Un jour à Bibracte, lieu d’espoir et d’avenir, moment de fraternité militante avec Jean Luc Mélenchon

lundi 24 mai 2010.
 

Le dimanche 9 mai, le Parti de Gauche organisait un pique-nique à Bibracte, au cœur de la Bourgogne. Nous étions une bonne centaine au rendez-vous, venus des quatre points cardinaux. Les bonnes choses solides et liquides apportées par chacun ont été mises en commun. Nos rires et nos chants (révolutionnaires, évidemment) nous ont fait oublier la température fraîche et le ciel menaçant. Et, sans doute inconscients, nous n’avons même pas eu peur qu’il nous tombe sur la tête…

Mais au fait, pourquoi Bibracte ?

Bibracte, capitale des Eduens, c’est d’abord un merveilleux site naturel, celui du Mont Beuvray qui domine le Morvan. Au sommet, la vue est très large, si bien que même avec quelques nuages, l’impression d’embrasser d’un seul coup d’œil un vaste paysage vallonné est grisante. Au début du printemps, le vert tendre des feuilles et les arbres aux troncs majestueux achèvent de donner le frisson. Cette situation géographique est sans doute pour beaucoup dans la destinée historique du lieu. Celle-ci est d’abord marquée par le combat que se livrèrent Vercingétorix et Jules César. En 52 avant Jésus-Christ, le premier est proclamé à Bibracte chef des Gaulois coalisés contre l’Empire romain. Jules César y rédigea une partie de la "Guerre des Gaules". Vercingétorix a réussi à symboliser l’unité et la résistance des peuples Gaulois par un sens politique sans doute aigu étant donné l’ampleur de la tâche. Toute ressemblance avec l’objectif politique que s’est assigné le Parti de Gauche n’est pas que fortuite… Esprit donc de défi et de résistance dont, incontestablement, quelque chose encore flotte dans l’air. Ici, la liberté souffle plus qu’ailleurs. On se plaît à y imaginer un marcheur infatigable, amoureux des arbres, laissant sa main frôler les troncs. François Mitterrand, élu pendant des décennies à quelques encablures de là, aimait particulièrement le lieu, au point qu’il caressa l’idée de s’y faire enterrer. Président de la République, il décida en 1985 d’en faire un site national.

Arrivé à pieds, comme il convient en un tel endroit, Jean-Luc Mélenchon salua les militants d’une de ces adresses dont il a le secret. Mariant le passé au présent, et même au futur, convoquant l’esprit de résistance et d’unité. Résistance qui inspira ceux-là qui seuls eurent l’audace d’unir leur nom « barbare » à celui du « civilisateur » romain. Car gallo-romains ils le furent, animés par l’idée d’Unité. Comme aujourd’hui encore, sur la terre de France, se mettent en marche tous ceux qui, venus des 4 vents de la planète, savent que c’est bien l’union des petits qui fait se lever les grandes nations. Ici, on n’oubliera pas que les Gaulois étaient pluriels. Et que cette diversité est porteuse de richesses. Ces richesses dont on est fier, et qu’on brandit comme un drapeau. À tous ceux qui s’arrogent le droit de revendiquer une quelconque « pureté des origines », répondons par le souvenir de Bibracte, terreau d’un peuple joyeux et bigarré et grave aussi de sa responsabilité de modèle indestructible. Bibracte, c’est donc aussi la rencontre des cultures, le symbole de la civilisation « gallo-romaine », puis de tant d’autres métissages qui font la France.

Oui, nous sommes bien décidés à continuer à faire de Bibracte un lieu de mémoire, certes, mais aussi un lieu d’espoir et d’avenir, un moment de fraternité militante tout simplement, face à la plaine immense…

Brigitte Blang et Hélène Franco


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