Elections professionnelles Fonction publique d’Etat Le gouvernement fait tout pour brouiller les résultats

vendredi 18 novembre 2011.
 

Les élections professionnelles 2011 dans la fonction publique d’Etat ont été marquées par la volonté du gouvernement :

- d’en fausser la portée en rendant souvent difficile le vote (par exemple 20% de participation au vote en moins dans l’Education Nationale suite à un vote électronique, véritable course d’obstacle à rebondissement pour l’électeur)

- d’en fausser l’analyse des résultats. Le ministère du Travail a communiqué auprès des médias, sur la base de prétendus résultats partiels, faisant valoir une "poussée des syndicats réformistes" au détriment de la CGT en particulier, ainsi que de FSU et Solidaires. De nombreux journalistes ont repris et démultiplié ces "informations" qui s’avèrent fausses au vu des résultats encore incomplets.

De plus, le fait que France Telecom et Justice votent plus tard permet difficilement d’effectuer une comparaison avec les résultats de 2008 : FSU (20,6%), FO (15,4%, CGT (15,2%), UNSA (14,6%), CFDT (11,3%), Solidaires (9,1%).

Dans l’immédiat, en tenant compte du vote dans 12 ministères et administrations (Affaires étrangères, Affaires sociales, Agriculture, Culture, Défense, Ecologie, Economie, Enseignement supérieur, Education nationale, Intérieur, Services du 1er ministre, Poste) le pourcentage de chaque syndicat en 2011 est le suivant :

FSU 17,1%

FO 16,7%

CGT 15%

CFDT 14,6%

UNSA 13,8%

Solidaires 8,1%

CGC 8,1%

CFTC 3,8%

Elections professionnelles Fonction publique hospitalière Progression de la CGT

Elections professionnelles 2011 à La Poste (résultats depuis 1974, commentaires CGT, SUD)

3) Élections à la Fonction publique d’État : la FSU confirme sa première place ! (Communiqué FSU)

Les élections professionnelles dans la Fonction publique étaient un rendez-vous social majeur. Le vote direct des personnels aux comités techniques pour établir la représentativité des organisations syndicales, un élément fondamental du paysage syndical.

La FSU reste la première organisation de la Fonction publique d’Etat !

Pour autant, des dysfonctionnements graves sont apparus au cours de ces élections ne permettant pas à tous les personnels d’être représentés normalement. C’est particulièrement le cas à l’Education Nationale où des dizaines de milliers de personnels ont été empêchés de voter. Au total c’est une baisse de plus de 20 points de participation. La FSU attend les explications du Ministre de l’Education Nationale sur cette situation et demande une commission d’enquête. Par ailleurs, les élections ont dû être reportées à la Justice. Cela reste inacceptable.

Mais les personnels ont exprimé leur volonté de déjouer tous les pièges du gouvernement. Aujourd’hui, la FSU confirme largement sa place de première organisation syndicale à l’Education Nationale et à l’Agriculture et elle progresse dans les autres ministères où elle a présenté des listes. Elle reste ainsi une force essentielle dans la Fonction publique pour représenter les personnels à tous les niveaux et porter leurs exigences.

Le contexte de crise économique et sociale pèse essentiellement sur les salariés. Le gouvernement remet en cause la Fonction Publique, dégradant chaque jour un peu plus la qualité des services aux publics et les conditions de travail des agents. Dans ce contexte, la FSU est déterminée à poursuivre avec tous les personnels dans la voie d’un syndicalisme unitaire d’action et de propositions pour donner un avenir à la Fonction Publique, à ses personnels et pour construire un avenir plus démocratique !

Pour finir, la FSU accroît sa représentativité dans la Fonction Publique d’Etat :

Dans l’Education Nationale, elle confirme sa place de première Fédération Syndicale avec une avance conséquente (plus du double de voix) par rapport à la seconde organisation syndicale. Elle totalise 7 sièges.

Au ministère du Travail et de l’Emploi, la FSU progresse de 3,79 points et obtient 2 sièges.

Au ministère de l’agriculture, la FSU est la première organisation avec 30.8% de voix, elle obtient donc 5 sièges.

A l’écologie ( MEDDTL), la FSU rentre à nouveau au ministère et elle acquiert 1 siège.

Tout comme à la Caisse Des Dépôts et des Consignations où la FSU obtient un siège.

Enfin, la FSU rentre au Comité Interministériel (santé-jeunesse, vie associative, solidarités, cohésion sociale, ville et sports) en obtenant un siège.

2) La CGT en hausse dans la Fonction Publique ! (communiqué CGT)

Les résultats partiels de représentativité dans la Fonction publique de l’Etat et Hospitalière issus des scrutins du 20 octobre, qui viennent s’ajouter à ceux de la Fonction Publique Territoriale de 2008, confirment la CGT comme première organisation sur l’ensemble des trois versants de la Fonction publique (4,5 millions d’agents titulaires et non titulaires), avec une tendance en progression de son audience.

D’ores et déjà, à partir de la remontée de plus de 80 % des résultats, une progression de la CGT se dessine : la totalité des résultats en précisera la hauteur.

Elle progresse fortement au ministère des Finances et dans la Fonction Publique Hospitalière, ainsi que dans une moindre mesure dans l’Education Nationale et dans nombre de ministères et administrations nationales ou déconcentrées.

Elle maintient son influence au ministère de la Défense et malgré un tassement elle reste très largement première organisation à la Poste.

A de multiples reprises, la CGT et nombre de ses organisations ont alerté les pouvoirs publics sur de graves dysfonctionnements dans l’organisation de ce scrutin (lire notre précédent communiqué).

La participation des agents, si elle reste globalement forte, s’en est ressentie, notamment dans l’Education nationale, où les conditions dans lesquelles le vote exclusivement électronique a été organisé, ont entraîné une chute de 25 % des votants.

Quoique puisse en dire le Gouvernement, ces résultats confirment que les agents n’adhèrent pas aux différentes réformes en cours. Ils pourront compter à l’avenir sur une CGT renforcée par cette confiance renouvelée pour qu’elle agisse avec eux pour la satisfaction de leurs revendications.

Montreuil, le 24 octobre 2011

1) Un scrutin sur fond de casse généralisée

Près de 3 millions d’agents de la fonction publique hospitalière et de l’État sont appelés à voter aujourd’hui 20 octobre 2011. Ces élections professionnelles détermineront la représentativité des syndicats dans un secteur en plein malaise. « Ce sont des élections hors normes. » Pour Bernard Thibault comme pour l’ensemble des dirigeants des organisations syndicales, les élections d’aujourd’hui constituent un enjeu considérable. Par le nombre de votants potentiels, environ 3 millions d’agents titulaires ou non titulaires de la fonction publique hospitalière et de l’État, et aussi parce qu’elles vont désormais compter dans la représentativité des différentes forces syndicales. Comme le numéro un de la CGT, François Chérèque pour la CFDT, Jean-Claude Mailly pour FO, Luc Berille de l’Unsa et Bernadette Groison pour la FSU ont sillonné la France pour mobiliser les salariés des hôpitaux, des établissements d’enseignement et des administrations. « Il y aura un message social, syndical qui sera livré à l’ensemble du pays. C’est une boussole sociale. Cela justifie une implication de haut niveau des dirigeants », explique Bernard Thibault.

DÉBAT SUR LE BUDGET 2012 : NOUVELLE SAIGNÉE ANNONCÉE

La concordance entre la date de ce scrutin et l’ouverture du débat sur le budget 2012 à l’Assemblée nationale avive ces enjeux. Les députés UMP s’apprêtent à faire adopter un budget de l’État en recul qui annonce la suppression de 30 400 nouveaux postes de fonctionnaires. Une saignée considérable pour des services publics déjà fortement malmenés par cinq années de RGPP. « Il n’y a pas de réforme de l’État réussie si elle ne débouche pas sur une amélioration de la situation matérielle et morale des fonctionnaires, de leur rémunération, de leurs conditions de travail », avait annoncé Nicolas Sarkozy à Nantes en 2007 en lançant « sa » réforme. Cinq ans après, la dégradation des conditions de travail est considérable et le malaise extrêmement profond dans toute la fonction publique. Jusqu’à des drames d’une violence inaccoutumée.

LE MALAISE PROFOND DES PERSONNELS ET DES USAGERS

Selon une enquête de la CFDT publiée en mars dernier auprès de 6 768 cadres des trois fonctions publiques, 90 % éprouvent « un sentiment de dégradation pour eux-mêmes et les usagers ». Dans tous les secteurs, les « réformes » engagées par le gouvernement attaquent fortement les services et provoquent la colère des personnels. Dans les administrations territoriales de l’État, selon une étude de l’Unsa, 53 % des agents envisagent de changer d’emploi du fait de leurs nouvelles conditions de travail. Dans l’éducation nationale, selon l’enquête annuelle de l’institut CSA pour le Snes-FSU, 68 % seulement des enseignants du second degré se disent satisfaits de leur métier. Ils étaient 85 % en 1998. « Les soignants vivent dans la souffrance de ne pas faire un travail de qualité, de ne plus avoir le temps de communiquer avec les patients. Les hôpitaux publics sont sommés de soigner leur équilibre budgétaire plutôt que les malades », dénonce Rose- May Rousseau, secrétaire générale de la CGT de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris. « Je souhaite une fonction publique moins nombreuse mais des fonctionnaires mieux payés », avait prétendu le président de la République il y a cinq ans à Nantes. Mais, depuis, aucun syndicat de fonctionnaires n’a signé d’accord salarial. Selon l’Insee, la perte du pouvoir d’achat du point d’indice est de plus de 10 % depuis le 1er janvier 2000. Et en 2012 comme en 2011, malgré l’inflation, le point d’indice est gelé. Parallèlement, la précarité explose : la fonction publique faisait travailler près de 900 000 non-titulaires en 2009, une augmentation de 25 % depuis 1998. Ils représentent aujourd’hui près de 17 % des emplois. Une fonction publique profondément attaquée dans ses missions mêmes, des salariés en souffrance, un malaise profond des personnels et des usagers, la politique du gouvernement fait l’unanimité des organisations syndicales contre elle. Un vote massif et clairement combatif des salariés aujourd’hui serait plus qu’un avertissement pour Nicolas Sarkozy.

LA CGT ALERTE SUR LES « ANOMALIES DU SCRUTIN »

Il n’y a pas que le vote électronique dans l’éducation nationale qui pose problème. « Force est de constater que les pouvoirs publics n’ont pas mis les moyens nécessaires pour permettre à l’ensemble des agents concernés d’exercer pleinement leur droit de vote », s’alarmait, hier soir, la CGT. Selon la centrale de Montreuil, « pour des dizaines de milliers d’agents, l’exercice du droit de vote s’avère une véritable course d’obstacles ». Ainsi, au ministère de la Justice, les élections sont purement et simplement reportées. Dans la fonction hospitalière, la CGT estime à 120 000, 10 % du total, le nombre d’agents qui auront des diffi cultés pour voter. Elle « condamne avec force le manque de moyens mis à disposition à tous les niveaux pour l’organisation de ces élections ». Les accords de Bercy sont une avancée pour la démocratie sociale mais le gouvernement ne semble pas vouloir jouer le jeu jusqu’au bout.

OLIVIER MAYER


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message