G20 : « J’ai fait un rêve »

samedi 4 avril 2009.
 

Londres, Jeudi 2 avril, 21H30. Extraits du communiqué du G20 réuni ce jour :

« Le G20 demande tout d’abord des excuses aux peuples des pays les plus pauvres de la planète. Alors qu’ils n’y sont pour rien, ils sont les plus touchés par la crise économique. Or ils ne sont pas représentés au sein du G20 lequel regroupe seulement les pays les plus riches et les pays émergents (Chine, Inde, Brésil, etc.). L’Afrique du Sud y est le seul pays d’Afrique représenté. Conscient de son illégitimité à parler au nom des peuples du monde, le G20 propose la tenue de toute urgence d’une Assemblée générale extraordinaire des Nations Unies afin de changer l’ordre du monde.

Car l’ordre du monde doit être changé. La catastrophe financière et économique en cours remonte loin. Il y a un lien étroit entre cette crise, l’austérité salariale, l’explosion indécente des inégalités, le chômage et la dégradation des services publics. Depuis la fin des années 1970, les gouvernements et les institutions internationales ont imposé au monde un régime néolibéral qui reposait sur l’idée que le marché était le mieux à même d’assurer le bien-être. Les faits ont parlé : seule la richesse d’une infime minorité a été améliorée. Le régime néolibéral doit être radicalement remis en cause. Nous changeons d’époque. Parce que l’intérêt général n’est pas réductible au jeu des intérêts particuliers, l’intervention publique doit être réhabilitée. Afin que la socialisation des pertes abyssales de la finance ne soit pas suivie par le retour de ses rentes indignes, cette réhabilitation doit être complète.

Le G20 retient en conséquence les mesures suivantes.

La monnaie et la finance sont trop importantes pour être laissées aux jeux d’intérêts cupides. Il est totalement illusoire de prétendre que la finance libéralisée puisse s’autoréguler ou bien encore que le capitalisme se moralise. Ce que le marché ne peut faire, seule l’intervention publique le peut. C’est pourquoi sont prises toutes les mesures nécessaires afin de mettre fin aux paradis fiscaux, aux fonds spéculatifs et aux innovations financières spéculatives (titrisation, produits dérivés, etc.). Le contrôle public des mouvements de capitaux et des taxes sur les mouvements spéculatifs sont instaurés. La sortie au plus vite de la crise financière exige la nationalisation accélérée des banques et la mise sous contrôle public des agences de notation. Sur cette base sont constitués des pôles bancaires et financiers publics puissants et durables. Les institutions financières internationales (FMI, OMC, etc.) sont entièrement refondues avec une priorité : le soutien au développement des pays les plus pauvres, afin de garantir notamment l’accès à l’alimentation et à l’eau potable.

Le monde est en passe de plonger dans une véritable dépression. Pour l’empêcher, l’ensemble des Etats s’engagent à mettre un œuvre des plans massifs de relance. Le soutien à la consommation des couches populaires, via la hausse immédiate des salaires et prestations sociales, est le moyen le plus sûr pour soutenir immédiatement la demande. Les services publics sont partout relancés. Afin de conjuguer plein-emploi et respect de l’écologie, la relance est ciblée sur certains besoins (transports ferroviaires, rénovation thermique des bâtiments, énergie renouvelable, etc.). Alors que la zone euro était dramatiquement à la traîne en matière de relance, la France ayant le bonnet d’âne avec le plan le plus misérable des pays développés, le G20 salue le changement complet enregistré à Londres. Il salue le choix fait de revenir radicalement sur les traités de l’Union européenne et en particulier le traité de Lisbonne qui empêchaient toute intervention publique au nom de la sacro-sainte "concurrence libre et non faussée" ».

Ne rêvez plus.... engagez-vous !


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