Médias et Présidentielles : la machine à battre (site PRS Mayenne)

vendredi 18 mai 2007.
 

Le pouvoir des médias, la sacralisation de la communication vient de gagner la bataille des élections présidentielles. Le peuple ne croit plus en ce qu’il vit, ce qu’il voit et ce qu’il lit (quand il lit) : le peuple croit à ce qu’on lui dit sur les ondes. ON pense pour lui... Il accepte et accrédite les problèmes ressassés comme autant de postulats de base.

Le premier travail des politiques démagogues est ainsi réalisé, secondé de main de maître par les médias.

Travail numéro deux : trouver des boucs émissaires à donner en pâture au peuple. Circonscrire lesdits problèmes, leur donner un visage, une forme simple pour des réponses simples, radicales, efficaces. Et les médias de relayer, les journalistes de perroqueter .

Les contradicteurs se dépatouillent maladroitement, sans jamais vraiment remonter à la racine du « mal » : Qui a dit que la France vivait une crise morale ? Qu’est-ce que cela sous entend ? Tous les pays riches ne vivent-ils pas cette crise ?

Non, les contradicteurs acceptent de débattre sur un terrain déjà miné car préfabriqué par « l’autre »... Le débat est bancal.

Bancal et inégal si l’on considère que depuis des années la boîte à images formate les hémisphères du cerveau à ne recevoir que des images immédiates, à ne comprendre que des phrases simples, ou du moins d’une infime complexité. Or nous le savons, la pensée est un long cheminement, complexe, hésitant, retors...

Lors du débat entre les deux candidats, la capacité de S. Royal , à développer, dans de longues phrases, de longs discours, sa pensée (pensée parfois idéaliste, faite d’abstractions ou de trop de concessions qu’il n’est pas ici dans mon propos de discuter) n’a pas pesé lourd face à la capacité de N. Sarkozy de ne justement pas développer son point de vue : Il a préféré laisser les formules magiques et les solutions toutes trouvées faire œuvre de penser . N’a t-il pas même, débonnairement, lâché quelques minutes de son temps de parole ? Mais qu’avait-il d’autre à dire ??...

A l’heure où les médias proposent aux téléspectateurs un programme basé essentiellement sur le divertissement, et les journaux télévisés en sont une forme, il est une couche populaire (dont fait aussi partie la classe moyenne) qui ne peut que se laisser séduire par les syllogismes vidés de sens : « Je vous dis ce que je fais, je fais ce que je dis ». Le troisième ou moyen terme de ce syllogisme se révèle pourtant dans toute son accablante pauvreté : Je dis ce que je dis ! Ou, je fais ce que je fais, au choix....

Cher(e)s camarades, dans ce quinquennat qui s’annonce, le travail d’éducation populaire qui est le notre va être de taille : Il va falloir se battre, et contre la concentration financière des médias, véhicule d’une pensée unique, rachitique, toute tournée vers l’audimat, et contre la simplification du langage, véhicule pourtant des richesses de nos esprits...J’en ai les bras qui tombent !!

Caroline Huet


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