Porto Rico : Obama Go Home ! (article national PG)

lundi 20 juin 2011.
 

Ce mardi 14 juin 2011, le Président Obama faisait une visite éclair à Porto Rico. Une visite houleuse, c’est le moins qu’on puisse dire.

Porto Rico a le statut d’"Etat libre associé" aux USA depuis 1952. Ce statut signifie en fait que les portoricain-e-s se trouvent sous domination étatsunienne mais qu’ils-elles ne peuvent pas exercer les même droits citoyens que les étatsuniens. L’ONU a dénoncé cet état de fait à plusieurs reprises. Son le comité de la décolonisation demande d’ailleurs depuis 2007 aux Etats-Unis d’ « engager un processus permettant au peuple portoricain de disposer de son droit à l’auto-détermination à l’indépendance."

Les médias internationaux ont beaucoup parlé de cette visite "historique". Il faut dire que cela faisait 50 ans qu’un président étatsunien ne foulait pas le sol portoricain ! Mais il n’y avait pas que des panneaux de bienvenue pour accueillir Obama.

Dans les quartiers populaires de San Juan, une grande marche de protestation réunissait plus d’un millier de personnes. On brandissait fièrement le drapeau portoricain et des banderoles où l’on pouvait lire "Obama Go Home !" ou encore "liberté pour les prisonniers politiques qui croupissent dans les geôles impérialistes !"

Pour beaucoup, si Obama est là, c’est avant tout parce que beaucoup de portoricains résident aux USA et peuvent donc voter aux présidentielles, contrairement à celles et ceux qui résident à Porto Rico. Son intention affichée de soutenir la tenue d’un référendum sur le statut de l’île a d’autant moins convaincu que les promesses non tenues sont nombreuses. La dernière fois qu’il est venu, c’était pour la campagne présidentielle de 2008.Depuis, il n’a rien fait pour l’île et ses citoyen-ne-s. La fermeture de Guantánamo, est toujours ineffective. Le retrait des troupes d’Iraq et d’Afghanistan qui concerne de nombreux portoricains l’est tout autant.

Rien non plus en ce qui concerne la demande de libération d’Oscar López Ribera, leader indépendantiste, prisonnier depuis 1981 pour "conspiration". ICelui-ci est en fait soupçonné d’être une des tête des Forces Armées de Libération Nationale de l’époque. Sa dernière demande de liberté conditionnelle a été rejetée par la Cour d’appel fédérale étatsunienne en dépit des manifestations constantes de soutien du peuple portoricain. Interrogé sur le sujet, Obama s’est contenté d’indiquer qu’Oscar López Ribera n’avait, à sa connaissance, fait parvenir aucune demande de grâce à son bureau et que ce n’était donc pas de son ressort. Grossière esquive aussitôt dénoncée : Bill Clinton lui-même avait gracié des prisonniers politiques portoricains sans qu’ils le lui demandent.

Le Parti de Gauche soutient le peuple portoricain dans sa lutte pour l’égalité souveraine des peuples. L’impérialisme n’est acceptable nulle part !


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