Comment les médias et les brosses à reluire ont-ils rendu compte du 2ème débat télévisé pour l’investiture socialiste ? Et du 3ème ?

mardi 7 novembre 2006.
 

On commençait la journée par "France Inter", radio pour laquelle il faudrait au moins dix jurys populaires/citoyens s’il fallait la ramener à l’éthique du service public à certaines heures. La journaliste, qui avait sans doute quelque chose à se faire pardonner, léchait avec fureur les mocassins vernis de la divine : "tout le débat a tourné autour des propositions de Ségolène Royal".

Yééé ! A treize heures parait (à Paris) "Le Monde", juge suprême des vérités convenues et bonnes manières ! Le journal qui donne le "la" à toute la presse de province et parait donc pour cela avant tout le monde... depuis Paris. Délectons-nous. Sur quatre colonnes : "PS : Le débat s’organise autour des propositions de Ségolène Royal !"

Hurrah ! Hurrah ! C’est bien la preuve que "France Inter" disait la vérité, non ? Et qu’est ce qui nous dit que "France Inter" ne nous bourrait pas le mou ? Eh bien que "Le Monde" le confirme, gros malin ! Quand au flot de bombes politiques proférées par Ségolène, ce n’était pas le sujet qui captait l’attention de ces deux magnifiques organes de presse ni des super blaireaux (tes) qui maniaient la brosse à reluire sur le sujet.

Il est vrai qu’il aurait fallu bosser, se renseigner, prendre des notes et ainsi de suite. Tandis qu’un commentaire de communicant à deux balles (qui a "gagné" qui a "perdu") c’est réglé en trente secondes et comme c’est purement subjectif, c’est parole contre parole. Mais nous n’avons pas la parole. Ha ! Ha ! C’est pour ça que c’est parole contre parole, gros malin !

DES QUESTIONS SANS IMPORTANCE

Quelques exemples sans importance pris dans les propositions nouvelles lancées au cours de la soirée : les chefs d’établissements scolaires choisiraient leurs enseignants. Mais ceux-ci seraient également cooptés par leurs collègues. Deux idées contradictoires. Egale une absurdité.

Quant au fond n’en parlons pas. Les journalistes eux-mêmes n’en parlent pas. Donc ce n’est pas intéressant. Pourtant ces trouvailles annulent les déroulements de carrière des enseignants et une bonne partie du statut de la fonction publique. D’un autre côté cela autorise un système de pressions sur les établissements contraire à la laïcité. Enfin, c’est le moyen d’organiser l’autonomie des établissements qui est le préalable à l’organisation du marché du savoir (surtout couplé à la démolition de la carte scolaire). Laissons tout ça de côté.

Même les syndicats ne disent rien. La droite aurait tort de se gêner, alors même qu’elle n’avait pas osé elle-même le proposer. Sur la carte scolaire on a vu comment vingt quatre heures après la trouvaille géniale de la madame, le ministre de droite mettait la question à l’étude. En d’autres temps il y aurait eu une manifestation monstre. Là, rien du tout. Ségolène Royal venait de tirer une balle dans le pied de la gauche. Et quand elle dit : pour moi dorénavant ce sera "le contrat plutôt que la loi" !!! C’est exactement ce que proposait la "refondation sociale" voulue par le MEDEF. Qui s’en souvient ? De toute façon quelle importance ? Quand on a été béatifié médiatiquement on peut raconter n’importe quoi, son contraire, puis l’inverse en étant assuré de disposer en toutes circonstances de la même traînée gluante de courtisan(e) s de plume.

Mais attention : ce qui compte ce n’est pas ce qui est dit mais qui le dit. Si un de droite reprend ce que dit Ségolène Royal, il court quand même un risque : être fustigé par Ségolène Royal. Et ça c’est grave de nos jours ! Exemple. Elle dit : "Demain, les conseils des ministres seront publics". Pour les ignorants rappelons que cet exercice s’appelle en République un débat au parlement.

Ce nigaud de monsieur Villepin a pensé se rendre intéressant en lui emboîtant le pas, histoire de capter quelques rayons chauds de bons sondages. Comme c’est un garçon qui a du sens pratique il a du se demander comment faire entrer physiquement le public dans la salle à manger de l’Elysée où a lieu ce Conseil. Bref, ce grand esprit pratique propose donc de téléviser le Conseil. C’est une idée stupide mais c’est la seule qui permet de rendre concrète la "proposition" de Ségolène Royal.

Mais comme c’est lui qui la propose, il est traîné dans la boue. Et par qui, s’il vous plait ? Par la madame, évidemment gros malin ! On peut lire ça dans un encadré du journal "Le Parisien" (17/10/2006) : "Ségolène Royal a écarté implicitement (oui, c’est écrit comme ça, je vous jure que je me contente de recopier) hier l’idée avancée par le premier ministre d’admettre la présence du public aux Conseil des ministres." Tel quel !

Ne vous pincez pas, c’est comme ça que c’est écrit. La suite est délectable elle aussi par sa bienveillance mielleuse :" La candidate socialiste (sic) propose désormais que "sur des grands sujets nationaux on organise en amont des jury citoyens pour que le peuple donne son avis, avant l’examen de ces sujets en Conseil des ministres".

Avant ou après le conseil d’Etat ? Bref, c’est n’importe quoi. la journaliste qui raconte tout ça et décrypte les déclarations implicites de Ségolène Royal s’en fout. C’est une illuminée qui s’est abaissée à écrire que la déclaration de Ségolène Royal avait été lancée comme un défi pour reconquérir son compagnon et qu’elle aurait déclaré que s’il laissait faire Jospin il ne reverrait pas ses gosses. Ces ragots de comptoir étaient censés nous permettre de mieux comprendre la vraie Ségolène dans le dossier de neuf pages qui lui était consacré par le Parisien !

Bref, voila les jurys en route avant la réunion du gouvernement. Un qui est content de lire ça dans son mausolée, c’est Mao. C’est exactement ce que faisait sa criminelle d’épouse pendant la révolution culturelle contre les municipalités et les gouvernements locaux (on voit qu’avec une femme la politique est tout de suite différente, plus concrète et à proximité).


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