Les syndicats, front commun face au Front national

mardi 17 décembre 2013.
 

L’intersyndicale CGT, FSU, Solidaires, Unef, UNL, Fidl a lancé une campagne commune de lutte contre l’extrême droite. Le 29 janvier prochain, un grand meeting rassemblant les responsables des organisations aura lieu à Montreuil.

Parce que la haine et le repli sur soi naissent de la désespérance sociale, les formations progressistes, syndicats de salariés et organisations de jeunesse s’unissent pour combattre l’extrême droite.

Lancé en septembre dernier, à l’initiative de la FSU, l’appel au rassemblement a été entendu. Mercredi, dans un communiqué commun titré «  Unitaires contre l’extrême droite, ses idées, ses pratiques  », la CGT, FSU, Solidaires, l’Unef, l’UNL et la Fidl ont lancé une campagne «  de longue durée  » contre «  la banalisation d’un parti, le Front national, dont l’histoire, les idées et les pratiques n’en demeurent pas moins antirépublicaines, xénophobes et sexistes  ». Une campagne sur le fond dont le coup d’envoi est fixé au 29 janvier prochain autour d’une journée de travail «  sous forme d’ateliers (et qui) se conclura par un grand meeting à Montreuil  », dans les locaux de la CGT. Au-delà des mots, c’est projet contre projet que l’intersyndicale compte combattre l’obscurantisme. «  Nous ne pensons pas une seconde que les Français soient devenus racistes ou xénophobes. Mais nous condamnons l’utilisation que l’extrême droite fait de la crise économique et sociale que nous traversons pour diffuser ses idées  », précise Bernadette Groison, secrétaire générale de la FSU.

Pour lutter contre l’extrême droite

Et pour lutter contre «  la montée des idées et de l’influence de l’extrême droite, et particulièrement du Front national  », qui «  impacte le monde du travail et par conséquent le mouvement syndical  », l’intersyndicale a décidé «  d’initier un travail en commun afin d’unir ses forces pour construire un argumentaire utilisable par tous les militants sur l’ensemble des territoires, sur les différentes question sociales en jeu  », précise le communiqué. «  Le projet de société que porte l’extrême droite va non seulement à l’encontre des salariés, mais ne constitue en aucun cas une réponse à la crise que nous traversons  », insiste Bernadette Groison. Et, pour la secrétaire générale de la FSU, «  l’idée de la journée du 29 janvier est bien de déconstruire point par point le programme du Front national et d’y opposer des alternatives dans les entreprise, les lycées, les universités  »… William Martinet est vice-président de l’Unef et, pour lui, les organisation de jeunesse ont toute leur place dans ce mouvement contre un Front national qui se fait «  porte-parole de la question sociale là où l’action et les luttes collectives permettront de sortir de la crise  », explique-t-il. Car si, «  de plus en plus, l’extrême droite tente de pénétrer les campus universitaires, il est important de montrer l’existence d’un front progressiste, de salariés et d’étudiants unis pour lutter contre le Front national  », précise William Martinet qui voit dans la création de cette intersyndicale le moyen, aussi, de doter la jeunesse d’un argumentaire de fond.

Si, pour l’heure, seuls trois syndicats de salariés ont répondu présent, «  les portes sont grandes ouvertes aux autres confédérations  », explique Bernadette Groison, qui porte le souhait de voir s’élargir l’arc syndical autour d’une bataille où «  le syndicalisme dans son ensemble peut se rassembler  ».

La journée du 29 janvier sera donc un temps fort, mais surtout, le point de départ d’une «  campagne de longue durée, marquée par des initiatives plus larges, communes, dans les entreprises, les administrations, les services publics, les localités et les départements  ». Une initiative dont les organisations syndicales sont peut coutumières mais qui prouve, une fois encore, que dans l’unité, les forces progressistes sont capables 
de lutter contre le pire.

Une action qui prolonge l’appel de 2011 Le 17 mars 2011, la CGT, la CFDT, FSU, Solidaires et l’Unsa lançaient un appel commun  : «  La préférence nationale n’est pas compatible avec le syndicalisme  », visant à condamner «  l’utilisation de la situation sociale pour promouvoir certaines thèses dans le débat public comme le fait le Front national  ». À l’époque, l’intersyndicale pointait une «  grave  » situation sociale, avec «  5 millions de demandeurs d’emploi, 8 millions de Français vivant sous le seuil de pauvreté, l’accroissement de la pauvreté et des conditions de travail dégradées  ». Déterminés à «  empêcher l’instrumentalisation du syndicalisme par le Front national  », les syndicats combattaient alors «  la thèse de la préférence nationale, antinomique avec les valeurs fondamentales du syndicalisme  ». Dans la droite ligne de l’appel de 2011, la CGT, FSU et Solidaires, appuyées par trois organisations de jeunesse, repartent aujourd’hui au combat. La CDFT et l’Unsa, signataires de l’appel de 2011, n’ont pour l’instant pas répondu à celui de 2014.

Marion d’Allard


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message