La dernière bataille du front de l’Ebre
A ce moment de la guerre (novembre 1938) les forces coalisées franquistes , fascistes phalangistes et nazies sont largement supérieures en nombre et en armement. Hitler et Mussolini ont des projets, il savent à ce moment là que leurs armements sont déjà au point et qu’il faut en finir avec cette guerre. Gagnée déjà le jour même où des accords Français /Anglais / Européens sur la « non intervention » ont étés signés (août 1936) à la majorité quasi absolue des démocraties européennes. En face, l’enthousiasme du peuple, paysans et travailleurs s’oppose à cette tyrannie qui composait avec les forces les plus réactionnaires pour chasser la République. Cette République vécue comme une menace qui pouvait devenir le patrimoine de l’espoir de tous les esprits libres et anti-fascistes.
La Bataille de l’Ebre sonna le dernier Glas d’une victoire désormais impossible , décidée par une Europe résignée le cul entre deux chaises , prête pour bien d’autres compromissions.
Theo Francos, héros antifasciste
La dernière résistance républicaine à la bataille de l’Ebre le 14 Novembre 1938
L’armée franquiste tente d’encercler les troupes républicaines qui se désengageaient des zones de combats mais elle est arrêtée dans la Serra de la Fatarella. Là, les républicains avaient construit tout un système de défense, inédit sur le front de l’Ebre.
Durant presque 67 ans, cette ligne défensive a été invisible et considérée comme un bateau fantôme dans l’historiographie de la bataille de l’Ebre. C’est en 2005 qu’un groupe de chercheurs « amateurs » a réussi à localiser cette ligne défensive et le poste de commandement du 15e corps de l’armée républicaine.
Ce groupe créa une association nommée « lo Rio association pour l’Etude du Patrimoine Archéologique et Historique des terres de l’Ebre », qui a réhabilité le lieu pour permettre des visites guidées. « La Ligne Fortifiée de la Fatarella » s’étend sur plusieurs kilomètres , les bunkers en béton ont été construits pour permettre la retirada de l’armée républicaine par Flix et Riba-roja d’Ebre la nuit du 15 au 16 novembre de 1938. Ces fortifications ne se suffiront pas à elles mêmes. Elles étaient nécessaires mais il fallait compter aussi sur le facteur humain. Dans un cas de figure comme celui ci il fallait compter sur le sacrifice humain des 1000 soldats qui se portèrent volontaires. Ils furent la dernière résistance aux troupes fascistes et nazies de la bataille de l’Ebre.
Le matin du 14 novembre 1938, l’armée nationaliste forte d’un support de plus de 15 divisions, toute l’aviation, tanks et l’artillerie , tente d’encercler les troupes de la république qui effectuent une manœuvre très complexe et à haut risque.
Franco pensait qu’il allait anéantir l’armée Républicaine et il voyait çà déjà comme une promenade. Dans cet affrontement qui dura 48 longues heures, les 1000 soldats Républicains lui donnèrent bien du fil à retordre. Il n’en resta pas un seul, ils furent tués jusqu’au dernier. L’armée Républicaine fut sauvée.
Tout cela était connu, mais depuis, personne ne les avait jamais localisés. Perdu, oublié, peut être volontairement par peur des représailles , et la mémoire a fait l’impasse. "La Cité Fortifiée » fut construite par l’armée républicaine, enfouie dans la forêt ; les ruines qui restaient avaient l’aspect d’un village abandonné laissé à la merci des intempéries ; on y trouva une multitude de caches souterraines, un four a pain, des chemins empierrés.
Le fascisme et son idéologie de masse
L’Espagne a subi un développement influencé par une dictature de type fasciste qui s’est étalé sur une durée de 40 années. Ce fascisme a été transposé dans toute la société espagnole non pas avec l’aide de la persuasion, mais en s’appuyant sur un climat délétère ou règne une peur de tous les instants. Ce qui se justifie par les nombreuses familles des prisonniers en instance d’exécution, et la chasse aux coupables. Il est très difficile de faire passer le ressenti à travers un témoignage, la pression exercée sur le peuple par un gouvernement fasciste qui vient de gagner la guerre. La peur est omni présente dans tout ce qui est la vie quand on sait que la mort est une punition qui ne transige pas dans l’Espagne nationaliste.
Sans oublier que les exécutions, les jours qui ont suivi la défaite se sont déroulées dans un rythme de 200 fusillés par jour sans que les tenants de la « non intervention » ne fassent pression sur le nouveau maître. La France avait nommé un Ambassadeur (de mars 1939 à mai 1940), en l’occurrence Pétain le héros de Verdun. Dans les villes se développaient des bandes de dévoyés n’ayant que la violence gratuite, et les dénonciations pour but. La propagande va bon train. Tout est bon dans la presse et dans l’information audio un étalage savamment dosé de catastrophes, d’incendies, d’accidents, afin de maintenir les personnes dans la crainte du lendemain et la méfiance que cela provoque irrémédiablement un état de peur sans quelles en aient conscience. Le but recherché est de montrer l’impuissance et la corruption de certains politiciens afin de préparer « l’ordre nouveau, » Le fascisme trouve sa nourriture spirituelle dans les rapports entre la classe exploitée et la classe exploiteuse. Le fascisme n’est pas le fait de la petite bourgeoisie (comme lui même tente de nous faire croire) qui s’empare du pouvoir c’est une manœuvre qui sème la confusion et cache la véritable nature de classe du fascisme. Le fascisme n’est rien d’autre que l’émanation des éléments les plus réactionnaires des classes possédantes soutenus par les forces politiques des gouvernements libéraux au service du grand capital. Franco a rendu un immense service au capitalisme mondial issu des grands monopoles, industriels, l’ agro alimentaire, le système bancaire, immobilier, qui a eu très peur de voir fleurir en Espagne les signes de sa déchéance, dans le cas d’une République qui n’avait pas fini d’étonner le monde.
Luis Lera
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