Pourquoi les journalistes ne parlent-ils jamais de l’incompétence de Nicolas Sarkozy ?

mardi 30 janvier 2007.
 

Pourquoi les journalistes ne parlent-ils jamais de l’incompétence de Nicolas Sarkozy ? Il est très intéressant de chercher à comprendre un phénomène troublant : Nicolas Sarkozy parait (avec les médias "traditionnels") nimbé d’une auréole de sainteté et d’infaillibilité. Pendant ce temps sa principale adversaire est, elle, accusée des pires maux et incompétences.

Y a-t-il aujourd’hui un courant profond et presque incontesté en faveur de Nicolas Sarkozy ? Sans s’encombrer d’objectivité, les médias sont acquis à la cause du leader Minimo. Et pour ceux qui y voient un hasard ou mieux le reflet d’une réalité concernant les compétences du ministre de l’insécurité, il va falloir abandonner ces doux rêves !

Il faut aller en Suisse (avec le journal Le Matin) pour comprendre ce qui se passe avec nos radios, nos télés et nos journaux. C’est dire si la démocratie et la liberté de la presse se portent bien dans notre pays !


Mainmise sur la presse tricolore

LIAISON DANGEREUSE

Depuis 2002, Nicolas Sarkozy a placé des hommes à lui dans presque toutes les rédactions parisiennes, dans la presse écrite comme dans la presse audiovisuelle

PARIS - IAN HAMEL

27 janvier 2007

Les Français ne connaissent pas la société audiovisuelle ETC (Etudes, techniques et communication). Pourtant, ils ne cessent de voir ses productions à la télévision. C’est cette entreprise, appartenant à l’UMP, le parti de Nicolas Sarkozy, qui filme le candidat Nicolas Sarkozy et qui ensuite vend (ou plus souvent donne) ses reportages aux chaînes de télévision françaises. « Le plus grave, ce n’est pas que Sarkozy organise ses propres reportages, mais que les télévisions acceptent ce procédé car il leur fait économiser de l’argent », proteste un journaliste parisien sous couvert d’anonymat.

Pourquoi se gêner ? La société ETC jouit d’une excellente réputation professionnelle, elle offre des images parfaitement maîtrisées, avec des caméras face à la tribune, sur les côtés, et survolant la foule. Nicolas Sarkozy a même organisé le retour de Cécilia, son épouse, au domicile conjugal. Son photographe a pris soin de prendre les clichés à distance afin de faire croire qu’il s’agissait de photos volées par un paparazzi... Rien d’étonnant à cela. Comme le rappelle Frédéric Charpier dans son livre « Nicolas Sarkozy. Enquête sur un homme de pouvoir » (1), l’actuel ministre de l’Intérieur avait imaginé un temps devenir journaliste.

Les journalistes au pain sec

Maire de Neuilly, dans la région parisienne, et président des Hauts-de-Seine, le département le plus riche de France, Nicolas Sarkozy courtise de longue date les patrons de presse, qui sont souvent ses administrés, comme autrefois Robert Hersant, propriétaire du Figaro et de 30% de la presse française, et aujourd’hui Martin Bouygues, le patron de TF1, dont le journal télévisé est regardé par 8 millions de personnes. « Il est non seulement l’ami des patrons de presse, mais il est aussi l’ami des rédacteurs en chef et des chefs des services politiques qu’il appelle tout le temps au téléphone. Sarkozy s’est aussi constitué une cour de sans-grade qui espionnent pour lui à l’intérieur des rédactions, recevant en compensation des informations exclusives ou des promesses de promotion », raconte un enquêteur connu de la presse parisienne.

Le climat est devenu tellement étouffant que ce journaliste demande non seulement que son nom n’apparaisse pas, mais que son journal ne soit pas mentionné non plus. « Je suis contraint de me méfier de mes propres collègues », déplore-t-il. Ministre de l’Intérieur, à la tête de deux services secrets, la DST et les Renseignements généraux (RG), Nicolas Sarkozy est un homme tout-puissant. Alors que ses « amis » journalistes sont abreuvés de scoops sur la délinquance ou sur le terrorisme, les autres rédacteurs se retrouvent au pain sec : les policiers ne leur parlent plus. Pire, ils découvrent que les Renseignements généraux ne font pas seulement des enquêtes sur les collaborateurs de Ségolène Royal, la candidate socialiste, comme Bruno Rebelle, ancien directeur de Greenpeace. Mais qu’à l’occasion, ils s’intéressent aussi à la vie privée des rédacteurs un peu trop à gauche. « Un proche de Sarkozy vous appelle au téléphone et lâche le nom de votre maîtresse, menaçant de le faire savoir à votre épouse si vous ne devenez pas davantage conciliant avec le candidat de l’UMP », s’étrangle un journaliste du Figaro. Un proche de Sarkozy que Karl Laské, journaliste à Libération appelle carrément « le lanceur de boules puantes ».


Pendant que l’on accuse d’autres candidats d’incompétence, de dangerosité etc ... on oublie que :

Nicolas Sarkozy a un bilan catastrophique en tant que ministre de l’intérieur. Qui en parle ?

Nicolas Sarkozy a un bilan catastrophique en tant que ministre du budget dans un précédent gouvernement. Qui en parle ?

Nicolas Sarkozy fait des propositions qu’il n’a pas besoin de beaucoup creuser car elles viennent tout droit d’un syndicat patronal très intéressé par sa victoire. Qui en parle ?

Nicolas Sarkozy qui a peu défendu le CPE voudrait un CNE pour tout le monde. Qui en parle ?

Nicolas Sarkozy se sert des moyens de l’Etat pour couler ses adversaires ou gagner des voix, aux frais du contribuable. Qui en parle ? Et la liste est aussi longue que les billets de ce blog .. c’est dire ! Aujourd’hui ce qui n’est pas dit par les médias n’existe pas... Et pourtant il y a bien une réalité qui existe sans les télés, radios et journaux. Mais c’est vrai, Nicolas Sarkozy a compris que ce qui compte ce n’est pas la réalité des faits, mais la réalité vendue par les télés, radios et journaux, pour la plupart acquis à sa cause.

cf sarkostique (blog antisarko)


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