Quelle présidentielle ? Manipulation médiatique ou démocratie citoyenne

lundi 13 janvier 2020.
 

Le capitalisme financier transnational veut régenter chaque pays du monde en fonction de ses intérêts tout en se présentant comme soucieux de "démocratie représentative".

Les coups d’Etat militaires étant plutôt mal vus par l’opinion internationale, les multinationales et grandes familles rentières achètent les principaux médias pour tenter d’orienter les choix des partis et citoyens.

Sur la base de ses investigations dans l’opération "Mains propres" en Italie, Antonio Di Pietro, avait évoqué la menace d’un « nouveau féodalisme » caractérisé par l’existence de « groupes détenant de grands pouvoirs dans l’économie et les médias, qu’ils utilisent ensuite pour placer leurs hommes à la tête de l’Etat ».

" On peut s’interroger sur le rôle exercé par les grandes familles propriétaires de médias dans l’intériorisation par les médias eux-mêmes de l’ordre établi par la reproduction des élites. Des grandes familles perpétuent leur pouvoir à la façon d’une société aristocratique, en recherchant dans les leviers de communication le moyen de contrôler l’opinion. Jacques Bouveresse a montré, dans son livre sur Karl Kraus, que la presse est d’autant plus précieuse que son pouvoir n’est vraiment contestable que par elle-même. C’est, écrit-il, « le seul pouvoir réellement absolu (11) ». Le rêve de toute puissance dynastique." (Le Monde diplomatique novembre 2003).

Les liens entre leaders politiques et grands intérêts privés sont par exemple connus pour Bush, Berlusconi ou Blair. Concernant ce dernier, la police anglaise enquête sur la possibilité d’un échange de "bons procédés", des hommes d’affaires "prêtant" de l’argent (20 millions d’euros) et étant remerciés aussi par une place à la Chambre des Lords (non élue).

En France, le débat sur ce sujet prend seulement de l’ampleur depuis les prémisses de la campagne présidentielle 2007. Il faut dire que le capitalisme financier s’est particulièrement investi dans les médias et leurs instituts de sondage :

- Lagardère possède Europe 1, Paris Match, Hachette, Le Journal du dimanche, Elle...

- Dassault maîtrise Le Figaro, L’Express, Valeurs actuelles, Le Progrés de Lyon, La Voix du Nord...

- Bouygues a la haute main sur TF1, LCI, TPS...

Ajoutons si possible Rotschild, Arnault, Pinault, Amaury et le pouvoir est au bout du stylo.

François Bayrou vient lui-même de mettre en cause ces groupes, particulièrement Bouygues, Dassault et Lagardère. Il les a accusés d’"orienter" les Français vers un choix "tout fait" entre Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal. D’après lui, les grands empires financiers ont choisi de "mettre des billes dans les deux cases". Ces potentats " qui ont des rapports de clients avec l’Etat, dont la vie et le développement dépendent de commandes publiques" auraient " le plus grand intérêt à maîtriser, tenir les choix futurs des Français, de manière qu’au bout du compte leur intérêt soit préservé".

Quelles propositions peuvent être avancées pour imposer un rôle plus démocratique des médias ? Ce n’est pas aujourd’hui une question secondaire. N’hésitons pas à bousculer le respect béat de la médiacratie qui joue l’impartialité pour mieux servir ses maîtres qui la paient grassement comme appareil idéologique de domination des masses.

Jacques Serieys le 5 septembre 2006


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