheté par Me Herzog pour échanger en toute confidentialité avec son client.

Un magistrat renseignait le camp Sarkozy

Un épisode crucial se joue au même moment à la Cour de cassation. Le 11 mars, la haute juridiction doit dire si la saisie des agendas privés et officiels de M. Sarkozy, au cours de l’enquête Bettencourt, était licite ou non. Or, ces agendas sont décisifs dans l’affaire Tapie/Lyonnais, dans la mesure où ils révèlent sa proximité avec Bernard Tapie. Si la saisie initiale de ses agendas devait être invalidée, c’est tout un pan de la procédure qui s’écroulerait. D’où le pourvoi déposé en septembre 2013 par Me Herzog auprès de la Cour de cassation.

Or, les conversations téléphoniques entre M. Sarkozy et son avocat, Me Herzog, retranscrites par les enquêteurs, montrent que les deux hommes sont très bien renseignés sur la procédure en cours. Et pour cause. Gilbert Azibert, avocat général près la Cour de cassation, affecté à une chambre civile, est un vieux routier de la droite judiciaire. Nicolas Sarkozy l’a reçu au moins une fois, lorsqu’il s’est agi de le nommer, en 2008, secrétaire général de la Chancellerie. Et Thierry Herzog le connaît depuis longtemps. M. Azibert, qui a accès au service intranet de la haute juridiction, renseigne le camp sarkozyste sur l’évolution des tendances au sein de la Cour de cassation, les écoutes en font foi.

Des renseignements en échange... d’une sinécure

Me Herzog s’en ouvre au téléphone auprès de M. Sarkozy. Et lui confie au passage que M. Azibert serait ravi de bénéficier d’un coup de pouce professionnel. En effet, proche de la retraite, celui-ci postule pour un poste de conseiller d’Etat à Monaco. Il aimerait bien, aurait-il glissé à l’avocat, que l’ex-chef de l’Etat, doté d’un fort pouvoir d’influence, intervienne en sa faveur.

Informés de ces conversations en février, les juges rédigent une ordonnance de soit-communiqué adressée au tout nouveau parquet national financier (PNF). Celui-ci, le 26 février, ouvre une information judiciaire pour « violation du secret de l’instruction » et « trafic d’influence ». Deux juges, Patricia Simon et Claire Thépaut, sont saisis. La première incrimination signifie que les magistrats souhaitent savoir si et comment M. Sarkozy a eu vent des écoutes téléphoniques le visant. La seconde, plus embarrassante, s’il a vraiment favorisé la carrière de M. Azibert.

Or, les magistrats s’interrogent sur une drôle de coïncidence. M. Sarkozy passe la dernière semaine de ses vacances de février en famille, à Monaco, à l’hôtel de Paris, où il suit une cure thermale. Il y est rejoint durant la semaine par son avocat, Me Herzog, niçois d’adoption. Les juges suspectent les deux hommes d’avoir à cette occasion pu solliciter les autorités monégasques afin de récompenser M. Azibert – ce que conteste vivement Me Herzog.

Spectaculaires perquisitions à la Cour de cassation

Mardi 4 mars, comme l’a révélé L’Express, les magistrats passent à l’offensive. Une spectaculaire série de perquisitions est menée. Plusieurs juges sont mobilisés, dont Serge Tournaire et Guillaume Daïeff, qui enquêtent en parallèle sur l’affaire Tapie. Les policiers débarquent aux domiciles de MM. Azibert et Herzog, mais aussi dans leurs bureaux, notamment celui du magistrat à la Cour de cassation. Ils saisissent chez Me Herzog ses deux téléphones portables, trois courriels, des billets d’avion pour Nice... Ils examinent aussi ses échanges de courriers avec M. Sarkozy. Vendredi 7 mars, le magistrat indique sobrement : « Je ne sais pas de quoi il retourne. J’attends. »

A la Cour de cassation, c’est l’effervescence. Plusieurs hauts magistrats pourraient être entendus par les enquêteurs de l’office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales, qui examinent depuis le 4 mars les éléments saisis lors des perquisitions. L’affaire ne fait que débuter.

Gérard Davet et Fabrice Lhomme

B) Libye : Nicolas Sarkozy sur écoutes en 2013 ? (Les Echos)

Une nouvelle affaire pour Nicolas Sarkozy ? Selon «  Le Monde  » , l’ancien chef de l’Etat ainsi que deux de ses ministres de l’Intérieur, Claude Guéant et Brice Hortefeux, auraient été placés sur écoutes téléphoniques après la décision des juges Serge Tournaire et René Grouman. Ces derniers l’ont prise après qu’une information judiciaire pour « corruption » a été ouverte à Paris en avril 2013, révèle le quotidien du soir sur son site Internet ce vendredi matin. Cette information vise «  un éventuel soutien financier de la Libye à la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy, en 2007  ». «  Un second portable, enregistré sous un nom fictif  »

Grâce à ces écoutes, les enquêteurs auraient découvert que Nicolas Sarkozy disposait d’un «  second portable, enregistré sous un nom fictif  », qui lui aurait permis d’échanger avec un «  autre téléphone mobile acquis avec une identité d’emprunt  », celui de son avocat Thierry Herzog. Les conversations entre les deux hommes auraient montré, selon «  Le Monde  » qu’ils étaient très bien informés sur la procédure en cours à la Cour de cassation. Car à l’époque, au sein de la haute juridiction se jouait en effet, rappelle «  Le Monde  », «  un épisode crucial  » : elle devait «  dire si la saisie des agendas privés et officiels de Nicolas Sarkozy, au cours de l’enquête Bettencourt, était licite ou non  ». Or ces agendas sont aussi «  décisifs dans l’affaire Tapie/Lyonnais  ».

Les écoutes montreraient que c’est l’un des plus hauts magistrats français, Gilbert Azibert, avocat général près la Cour de cassation, qui renseignait les deux hommes. Dans le même temps, l’avocat de Nicolas Sarkozy lui confie que «  Gilbert Azibert serait ravi de bénéficier d’un coup de pouce professionnel  », en étant nommé à Monaco, révèle le quotidien. « Violation du secret de l’instruction » et « trafic d’influence »

Informé par les juges de ces conversations, le tout nouveau parquet national financier aurait ainsi, le 26 février 2014, «  ouvert une information judiciaire pour « violation du secret de l’instruction » et « trafic d’influence »  ». Deux juges, Patricia Simon et Claire Thépaut, auraient alors été saisis pour «  savoir si et comment Nicolas Sarkozy a eu vent des écoutes téléphoniques le visant  » et «  s’il a vraiment favorisé la carrière de Gilbert Azibert  », lance «  Le Monde  ».

C’est dans ce cadre-là que le 4 mars, comme l’a révélé «  L’Express  », une série de perquisitions a été menée par plusieurs juges, dont Serge Tournaire et Guillaume Daïeff, qui enquêtent aussi sur l’affaire Tapie. Ces perquisitions concernaient les bureaux et domiciles de Gilbert Azibert et de l’avocat de Nicolas Sarkozy, Thierry Herzog.

Une affaire écrit «  Le Monde  » qui «  ne fait que débuter  ».


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