Barack Obama, proclamé « homme qui allait changer le monde » lors de son élection en novembre 2008, a vite laissé retomber le souffle démocrate quand la crise financière est venue et l’a amené, dit-il, « à utiliser les procédures en place plutôt que de les transformer ». Le 2 novembre dernier, les élections ont fait basculer la chambre des représentants dans le camp Républicain au terme d’une campagne marquée par un regain des ultraconservateurs (le fameux tea-party).
Dans cette configuration acrobatique, nul ne peut revendiquer une majorité claire. La recherche du consensus déjà voulue par Obama deviendra donc systématique. Et ce consensus devra être trouvé avec un parti républicain surplombé par son aile d’extrême-droite !
Les politiques états-uniennes responsables des désordres mondiaux vont donc continuer de plus belle. Barack Obama vient ainsi de monter au créneau pour défendre la décision de la Réserve fédérale (Fed) d’injecter près de 600 milliards de dollars dans l’économie américaine.
Plutôt qu’une politique de revalorisation salariale et sociale permettant une relance de la consommation populaire, l’économie américaine est ainsi mise sous perfusion par une relance... du crédit !
Or il est démontré que les dernières augmentations massives de la masse monétaire, en 2008 notamment, n’ont pas relancé l’activité. Au contraire, cette masse d’argent fictif contribue à gonfler la bulle spéculative, celle-là même qui a précipité l’économie mondiale dans une crise sans précédent. Pire, la dévaluation du dollar inhérente à un tel afflux de liquidités contribue à une hausse vertigineuse de l’Euro qui pénalise les entreprises européennes exportatrices, et déstabilise également les pays émergents.
Non seulement cette injection risque à terme de recréer les conditions d’un éclatement de la bulle financière, mais elle signe la relance de la guerre des monnaies. Alors que les Etats-Unis ont multiplié ces dernières semaines les reproches envers la Chine, l’accusant de sous-évaluer le Yuan, ils créent eux-mêmes les conditions d’une manipulation des taux de change.
Politique monétaire agressive d’un côté, percée de l’extrême-droite du Tea Party de l’autre. Les Etats-Unis nous préparent le pire.
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