DE LA SOUTERAINNE
Jusqu’à présent, quand je vais en Creuse je dors à la Souterraine. A l’hôtel, pile en face de la gare. C’est un copain qui vit là et travaille dans l’audio visuel qui me ramène de Guéret le soir après la réunion et le casse croute qui suit. Un rite en quelque sorte ! Là c’était chaud pour moi car les rails ont bien failli être bloqués par la neige, à l’allée comme au retour. J’ai fait le trajet aller en train avec Patrice Bessac le secrétaire fédéral du Parti communiste à Paris, membre de la direction nationale de ce parti. Je le classe « identitaire moderne » dans la galaxie communiste, tout en étant conscient des limites de tous classements dans ce parti. Mais comme cet homme théorise beaucoup les questions stratégiques, ce qu’il dit a l’intérêt d’être éclairant.
Une fois rendu chez les paysans, Bessac le citadin est aussi accro que moi aux questions soulevées et je me rends compte qu’il y connait aussi un peu quelque chose en affaire de bovins et ovins qui sont le sujet de notre débat. Ne ricanez pas. La relocalisation de l’agriculture c’est une question d’actualité là où on élève des bêtes qui montent dans des camions pour être engraissées en Italie et ramenées dans nos abattoirs ! Pour ne parler que de cela. Et la viande de moutons qui arrive de Nouvelle Zélande parce que c’est moins cher que du village d’à côté, c’est une face du libre échange qui percute bien sévèrement les certitudes et les habitudes. En fait la viande de Nouvelle Zélande est juste un sous-produit de la laine. Et les éleveurs néo zélandais qui se font à leur tour taper sur ce marché par moins cher qu’eux, ailleurs, compensent en vendant de la viande à vil prix. Et ainsi de suite. Tout bien pesé, autour de la table tout le monde convient que le libre échange c’est un problème davantage qu’une solution. Le soir venu on est reparti vers la ville et le meeting de Guéret. Routes et chemins couverts de neige ont été dissuasifs mais la rencontre est nombreuse.
UN CAS PUR
Cette fois ci le Parti de gauche de la Creuse a pour figure emblématique la tête de liste de l’élection régionale, Laurence Pache. Une jeune professeure de philosophie qui a été candidate des écologistes autrefois dans ces contrées. Nous sommes donc ici aussi une équipe qui se développe. D’ailleurs la coopérative agricole que j’ai visitée nous reçoit à l’instigation d’un camarade paysan, membre du bureau de la coopérative. Il vient de nous rejoindre après avoir quitté le PS. Ici il se passe beaucoup de choses. Drôle de région Limousin. Les nôtres sont regroupés sur la liste « limousin terre de gauche ». Un cas particulier auquel je veux m’identifier. En effet là aussi, comme en Languedoc Roussillon, c’est une alliance large qui réunit l’autre gauche. On y est tous, PCF, PG, NPA, Alternatifs, Décroissants, Fase. On vise un score à deux chiffres. Je crois que le cas est exemplaire. Pas de repoussoir du type Frèche pour souder tout le monde, pas de bisbilles locales. De la politique à l’état pur ! Et comme la tête de liste régionale est communiste, l’exemple vaut double. Ca prouve que c’est possible. Et comme les têtes de listes sont également réparties entre les trois formations principales de cette alliance, ça prouve aussi que c’est possible. J’aime beaucoup ce genre de démenti par les faits que les camarades limousins permettent d’opposer, certes après coups, aux flots de bonnes raisons qui m’ont été opposées dans tant d’endroits, ailleurs.
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