L’argent et le PG : Jean-François Probst (conseiller politique...) et la petite musique de la calomnie…

mardi 17 août 2010.
 

Le mercredi 4 août, sur la radio publique France Inter, l’émission "le 7/9" (de 7 heures à 9 heures du matin) était consacrée à « L’affaire Bettencourt et les grands scandales politiques… ». Autour de l’animateur de l’émission Michael Thebaut, on trouvait ce matin là Fabrice Arfi journaliste à Médiapart et spécialiste du dossier « Bettencourt », Monique Pinçon-Charlot, spécialiste des riches, sociologue et Directrice de recherche au CNRS (que les Vendredi du PG avaient eu le plaisir d’accueillir cette année) et enfin Jean-François Probst ancien proche de Jacques Chirac. Il a été secrétaire général du Groupe RPR au Sénat sous la présidence de Charles Pasqua, et un temps proche Conseiller politique de Jean Tibéri à la Mairie de Paris.

Jean-François Probst est aujourd’hui officiellement « Conseiller politique » (De qui ? Qu’est-ce que cela signifie exactement ? Mystère.) et maintient des liens avec nombre de réseaux africains influents dans la vie politique de notre pays. Roublard, drôle et souvent mordant, il est aussi un observateur invité régulièrement dans plusieurs émissions pour s’exprimer sur l’actualité. Il participe par exemple aux Grandes Gueules sur RMC et collabore occasionnellement au journal Backchich. Il a aussi publié ces dernières années quelques ouvrages qui « balancent » sur les coulisses de la droite. Bref, c’est un fin connaisseur de la droite française et de la vie politique. Un homme qui, a priori, donne l’impression de savoir de quoi il parle.

Et bien, ce matin, répondant à un auditeur qui l’interrogeait sur le financement occulte des partis, M. Probst d’un ton badin a répondu : « Vous ne pouvez pas empêcher des hommes et des femmes politiques d’aller chercher de l’argent à l’étranger. Il serait bon de poser la question pour savoir comment se finance les partis politiques. Il serait bon de demander à Mme Marine Le Pen comment elle finance le Front National ? Il serait bon demander à M. Jean-Luc Mélenchon comment il finance son Parti ? ».

Et hop, badaboum ! Voilà donc un nouveau type d’argument et d’attaque pour faire diversion à l’indignation de millions de gens, à l’occasion de l’affaire Woerth-Bettencourt, après la découverte des liens étroits entre les ultra-riches et la droite sarkozyste. C’est sur l’air de : « De toutes façons, ils sont tous pareils », qu’une partie de la droite entend faire campagne.

Certes, la manœuvre est grossière. M. Probst est un personnage très marginal aujourd’hui. Son influence est minime. Certes, mais méfiance. Le « tous pourris ! » se porte bien à l’heure actuelle. Une telle affirmation, sans que quiconque ne la démente immédiatement, dans une émission de forte audience comme le "7/9" de France Inter, n’est pas sans conséquence. Je rappelle que cette radio de service public annonce 13 millions d’auditeurs cumulés tous les jours ! C’est un sacré porte-voix. Tous propos qui y sont tenus laissent des traces. Insinuent le doute. Ici, l’affirmation de Probst établie benoîtement un signe égal entre PG et FN. Vous me rétorquerez que je m’enflamme pour rien, et que c’est un simple hommage du vice à la vertue. Oui, peut-être. Je crois aussi que la volonté du PG de défendre une morale et une vertu républicaine inquiète. Ils ne nous laisseront pas faire facilement.

L’argent et le PG ? La belle affaire. Comme il serait agréable d’avoir de riches et généreux mécènes qui nous financent. Si c’était le cas, nous ne le cacherions pas, car ils auraient des raisons tout à fait honorables de le faire. Mais, ce n’est pas le cas. Ceux qui fréquentent notre petit local Avenue de la République à Paris, sans permanent, animé par des bénévoles et des retraités, connaissent la réalité. Comme tous les partis politiques qui se présentent aux élections, nous percevons une part d’argent public, à quoi s’ajoute l’argent des cotisations des militants et les double cotisations des élus. L’énergie militante que nous avons développé ces derniers mois est parfois apparue suspecte à certains. Comment faites vous avec si peu de moyens ? La réponse tient en un mot : militer. C’est parce que nous sommes convaincus que nous pouvons changer la gauche et donc changer la France, que notre militantisme débordant en époustoufle tant. A quelques milliers, nous faisons autant que d’autres bien plus nombreux, et bien plus riches.

Attaquer le PG sur ses finances ? Chiche. Notre Parti, engagé dans le Front de Gauche, n’a rien à cacher. Au contraire, il a tout à montrer. Mais gare à l’arroseur arrosé. Beaucoup de nos concitoyens pourraient en tirer la conclusion, en découvrant ce que nous avons fait, avec si peu de moyens, qu’il faut nous aider, y compris financièrement. « L’émancipation des travailleurs, sera l’œuvre des travailleurs eux-mêmes » nous a appris Karl Marx. Le Parti de Gauche a besoin d’argent, pour faire plus, pour faire mieux. Certes, les temps sont durs et les fins de mois difficiles pour beaucoup d’entre nous. Mais, si vous êtes d’accord avec le PG et le Front de Gauche, votre aide financière est particulièrement la bienvenue. Sans doute, en cette période de crise, le seul vrai placement utile, pour la gauche et la République, mais celui là ne sera jamais conseillé par votre banquier.

Nota Bene : Sur un autre sujet, en réponse aux récentes déclarations martiales et préoccupantes de Nicolas Sarkozy visant à supprimer la nationalité française à certains suite à des condamnations et créant ainsi deux catégories de citoyens, je vous conseille cette semaine la lecture de l’excellente tribune publiée par Raquel Garrido , Secrétaire nationale du PG, sur le blog Politicia.net hébergé par Yahoo.


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