Panama : Stop à la répression !

mardi 30 octobre 2012.
 

Le Parti de Gauche dénonce la répression des protestations sociales qui ont lieu depuis une semaine, au Panama. Les citoyen-ne-s de la ville de Colon protestent contre une loi permettant la vente de terrains publics situés dans la zone franche, une des plus importantes du monde, lesquels seraient privatisées au profit de quelques groupes.

Dans ce pays qui souffre d’un taux d’inégalité de richesse considérable, les habitants de la région de Colon et travailleurs du canal pensent que la vente de ces terrains n’a pour seul objectif que de financer des projets d’infrastructure tel que l’agrandissement du Canal prévu pour 2014, un projet qu’ils considèrent légitimement comme non-prioritaire. En effet, La modification de la loi Carter-Torrijos, contestée par les manifestants, permettra donc à plus de deux mille entreprises, multinationales pour la plupart, d’acheter les terrains qu’elles louaient jusque-là dans une zone où transitent 5% du commerce mondial. Les habitants et commerçants manifestent ainsi leur refus de voir le pays vendu au capital étranger dans une procédure-éclair à la demande du très libéral President Ricardo Martinelli.

La décision prise par Martinelli de poursuivre l’élargissement du canal en le finançant, en partie, par la vente de ces terrains revient à faire un véritable pied-de-nez au principal syndicat de construction du pays (Suntracks) qui est déjà à l’initiative de plusieurs grèves contre le consortium hispano-italien GUPC ayant remporté l’appel d’offre. Leur revendication essentielle porte sur un rééquilibrage des salaires : pour l’instant, depuis le référendum de 2009, ils sont payés 2,90 dollars de l’heure !!!

Depuis que ce chantier pharaonique a été lancé en 2009 pour un coût de 5,25 milliards de dollars pour permettre le passage des navires post-panamax, de taille gigantesque, il cristallise les tensions dans la population qui ne bénéficie pas des retombées financières. Face à cela, la spirale répressive et meurtrière des forces de sécurité du gouvernement de Ricardo Martinelli qui consiste à imposer par les armes le silence aux mouvements paysans, syndicaux et étudiants a déjà ôté la vie à trois personnes depuis la semaine dernière : un enfant et deux manifestants ont été tués par balle. On compte par ailleurs une vingtaine de blessés et plus de deux cent détenus.

Dans un climat d’Etat de siège, le couvre-feu a été décrété dans cette région du pays par le Ministre de l’intérieur. La réponse ne s’est pas faite attendre et un appel à une marche dans la capitale ce jeudi 25 octobre a été lancé par un collectif regroupant le Frente Amplio (qui regroupe plus de 35 partis politiques et organisations syndicales), la chambre de commerce de Colon, la Coordinatrice des poids lourds, le syndicat de la construction et le collège d’avocats local.

Le Parti de Gauche dénonce la répression des protestations sociales en cours au Panama et soutient les revendications du peuple Panaméen contre la privatisation de ses terres et pour une meilleure redistribution des richesses.


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